Sur un marché du fitness qui poursuit sa croissance et continue d’attirer de nouveaux adeptes, de nouvelles tendances émergent, dont, depuis deux ans, des concepts basés sur l’électro-myo-stimulation.
Une séance de 20 à 25 minutes par semaine est suffisante pour répondre aux attentes des clients.
Depuis des années, les franchises de remise en forme ont le vent en poupe. Et les enseignes sui recrutent dans le secteur se multiplient. Au-delà d’une offre commune de base (cardio-training, appareils de renforcement, cours de biking, étirements…), elles se proposent de répondre à toutes les attentes et à toutes les bourses. On trouve ainsi des clubs haut-de-gamme, des salles à l’ambiance décontractée, des centres pratiquant des tarifs low cost, des concepts reposant sur la prise en charge de problématiques de santé, ou encore des chaînes qui mettent en avant la performance et la musculation. Mais depuis deux, trois ans une nouvelle tendance est apparue : des réseaux basés sur la technique de l’électrostimulation.
Qu’est-ce que l’électrostimulation ?
L’électrostimulation ou électro-myo-stimulation (EMS) n’est pas à proprement parler une technologie nouvelle. Mais elle était jusqu’ici essentiellement réservée aux sportifs de haut niveau ainsi qu’aux spécialistes de la santé, pour des besoins de rééducation par exemple. Ce qui est récent c’est l’apparition de studios proposant l’EMS à tous types d’utilisateurs, et en particulier aux personnes qui n’ont pas le temps, la motivation ou la rigueur de pratiquer régulièrement du sport en salle. En clair, ces nouveaux concepts entendent apporter une nouvelle réponse aux défis de la vie moderne : manque de temps, manque d’activité physique, surpoids, stress, fatigue, douleurs dorsales…
Concrètement, le client est harnaché d’un gilet relié à une machine et comprenant 8 à 10 paires d’électrodes. Les légères impulsions électriques envoyées favorisent des contractions de plusieurs zones musculaires simultanément : dorsaux, fessiers, pectoraux, etc. Un avatar sur machine guide les exercices, mais un coach est présent qui montre et corrige les mouvements nécessaires à une contraction active, optimise les postures. Les séances ont lieu dans des studios fonctionnels, où l’on prête une attention particulière à l’accueil et à la propreté. Chaque séance équivaudrait, en termes de travail musculaire et selon les intervenants du secteur, à plusieurs heures de sport traditionnel.
Dans la plupart des concepts, les appareils d’entraînement utilisés sont ceux de la marque allemande Miha Bodytec, déjà présente dans plus de 150 centres en France et 2 000 dans le monde (centres de remise en forme, salles de sport, spa, cabinets de kinésithérapie, etc.). Leur utilisation permet de solliciter en profondeur l’ensemble des muscles du corps, y compris ceux non stimulés lors d’activités physiques classiques. Son système permet d’adapter l’entraînement en fonction de la condition physique du client et de ses objectifs en associant des exercices de renforcement musculaire et l’électrostimulation intégrale. Sur la base de ce matériel, chaque enseigne peut ensuite développer ses propres programmes, allant de la simple remise en forme à des séances spécifiques (anti-jetlag, rééducation, body-minceur, post-accouchement) mais aussi des programmes de préparation à la pratique de nombreuses disciplines (football, tennis, golf, running, vélo, natation, ski, etc.).
Une floraison de concepts
L’électrostimulation en salle étant facilement duplicable, elle a entraîné l’apparition quasiment simultanée de nombreuses enseignes, qui se développent en franchise ou licence de marque.
Développé en licence de marque, XBody est le plus ancien concept du secteur. Il n’a pourtant fait son apparition qu’en 2014. Il est aussi présent dans des studios de fitness indépendants. Action Sport a été créé en 2016. Après avoir éprouvé son modèle économique dans une unité pilote, le réseau s’est ouvert à la franchise en mars 2018. Il compte aujourd’hui près de 25 implantations et recherche, pour poursuivre son expansion, des partenaires ayant un intérêt pour le bien-être et le sport en général, et possédant aussi, bien sûr, la fibre entrepreneuriale. Pour affirmer son ambition, Action Sport a adhéré à la Fédération Française de la Franchise en mars dernier. « Nous nous adressons à tout le monde, aux sportifs confirmés comme aux seniors, qui représentent 20 % de notre clientèle », explique Nicolas Roussev, co-fondateur du concept. Dans chaque studio on trouve un bar détox, des vestiaires et douches premium, équipés de produits de soins Clarins, et une équipe motivée et spécialisée (tous diplômés d’État, les coaches sont formés, pendant deux mois, à l’École Action Sport).
De son côté, My Big Bang a rodé son concept dans ses trois studios pilotes parisiens avant de signer son premier contrat de franchise cette année. Le réseau annonce aujourd’hui 8 implantations. Iron Bodyfit a ouvert son premier club en 2015 et a démarré la franchise en 2016. Avant d’ouvrir leur centre, les franchisés bénéficient d’une formation initiale de huit jours. L’enseigne regroupe à ce jour une quarantaine de studios. Quant à la chaîne Bodyhit, elle se développe en franchise depuis le début de l’année 2018, après avoir vu le jour un an plus tôt. Elle fédère désormais 25 clubs, essentiellement implantés en Ile-de-France. À signaler enfin la chaîne d’origine allemande Body Street (environ 290 studios en activité en Allemagne et en Autriche, mais également en Italie, en Grande-Bretagne, ainsi que, depuis l’an dernier, aux USA et en Tanzanie), qui recherche un master-franchisé pour développer son concept sur le territoire français.
Des investissements réduits
Les différents concepts s’adressent à un public à la recherche d’une solution de remise en forme, mais qui, pour diverses raisons (manque de temps, aucune habitude de pratique sportive, appréhension à s’inscrire dans une salle de grande taille, etc.) ne souhaite pas fréquenter une salle traditionnelle. Chaque client bénéficie alors d’un accompagnement personnalisé, afin de définir un programme spécifique en fonction de ses objectifs (perte de poids et de graisse, renforcement musculaire, rééducation après une opération, meilleur maintien dorsal, etc.). Selon les têtes de réseau, une séance de 20 à 25 minutes d’électrostimulation musculaire par semaine est alors suffisante pour renforcer en profondeur la grande majorité des groupes musculaires et atteindre ses objectifs.
Pour les candidats à la franchise, l’électrostimulation présente l’avantage de ne nécessiter des locaux de taille plus modestes que les salles de sport traditionnelles, en général de l’ordre de 40 à 100 m² – de préférence dans des zones mixtes mêlant habitations et bureaux – et partant des investissements moindres. Selon les réseaux, les investissements globaux (hors local, comme toujours) se situent en effet entre 80 000 et 120 000 euros.
Il est évidemment que l’offre d’EMS répond à un besoin spécifique et participe à la diversification du marché du fitness, mais personne ne sait vraiment quelle place elle va y occuper. Pour les candidats, c’est une raison supplémentaire pour ne pas négliger les précautions habituelles avant de se lancer : comparer plusieurs enseignes du secteur, rencontrer des franchisés déjà installés pour savoir comment tourne leur affaire, se renseigner sur la concuurence d’autres aceturs localement… À chacun donc de s’engager avec prudence, en étudiant bien sa zone de chalandise et le positionnement qu’il entend adopter.
Article paru dans le numéro 269 de la Revue Numérique – Lisez plus d’articles du numéro 269 en cliquant sur ce lien