Dans quelles villes, quelles régions et quels emplacements désirez-vous en priorité ouvrir des unités franchisées ? Quinze franchiseurs ont répondu à nos questions sur leur projets de développement et leur stratégie pour courir le territoire : voici leurs témoignages.
L’intégralité de ces interviews sous forme de podcasts est à retrouver ici
Thierry Veil, Fondateur et PDG de l’enseigne Bagelstein :
Nous sommes très attachés à la qualité de nos emplacements. Un des facteurs clés du succès de la marque Bagelstein, c’est le fait de pouvoir travailler dans de petites surfaces, puisque nous n’avons pas besoin de cuisine, nous n’avons pas besoin de chambre froide et nous n’avons pas besoin d’extraction, car nous livrons tous les deux jours l’intégralité de ce dont a besoin un établissement pour fonctionner. Donc on peut se permettre d’avoir de petites boutiques. La surface moyenne recherchée est d’environ 42 m², idéalement en centre-ville, et aussi en centre commercial. Mais nous pouvons également profiter d’opportunités plus petites, comme avec le kiosque de la Gare Montparnasse par exemple, qui fonctionne sur une surface de 18 m² seulement. Au-delà d’un simple kiosque dans une gare, on a des boutiques qui peuvent faire 20, 22, ou 25 m², avec néanmoins des places assises à l’intérieur, qui sont de belles opportunités pour l’enseigne, puisque le seuil de rentabilité de ces établissements est relativement bas, ce qui permet aux franchisés de dégager des rentabilités intéressantes.
Quant à la taille des villes où Bagelstein souhaite s’implanter, nous arrivons aujourd’hui à ouvrir des établissements au sein de petites villes, comme Rochefort qui représente moins de 20 000 habitants. Aujourd’hui, nous sommes dans des villes de 20, 30, 40 000 habitants sans aucun problème, avec de belles rentabilités et de belles boutiques.
Gaële Faber, Directrice du développement de l’enseigne La Compagnie du Lit :
Nous souhaitons nous implanter plutôt dans des agglomérations de 40 000 habitants minimum. Néanmoins, nous avons des magasins qui réalisent de belles performances tout en étant dans de petites agglomérations de 15 ou 20 000 habitants, car en réalité, il n’y a pas de concurrence, et les habitants sont justement assez loin des grandes villes. Mais c’est vrai qu’en priorité, La Compagnie du Lit cherche plutôt à s’implanter sur les cités, les grandes cités, puisqu’il y a une assez grande densité de population.
Pierpaolo Coli, Directeur franchise et opérations de l’enseigne Doppio Malto :
Nous recherchons à nous implanter dans les grandes villes de France. Nous avons d’ailleurs une certaine flexibilité en termes de localisation, car Doppio Malto peut se développer sur différents formats. Autrement dit, nos restaurants fonctionnent aussi bien dans les centres-villes, que dans les zones un peu plus périphériques, mais aussi dans les zones commerciales.
Mina Zanat, Directrice pôle franchise du Groupe Viasphère :
Il y a énormément d’opportunités d’implantations chez Viasphère. Nous travaillons donc en étroite collaboration avec Territoires et Marketing, ce qui nous permet de développer nos enseignes dans les endroits les plus propices afin d’offrir l’opportunité aux franchisés d’ouvrir une franchise sur un territoire à fort potentiel. En parallèle, nous avons récemment créé un nouveau service en ce qui concerne les zones semi-rurales, qui permet d’ouvrir une « micro franchise », en adaptant par exemple les droits d’entrée, dans le but de couvrir la totalité du territoire français.
Philippe Jean, Directeur général de l’enseigne Del Arte :
Chez Del Arte, nous nous développons à peu près partout. Je dirais que nous sommes – comme beaucoup d’acteurs – très à l’écoute de ce qui se fait et des évolutions de consommation, notamment dans les centres-villes et le centre des grandes villes, avec malheureusement le constat d’une désaffection assez forte de la consommation au cœur de ces grandes villes. Je citerais par exemple les villes très touristiques qui, en l’absence de flux de touristes ces deux dernières années, ont vraiment perdu beaucoup en fréquentation. J’ajoute à cela que le phénomène du télétravail est quelque chose qui a pris beaucoup d’ampleur dans le cœur de ces grandes villes.
