Dans un communiqué, la Fédération Française de la Franchise appelle les pouvoirs publics « à investir massivement pour aider les commerces » à faire face à la crise énergétique.
Suite à la « conférence de presse sur la situation énergétique » que la Première ministre Elisabeth Borne a tenue mercredi 14 septembre, la Fédération Française de la Franchise (FFF) a pris la parole dans un communiqué de presse, appelant les pouvoirs publics « à investir massivement pour aider les commerces, déjà mis à rude épreuve ».
Au cours de sa conférence de presse, Elisabeth Borne avait en effet appelé les entreprises (au même titre que l’Etat, les collectivités territoriales et les citoyens) à jouer leur rôle afin d’atteindre l’objectif fixé par le Gouvernement de « baisser de 10 % notre consommation d’énergie par rapport à l’année dernière ».
Dans son communiqué, la Fédération Française de la Franchise rappelle en préambule qu’à l’initiative du Gouvernement, et en lien avec les adhérents du Conseil du Commerce de France (CDCF), elle a mis au point durant l’été un protocole « visant à réduire les dépenses énergétiques des entreprises et éviter, à tout prix, les coupures annoncées en cas de crise ». Puis la FFF alerte le Gouvernement : ces réductions, prévient-elle, « ne permettront pas de compenser l’augmentation massive du coût de l’énergie pour de nombreuses entreprises dont le business model est déjà affaibli par la hausse du prix des matières premières, des loyers ainsi que d’une pénurie sans précédent de main d’œuvre ».
La Fédération a pris la parole au nom de ses adhérents franchiseurs confrontés à la crise énergétique
Sur le sujet des loyers, la FFF rappelle qu’avec cinq autres fédérations du commerce, elle avait obtenu, avant l’été, un plafonnement de la hausse des loyers « à 3,5% pour les TPE/PME ». Tandis sur le sujet des coûts de l’énergie, le ministère de l’Économie a annoncé le 6 septembre dernier le prolongement, jusqu’à fin décembre 2022, de l’aide d’urgence « gaz et électricité », mise en place depuis le 1er juillet pour les entreprises « particulièrement énergivores ».
Problème, explique la Fédération dans son communiqué, « les conditions d’éligibilité de cette aide ne correspondent pas à la situation de nos entreprises. La plupart consacre en effet moins de 3 % de son chiffre d’affaires à la facture énergétique : sur ce point, une référence à la marge aurait été plus opérante. Par ailleurs, la référence à l’EBE [Excédent brut d’exploitation] de l’exercice 2021 n’est pas significative pour un certain nombre de secteurs fermés en 2021 à cause du Covid ».
Pour ces raisons, la Fédération considère que l’aide d’urgence « gaz et électricité » ne permet pas de répondre à la crise énergétique que ses adhérents franchiseurs s’apprêtent à subir : elle appelle donc les pouvoirs publics, « en concertation avec les Etats membres », à prendre d’autres mesures structurelles qui lui semblent aujourd’hui indispensables.
La Fédération Française de la Franchise représente 1 965 réseaux et 79 134 points de vente franchisés
« Nous sommes loin de la relance annoncée qui devait permettre à nos entreprises fragilisées par la crise du Covid de retrouver un équilibre financier !, commente Véronique Discours-Buhot, Déléguée générale de la FFF. Il devient urgent de prendre des mesures pour endiguer l’augmentation du prix de l’énergie pour les professionnels, les contrats à tarifs fixes arrivant à échéance à la fin de l’année. Certains commerces risquent de se retrouver avec des prix multipliés par cinq dès le mois de janvier 2023 ! Nous devons tous agir collectivement, de façon responsable et dans le même sens. Tous ensemble. »
La Fédération s’associe donc aux demandes formulées par l’association professionnelle Perifem (qui regroupe les principales enseignes du commerce alimentaire et spécialisé, des promoteurs ou encore des gestionnaires de centres commerciaux). Parmi ces demandes figure, « en dernier ressort », la mise en place, « à titre exceptionnel », au titre de 2023, d’un « tarif réglementé d’urgence » accessible aux entreprises et fixé mensuellement « à un niveau égal au coût moyen pondéré de la production électrique française ».
La Fédération Française de la Franchise, qui regroupe à ce jour plus de 180 adhérents, représente 1 965 réseaux, 79 134 points de vente franchisés, 68,8 Mds€ de chiffre d’affaires global et 795 441 emplois directs et indirects. Elle est présidée par Guy Gras, directeur juridique du Groupe Rocher, dont le mandat à la tête de la FFF vient d’être renouvelé pour deux ans.