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      “Nous avons identifié 100 zones sur lesquelles nous ne sommes pas encore présents et que nous allons essayer de couvrir en priorité“, explique Malik Sediri, Directeur développement du réseau Biocoop.

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      Malik Sediri, bonjour. Vous êtes directeur développement du réseau Biocoop.
      Tout d’abord, merci d’avoir accepté l’invitation de Franchise magazine.

      Bonjour à tous.

      Où en est précisément le développement coopératif de votre enseigne ?

      Notre réseau compte aujourd’hui 740 magasins. Ils couvrent approximativement 75% de la population française. À moins de 15 minutes de trajets d’un magasin Biocoop. Nous, on veut continuer d’améliorer cet indicateur. Et puis, le développement, il est aussi à part que constant. On a aujourd’hui un enjeu de renouvellement des générations avec des départs à la retraite de gérants. Donc, on recherche des repreneurs pour aller sur ces magasins qui existent, qui sont rentables, qui ont une équipe et qui fonctionnent. Ces repreneurs, ils reprendraient le flambeau du travail mené par les gérants actuels. Ils leur donneraient peut-être une nouvelle dynamique éventuellement de développement.

      Rappelez-nous, quel est le positionnement de Biocoop sur le marché du bio ?

      Biocoop est leader du marché des distributeurs spécialisés bio. Donc, 740 magasins, il y a en France à peu près 3 000 magasins spécialisés. En termes de parts de marché, on considère qu’on est autour de 45% avec un chiffre d’affaires global de 1,6 milliard d’euros hors taxes. Donc, par magasin, ça fait à peu près du 2 millions euros hors taxes de chiffre d’affaires. Donc, c’est des magasins qui font environ 300 mètres carrés de surface de vente. Alors, il y a des plus petits, il y a des plus grands. On va de 100 mètres carrés à 600 mètres carrés. On va de 500 000 euros de chiffre d’affaires à 6 ou 7 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et puis, on a des équipes qui sont en conséquence du chiffre d’affaires. Donc, pour un magasin, on va dire, moyen de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. On va être autour de 9, 10 ETP.

      Quels sont vos objectifs de développement pour les années qui viennent ?

      Nous, on a identifié 100 zones sur lesquelles on n’était pas encore présents, donc c’est celles qu’on va essayer de prioriser. Les grandes villes sont principalement déjà couvertes, mais il en reste sur lesquelles nous ne sommes pas présents. Le Havre, Chartres en tête, et aussi des villes plus petites, des villes moyennes où nous ne sommes pas présents et où on aimerait planter le drapeau Biocoop. En tête, j’ai Guéret, Montluçon, Vierzon, Châteauroux. Il y en a, je vous le disais, une centaine. Et puis, je vous dis, en termes de priorité également, on recherche des repreneurs ponctuellement sur tel et tel magasins, mais là, j’ai en tête Carpefou, La Ferté-Bernard, Bressuil, les magasins en Dordogne et sur d’autres régions qui sont à reprendre. Mais quelque part, il y a un roulement d’environ une vingtaine de magasins qui sont à céder chaque année.

      Quel profil d’adhérents vous recherchez en priorité ?

      Nous, on parle d’un triptyque militant, commerçant, entrepreneur. Militant, parce que la question, c’est adhérer quand même à un projet sociétal que propose Biocop, avec un certain nombre de valeurs. Peut-être, on aura l’occasion d’en parler. Commerçants, parce que quelque part, c’est l’envie d’offrir un service de qualité tous les jours aux consommateurs de la zone de chez Handis et de les accompagner dans leur transition vers une consommation responsable.
      Et puis, entrepreneurs, on se recherche des dirigeants qui soient à la fois sur la surface de vente, mais également capables d’avoir une vision moyen-long terme, de réaliser des actes de gestion qui permettent de pérenniser et de développer leur activité. En tout cas, nous, on ne recherche pas des profils investisseurs ou des profils multi-enseignes, parce que ce ne serait pas cohérent en termes d’implication pour faire vivre, quelque part, le projet sociétal que j’ai évoqué sur le territoire. On demande quand même de disposer d’un apport qui soit cohérent par rapport au projet de création ou de reprise. Pour simplifier, pour un projet de création, si on doit donner un chiffre, 80 000 € d’apport, mais c’est évidemment une moyenne. Et puis, pour terminer sur les profils. Nous, c’est vrai qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de salariés de magasins alimentaires spécialisés bio de notre réseau et d’autres réseaux qui viennent candidater pour devenir porteur de projets. C’est vrai qu’ils connaissent le métier, c’est sur des bons profils. On a aussi des hommes et des femmes en reconversion qui vont enfin pouvoir mettre en cohérence leurs convictions et leurs vies professionnelles. Et puis, on a des hommes et des femmes qui appartiennent déjà à des structures écoresponsables qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat.

