Franchisé class’croute au Havre depuis 2006, Julien Burguière s’est lancé en 2016 dans un développement multisites sur la ville de Rouen, où il a ouvert un nouveau point de vente il y a quelques mois.
En 2005, après un parcours professionnel dans la distribution de produits électroniques grand public, Julien Burguière rencontre le dirigeant de l’enseigne class’croute, qui lui demande : « Pourquoi class’croute et pas Midas par exemple ? ». Le candidat lui répond : « C’est le produit qui me fait venir à vous, je ne cherche pas un statut social : je suis un amoureux du produit ». Voilà comment cet entrepreneur passe des aspirateurs sans fil Dyson, qu’il a commercialisés à leur arrivée en France au milieu des années 90, à la restauration livrée, sur place et à emporter : « Le produit, c’est le cœur du réacteur, c’est le moteur de mon énergie », reconnaît-il.
S’il choisit class’croute pour le produit, c’est pour la qualité de vie que Julien Burguière décide d’ouvrir son 1er point de vente au Havre, en 2006 : « C’était une période de ma vie où j’avais besoin de changer d’environnement, explique-t-il. J’ai eu mon premier enfant fin 2005 et je ne voulais pas l’élever dans Paris. Je voulais me mettre à mon compte, mais aussi revenir à la mer, car on peut se donner corps et âme à un projet mais dans un environnement sain : on ne peut pas faire des sacrifices à tous les niveaux ».
Pourtant, Le Havre est une ville avec peu de salariés dans des activités tertiaires, alors que class’croute cible cette clientèle en particulier. Cela n’empêche pas Julien Burguière de valider son projet (pour un budget d’environ 350 000 €) par une étude de marché, et d’obtenir un financement pour compléter son apport personnel (entre 50 et 80 000 €). « J’ai eu beaucoup de chance, raconte-t-il. J’ai rencontré un banquier de la Bred qui avait participé au rachat de l’enseigne par son actionnaire de l’époque, et qui m’a dit : « Enfin un class’croute au Havre, c’est super ! » ».
« Quand on est à la tête de plusieurs unités en franchise, on rentre dans un autre monde : il faut apprendre à déléguer et à manager des équipes. »
Pendant 10 ans, Julien Burguière exploite seul son point de vente havrais, avant de reprendre une seconde unité à Rouen, en 2016. Suivie d’une 3ème en 2019 (à 800 m de la précédente), puis d’une 4ème, inaugurée en mai dernier. « Entre 2006 et 2016, j’ai travaillé d’arrache-pied sans beaucoup déléguer : à un moment, j’ai eu envie de sortir un peu la tête de l’eau, se souvient-il. Or, la franchise permet aussi une expansion, et j’ai eu l’opportunité de reprendre un class’croute à Rouen, une agglomération de 500 000 habitants située à 80 km du Havre, avec des perspectives de développement plus importantes. »
Un rachat (pour 420 000 € environ) financé sur 10 ans au lieu de 7 « pour pouvoir gagner de l’argent sur les premiers bilans et obtenir des prêts pour ouvrir d’autres restaurants », explique le multi-franchisé. Qui emploie aujourd’hui une vingtaine de salariés sur ses 4 points de vente : « Quand on est à la tête de plusieurs unités, on rentre dans un autre monde, avec des structures plus éclatées, distantes les unes des autres. Comme on ne peut pas être partout, cela nécessite de savoir déléguer, et de manager des équipes ». Un point crucial dans la restauration où, conclut-il, « le rapport avec les employés participe beaucoup à la réussite de l’activité ».