Les opportunités pour se lancer en franchise restent nombreuses dans l’aide à domicile aux personnes âgées, la garde d’enfants ou l’entretien de la maison. Les réseaux spécialisés restent confiants quant aux perspectives du secteur malgré la crise sanitaire.
Selon les chiffres dévoilés début 2020 par la Fédération française de la franchise, les services aux personnes, avec 220 réseaux en France, sont le deuxième secteur le plus important en nombre d’enseignes derrière l’équipement de la personne (380 chaînes) et devant la restauration rapide (229 franchiseurs).
Parmi les réseaux de franchise positionnés sur ce marché, on trouve des multi spécialistes proposant une large palette de prestations à domicile. Mais aussi des spécialistes de l’aide à domicile aux personnes âgées, l’entretien de la maison ou la garde d’enfants.
Le maintien à domicile en première ligne
L’aide au maintien à domicile des personnes dépendantes, âgées ou handicapées, se pratique en franchise depuis 1991, date de création du réseau Age d’Or Services, toujours en en activité avec 100 agences couvrant 125 zones au service de 41 000 clients. Depuis, le marché a vu l’essor d’autres acteurs comme Adhap Services, Domidom, Senior Compagnie ou Amelis Groupe Sodexo.
La pandémie de Covid-19 a bien sûr impacté leur activité. Ainsi, pendant le confinement, Age d’Or Services a fait le choix d’assurer la continuité de ses services. « Cette crise nous a donné l’opportunité de valider la pertinence du positionnement réaffirmé par Age d’Or Services fin 2018-début 2019, et déployé à partir de fin 2019, estime Maélis Anselin, sa Directrice des Opérations et du Développement. En effet, même si le réseau a été touché par cet épisode (sur mars-avril, nos agences ont vu leur activité baisser de -15 % et -20 %), les agences qui résistent les mieux sont celles qui ont un positionnement fort sur le maintien à domicile et une capacité à proposer le service de portage de repas, car c’est une activité essentielle pour le maintien à domicile ». De fait, certaines ont vu leur activité augmenter grâce à la livraison de repas, parfois jusqu’à +20 % : « Les franchisés ont vu l’intérêt de ce positionnement et les prescripteurs ont vu que nos agences étaient au rendez-vous, et représentent un maillon essentiel pour rester au domicile le plus longtemps possible », souligne Maélis Anselin.
Pour elle, le rôle joué au début de la crise sanitaire par les services d’aide et d’accompagnement à domicile (les Saad), dont Age d’Or fait partie, « a été frappant et marquant par leur disponibilité. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics une connaissance et reconnaissance pour le Saad. Nous plaidons pour une politique nationale de prise en charge de la dépendance et de l’autonomie, avec des critères objectifs et transparents pour la délivrance des autorisations. Mais aussi un tarif unique réhaussé qui permette d’avoir des salaires valorisants pour les intervenants, et de les faire monter en compétence. »
Garde d’enfants : le casse-tête de la rentrée 2020
Porté par l’évolution des modes de vie (familles monoparentales, travail des femmes etc.), le marché de la garde d’enfants à domicile a également vu se développer en franchise, ou en licence de marque, des réseaux régionaux ou nationaux qui recrutent leurs futurs partenaires pour implanter des agences dans leur ville.
Parmi les acteurs positionnés sur ce créneau, figurent notamment l’enseigne Family Sphere, ouverte à la franchise depuis 2006 tout comme Babychou, créée en 1998, ou encore Kangourou Kids, née à Rennes en 2010 et développée en licence de marque. Des acteurs, là encore, bousculés en début d’année par la situation sanitaire. « Pendant le confinement, nous avons pris la décision de garantir la sécurité de nos salariés, des enfants et de leurs familles, donc d’arrêter l’activité, se rappelle Mina Zanat, Directrice Générale de Family Sphere (plus de 100 agences). Nous avons garanti uniquement la garde des enfants du personnel soignant là où il y avait beaucoup de besoins, dans les grandes villes comme en région parisienne. Dès la reprise, nos intervenants étaient tous présents et nous leur avons délivré une formation, avec un guide de déconfinement adapté. »
Depuis, l’activité est bonne, même si le comportement des familles est différent. « D’habitude, fin août-début septembre, le téléphone n’arrête pas de sonner dans nos agences, explique Mina Zanat. Mais cette année, jusque fin août, les choses se faisaient au fil de l’eau car les gens attendaient des annonces concernant les modalités de la rentrée scolaire. Donc les devis se signent avec calme : ce n’est pas la panique habituelle mais, quand nos franchisés regardent leurs tableaux Excel par rapport à 2019, leurs chiffres sont en progression. »
« Nous avons besoin d’un climat de confiance pour que les parents puissent organiser la garde de leurs enfants en cette rentrée scolaire car au premier semestre, il y a eu un jeu de yoyo entre école ou non, entre confinement et déconfinement qui a beaucoup impacté notre activité, avec une baisse de 95 % en avril, confirme Claire Lanneau, Dirigeante Fondatrice du Groupe Babychou Services. Au moment de la rentrée scolaire début septembre, nous étions sur un taux de reprise plutôt encourageant, qui devrait nous rapprocher de ce qu’on avait fait en janvier et, si possible, le dépasser. Après septembre, notre deuxième plus gros mois est novembre : on mise beaucoup sur cette période, même si beaucoup de parents sont encore en télétravail, ce qui modifie le type de recours à nos prestations (sortie d’école, sortie de crèche, journée). Au moment de la rentrée, certains parents ne savaient pas encore quels seraient leurs besoins or, l’important pour nous, c’est d’arriver à gagner du temps : tout ce qui est planifié rentre dans les prévisions. »
Un redémarrage progressif mais encourageant
« Nos franchisés ont bien redémarré en juin, et récupéré un peu d’activité en juillet dans les zones touristiques comme par exemple Paca, même si c’était plus compliqué en Ile-de-France, poursuit Claire Lanneau. On ne récupérera jamais ce qu’on a perdu début 2020 mais notre objectif est de retrouver le même niveau d’activité qu’en janvier et de le dépasser à la fin de l’année. »
Malgré la situation sanitaire, l’année a été plutôt bonne en termes de développement pour Babychou Services (88 agences en France) : « Je pense que nous aurons signé une bonne dizaine de franchisés d’ici fin 2020, par rapport à notre objectif d’en recruter entre douze et quinze : c’est un bilan plutôt satisfaisant en cette année compliquée, car la crise ne fait qu’accélérer l’envie de reconversion de certaines personnes », souligne Claire Lanneau.
Depuis son rapprochement avec le Groupe Viasphère, Family Sphere duplique son savoir-faire franchiseur sur le réseau Merci+, spécialisé dans l’entretien de la maison. « Cela nous permet d’être présent sur plus de territoires, en offrant des opportunités aux franchisés pour faire du multi-activités mais en restant spécialistes », constate Mina Zanat.
« Pendant le confinement, l’école étant arrêtée, il y a eu un creux de chiffre d’affaires chez Family Sphere sur l’activité garde d’enfants, mais un pic de chiffre d’affaires chez Merci+ sur l’activité ménage à domicile, précise-t-telle. Donc il y a eu une compensation entre l’un et l’autre, ce qui prouve que notre stratégie est bonne : nous n’avons plus besoin de convaincre nos franchisés de devenir multi-activités en restant spécialistes, car la pandémie a prouvé les bienfaits de cette approche. » Par ailleurs, le Groupe s’apprête à lancer Family Crèche, une nouvelle enseigne de micro-crèches dont le pilote ouvre en janvier 2021.