C’est donc assez compliqué aujourd’hui. Nous avons un format de développement qui est plutôt assis sur ce qu’on appelle la périphérie urbaine, et nous continuons ce développement au sein de toutes ces villes. Actuellement, nos projets sont par exemple une ouverture à Plaisir dans les Yvelines, à Épernay dans la Marne, ou encore dans les banlieues de Lyon et Bordeaux. On a la chance d’avoir encore pas mal de potentiel, donc on l’utilise.
Vincent Ferron, Directeur général de l’enseigne Piècesetpneus :
Nos cibles, ce sont toutes les villes de plus de 30 000 habitants, cela nous laisse donc un panel très large en termes de villes, à une échelle nationale. Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’implantations dans le Grand Ouest, notre but est maintenant de nous implanter en région parisienne, dans le Nord, et – plus simplement – dans le reste de la France.
Cécile Rivoire, Directrice réseau de l’enseigne Ninkasi :
Nous avons participé à notre premier salon Franchise Expo Paris au mois de septembre 2021, à Paris et c’était assez plaisant, car les différents porteurs de projets me disaient : « Je voudrais ouvrir à Toulouse », « Je voudrais être à Bordeaux », « Je voudrais être à Rennes », et tout cela est possible. Notre but est d’abord de réussir à quadriller les grandes villes de France. Ensuite, nous viserons des villes secondaires avec peut-être 35 000 habitants, mais ayant une agglomération autour de 75 ou 100 000 habitants, ce qui est suffisant pour avoir un établissement rentable.
Par exemple, nous avons récemment ouvert à Mâcon et je peux vous assurer que, le soir de l’ouverture, il y avait encore des gens qui rentraient dans l’établissement à 23 heures. Donc ce sont des villes où, justement, les habitants ont besoin d’avoir des lieux comme les nôtres, qui sont des lieux de vie, de rencontres, de bons moments partagés. Et ça fonctionne très, très bien, car un établissement Ninkasi, c’est à la fois un bar, un restaurant et un lieu de spectacles.
Yoni Dayan, Président directeur général du réseau Simplici Car :
Aujourd’hui notre stratégie de développement est plutôt axée sur l’Est de la France, là où nous ne sommes pas implantés, donc nous aimerions ouvrir à Metz, Nancy, ou Strasbourg : c’est vraiment une volonté de notre part. Nous souhaitons évidemment développer l’enseigne dans toutes les grandes villes de France, où nous sommes déjà bien implantés aujourd’hui, et continuer ce maillage du territoire à l’échelle nationale, avec de belles ouvertures, et de beaux points de ventes, qui fonctionnent.
Benoît Chambon, Co-fondateur de l’enseigne de restauration La Côte et l’Arête :
Dès que l’on recrute un franchisé, celui-ci réserve des zones géographiques, et c’est ainsi que nous recherchons ensemble l’endroit le plus adapté pour implanter son restaurant, en élargissant la zone si besoin. Notre développement s’effectue ainsi, en fonction de toutes ces zones recherchées avec notre nouveau franchisé. Par exemple, nous avons récemment ouvert de nouveaux restaurants dans le Sud-Est ainsi que dans le Sud-Ouest, mais aussi en Île-de-France.
Alice Merceron, Chargée du développement de l’enseigne Mondial Tissus :
Mondial Tissus, c’est 100 magasins aujourd’hui, et nous en ouvrons à peu près 10 à 15 par an. C’est d’ailleurs ce que nous avons a fait en 2021, ainsi que les deux ou trois dernières années. En 2025, nous espérons compter 150 magasins : nous souhaitons donc bien évidemment continuer sur cette tendance, notamment en France, en ciblant des villes telles que Albi, Castres, ou Carcassonne, mais aussi en Vendée, à La Roche-sur-Yon par exemple, ou même dans le Nord, où il y a également des villes intéressantes. Le développement de l’enseigne à l’étranger est également en cours, et surtout au sein des pays limitrophes de la France.
D’abord avec de nouvelles implantations en Belgique, puisque nous avons racheté en 2021 le leader belge de la vente de tissus et de mercerie. Donc le réseau compte désormais 8 magasins en Wallonie. Maintenant, on se dit : “Pourquoi pas en ouvrir en Flandre ?”. Nous étudions également le territoire espagnol, ou encore l’Allemagne, où Mondial Tissus compte déjà un magasin.
