En ces temps de confinement et de suspens partiel de l’économie, la majorité de nos points de vente continue de fonctionner.
Comment le réseau La Mie Câline s’organise-t-il face à la situation inédite que nous vivons ?
Nous faisons partie des commerces alimentaires qui sont autorisés à rester ouverts, malgré le confinement, afin de répondre aux besoins d’approvisionnement des Français. Concrètement nous avons, bien sûr, fermé toutes les salles de restauration, dans les unités où elles existaient. Par ailleurs environ 80 magasins ont fermé leurs portes. Les raisons en sont diverses et peuvent se cumuler. Cela a été le cas lorsque le chiffre d’affaires a chuté de façon trop importante, jusqu’à 10 % de ce qu’il était auparavant. Cela a pu aussi être une décision des franchisés eux-mêmes – qui sont des indépendants et ont la responsabilité de la santé de leurs salariés – lorsqu’ils estimaient, par exemple, que la configuration des locaux ne pouvait pas permettre de respecter les mesures « barrières » suffisantes. Enfin cela a pu faire suite au fait que des salariés eux-mêmes exprimaient un trop grand stress pour être présents.
Bien sûr nous avons équipé notre réseau de gels, de gants, de masques. Du fait de notre activité de production, qui nécessite des conditions d’hygiène particulières, nous disposions d’une réserve, mais l’approvisionnement est compliqué du fait de la pénurie. Cela devrait être plus facile à partir de la semaine prochaine, en particulier avec la reprise de l’activité en Chine.
Quel a été l’impact sur l’activité des points de vente ?
Le chiffre d’affaires moyen d’un point de vente a chuté à 30 % de ce qu’il était auparavant, en gros de 2 300 euros par jour à environ 700 euros. Ils vendent surtout du pain et un peu de viennoiserie le matin, mais aussi de la restauration rapide à emporter. En réalité, il n’y a pas de restriction de gammes, comme nous l’escomptions, ce sont les quantités qui sont impactées. Et sur Paris, nos filiales assurent des livraisons à domicile via des plateformes comme Uber Eats. Nous réfléchissons à donner le mode d’emploi à nos magasins franchisés, pour qu’ils utilisent cette possibilité ailleurs, là où la demande existe.
Le fait que la grande majorité de nos points de vente est située en cœur de ville, en emplacement numéro un, et qu’il s’agit donc d’unités de proximité, est évidemment un atout. Mais nos 30 magasins de périphérie (vers laquelle la demande de boulangerie traditionnelle s’était en partie déplacée ces dernières années) ne sont pas forcément plus impactés car il existe encore un petit flux de gens qui vont au travail ou simplement faire leurs courses.
Enfin, nous avons mis au point une conférence téléphonique régulière avec nos franchisés – qui animent 95 % de nos 240 points de vente – pour faire le point : sur leurs ventes, leurs besoins, les consignes de sécurité, etc. Et nous leur transmettons les procédures, au fur et à mesure où elles sont définies, concernant le recours au travail partiel par exemple ; nous les aidons dans leurs démarches pour le report des échéances sociales et fiscales.
Et les conséquences sur votre outil de production ?
Concernant notre outil industriel et notre centrale d’achats, situés à Saint-Jean-de-Monts, ils ont bien sûr été impactés. Nous ne produisons plus depuis une semaine. Les stocks que nous avions, correspondant à 12 jours de production, sont passés à 30 jours. Nous verrons, en fonction de l’évolution de la situation, à quel moment il sera peut être nécessaire de reprendre (partiellement) la production.
En attendant, nous avons distribué les stocks périssables de matières premières en Vendée bien sûr, mais aussi aux magasins du réseau, pour qu’ils les répartissent sur leur secteur à des personnes ou institutions à qui cela peut être utile.
Par ailleurs compte tenu de la situation sanitaire actuelle, les ouvertures de magasins de Mont-de-Marsan et de Meaux, prévues initialement les 17 et 31 mars, ont été reportées.