« Nous devons libérer l’entrepreneur qui est en chacun de nos adhérents. »
Krys Group revendique d’excellents résultats sur 2017, avec une croissance de 3 à 4 points supérieure à celle du marché de l’optique. A quoi l’attribuez-vous ?
La croissance de Krys Group s’est en effet poursuivie en 2017, et nous avons sans doute dépassé les 15 % de parts de marché. Cette réussite a deux origines. Nous avons, d’une part, pris en compte très rapidement des effets prévisibles du choc de régulation imposé par les pouvoirs publics. Beaucoup mieux préparés que la concurrence, nos adhérents sont ainsi parvenus à en tirer profit. Le groupe a d’autre part surinvesti, dans ses outils industriel et informatique, dans ses marques et dans ses magasins. Moyennant quoi il est parvenu à garder sa longueur d’avance. Tandis que nos réseaux continuaient à se développer. Le groupe affiche ainsi un solde positif de 25 nouveaux magasins sur 2017
Quelle sera votre stratégie pour les années à venir ?
Notre plan 2025 s’articule autour de plusieurs axes. Il y a d’abord la diversification, que nous avons choisi d’aborder par l’audioprothèse. Partis de rien il y a deux ans, nous avons déjà installé une petite centaine de corners Krys Audition à date. Nous en visons 300 à moyen terme. Nous travaillons aussi sur tout ce qui peut constituer une rupture sur le marché de l’optique. La télémédecine, à ce titre, nous intéresse beaucoup, et nous testons actuellement des protocoles. Nous sommes par ailleurs en veille active sur la lunette connectée, l’impression 3D, la personnalisation. Et poursuivrons évidemment les innovations en matière de verres. Autre axe stratégique pour nous : la différentiation. L’omnicanalité, tout comme le développement de produits exclusifs, doivent nous permettre d’enrichir encore l’expérience de nos clients et leur attachement à nos marques. Enfin, nos réseaux doivent continuer à grandir.
Quels sont précisément vos projets de développement pour vos enseignes Krys, Vision Plus et Lynx Optique ?
Il existe encore des villes où notre groupe a des parts de marché insuffisantes. Au-delà de la performance des magasins eux même, il est nécessaire d’en ouvrir d’avantage. Nos trois marques, avec leurs positionnements complémentaires, sont appelées à se développer en parallèle. Krys doit dépasser les 1 000 magasins, Vision Plus les 450 et Lynx Optique les 150 au moins. Nous privilégierons nos coopérateurs en place et la multi-propriété, l’une des grandes forces de notre coopérative. Tout en accueillant de nouveaux entrants, à condition que notre commission de sélection, composée d’adhérents, les juge ADN-compatibles.
Quels sont les avantages du modèle coopératif selon vous ?
Depuis cinq ans que je dirige Krys Group, après être passé par des réseaux succursalistes et des franchises, j’ai découvert les forces du modèle coopératif. L’actionnaire client, d’abord, est un moteur. Notre conseil d’administration est d’ailleurs en première ligne sur le plan 2025. Et globalement sur toutes les décisions stratégiques ou à fort impact financier prises par le groupe. D’autre part, pour conduire de petites équipes magasins, rien de tel qu’un chef d’entreprise indépendant. Et quand ces entrepreneurs sont capables d’investir et de multiplier les points de vente, alors la richesse du modèle grandit encore, en puisant dans les avantages d’un succursalisme décentralisé. Le système coopératif à l’entreprise au cœur. Malheureusement encore méconnu, mais qui à terme gagnera sans doute sur tous les autres.