François-Xavier Delmas, Fondateur de l’enseigne Palais des Thés :
Il y a plus d’un an, nous avons ouvert un magasin à Quimper et nous hésitions concernant cette implantation, car c’est une ville de 70 000 habitants. Mais finalement, il s’est avéré que la boutique de Quimper fonctionne très bien. Cela nous a permis de réaliser que le fait de se limiter à des villes d’au moins 100 ou 120 000 habitants n’était pas forcément pertinent. Car aujourd’hui, on se rend compte qu’une ville de 70 000 habitants nous suffit amplement et d’ailleurs, ces boutiques sont toutes rentables.
Pour le moment, nous n’avons pas envie de passer en-dessous de ce seuil de 70 000 habitants, mais cela signifie qu’il y a encore beaucoup de possibilités d’implantations sur le territoire français. »
Jean-Marc Désert, Fondateur et dirigeant du réseau Stores de France :
Aujourd’hui, nous avons 28 agences, donc 28 concessionnaires en France, et nous souhaitons encore recruter surde nombreux départements. La région où nous sommes peut-être le moins présents, serait la région Est. Mais il reste évidemment encore plusieurs dizaines de départements à couvrir en France.
Concernant les agglomérations au sein desquelles Stores de France souhaite s’implanter, je dirais que l’on a pour objectif de viser des villes ayant entre 200 et 250 000 habitants. Nous avons déjà plusieurs agences implantées dans des agglomérations qui sont assez moyennes, et dans des zones qui ne sont pas forcément très urbanisées, or ce sont des agences qui fonctionnent, et ce depuis longtemps.
Jean Aymes, Directeur marketing et communication du Groupe Saveurs & Délices (enseignes Réauté Chocolat et Chocolaterie Monbana) :
Je dirais que nous avons des objectifs assez similaires pour les deux réseaux du groupe. Pour Réauté Chocolat, nous sommes essentiellement présents sur la moitié nord de la France, avec une présence un peu plus forte sur l’ouest. Donc nous avons envie de renforcer cette présence, mais nous avons une ambition qui est réellement nationale, et nous souhaitons également nous développer sur la partie sud.
Notre concept pour Réauté Chocolat est bien établi : nous sommes sur des implantations en zones commerciales, plutôt sur des villes de plus de 50 000 habitants et ça c’est très important, car nos magasins ont une surface importante, qui est en moyenne de 250 à 300 m2, donc ces zones sont adaptées au développement de ce type de magasins.
Concernant Chocolaterie Monbana, nous sommes sur un réseau peut-être un peu plus réduit, lui aussi plutôt présent sur l’Ouest de la France, avec encore une fois une volonté de renforcer notre présence sur cette zone, mais également de partir à la conquête d’autres territoires, que ce soit dans le Sud ou dans l’Est de la France.
Alexandre Baudaire, Directeur général délégué de l’enseigne La Boucherie :
L’objectif est d’aller partout où nous ne sommes pas présents : il y a encore beaucoup de villes en France où l’enseigne La Boucherie n’a pas, ou pas assez de restaurants. Cela représente donc un territoire encore relativement important à couvrir. Il y a, par exemple, de grosses agglomérations dans lesquelles nous n’avons pas assez d’établissements : je pense à Lille et au Nord en règle générale, où, par rapport à la densité de population, nous n’avons pas énormément de restaurants. Il y a aussi, si je regarde plus au Sud, Avignon ou l’agglomération avignonnaise, où nous n’avons pas de restaurant aujourd’hui. Mais il y a encore d’autres villes, plus petites, où nous ne sommes pas implantés.
La Boucherie peut ouvrir dans des villes où l’agglomération représente 20 000 habitants, nous avons donc encore beaucoup de place pour couvrir le territoire français.
Guillaume Bernard, Directeur réseau franchise de l’enseigne Pokawa :
Le réseau est constitué d’une moitié de restaurants en succursale, et de l’autre moitié en franchise. Le maillage au sein des grandes villes est déjà plutôt complet, avec un minimum d’un point de vente par ville. Nous en sommes déjà parfois à la deuxième, voire troisième ouverture d’établissement : à Nantes par exemple, nous avons pu ouvrir trois restaurants Pokawa. Aujourd’hui, nous arrivons sans problème à nous implanter dans des villes ayant entre 70 et 100 000 habitants.
Nous pouvons donc nous retrouver à Pau, à Perpignan, à Nantes, à Lyon, ou encore à La Rochelle, ce qui représente un maillage vraiment national ; et on peut dire que notre objectif est d’être présents dans toutes les régions du territoire français.