      Vous avez parlé des valeurs de l’entreprise. Est-ce que vous pourriez nous les résumer en quelques mots ?

      Oui, sur ça, je peux être assez long, mais c’est vrai que le projet, on est dans une coopérative, on n’est pas dans un réseau de franchises. Cette coopérative, il y a une charte qui, on va dire, unit les associés. Cette charte, elle se termine par la phrase: « Nos magasins sont des lieux d’échanges et de sensibilisation pour une consommation responsable ». L’idée, c’est de faire avancer la société autour d’objectifs sur la transition écologique, comment s’approvisionner au plus près, tendre vers le zéro déchet, les alternatives à la consommation, on va dire, classiques qui ont un impact sur l’environnement. D’autre part, il y a un objectif de valoriser ou de faire avancer ce qu’on appelle l’économie sociale et solidaire. Donc, c’est tout ce qui est à trait au partage de la valeur et à l’ancrage territorial. Donc, Biocoop, c’est 1% du commerce alimentaire, mais c’est 17 pour cent du commerce équitable en France. Et puis, le troisième, on va dire que c’est le canal historique, c’est évidemment l’alimentation bio et exigeante. On œuvre pour promouvoir une bio qui soit paysanne, de proximité avec des fermes à taille humaine qui sont exploitées par ceux qui cultivent la terre.
      Et puis, en parallèle, on lutte contre les produits ultra-transformés avec des recettes, on va dire, préparées comme à la maison.

      Est-ce que vous avez été amené à faire évoluer votre concept et peut-être votre modèle économique pour vous adapter, je dirais, notamment à l’inflation ?

      Oui, nous, on va dire ça comme ça, on a la chance d’avoir des filières de commerces équitables qui sont moins sujettes aux crises internationales, à la spéculation sur les matières premières et aux hausses de prix des produits dérivés des hydrocarbures qui sont utilisés dans l’agriculture conventionnelle. Donc, on a été d’une certaine façon, protégé par rapport à l’inflation. On l’a vécu. On a vu également quand même la problématique de l’inflation pour les consommateurs. Ça les a dirigés vers nos produits étiqueter « prix engagé », c’est-à-dire quelque part, ceux qui, à la fois, répondent à un certain nombre de valeurs et en même temps qui sont accessibles en termes de prix. Donc, on les a vus se diriger vers ces produits-là. Et puis, c’est vrai qu’avec le COVID, on avait eu un petit peu de difficulté sur les rayons vracs, parce qu’il y avait toutes les questions sanitaires, une anxiété autour de ces sujets-là. Et c’est vrai que le geste, on va dire, gagnant autour de la consommation en vrac avec moins d’emballage, la juste quantité, quelque part, c’est des choses qui, aujourd’hui, reviennent.

      Et pour finir, quel conseil vous pourriez donner à un porteur de projet qui hésiterait à se lancer dans votre activité ?

      Moi, le conseil que je donnerais, c’est que déjà, on est dans une coopérative. Je rappellerais que ce qu’on se dit souvent, c’est: « Seul, on va plus vite, et puis, ensemble, on va plus loin ». Donc, ce que je conseillerais, c’est d’être bien entouré, d’avoir à ses côtés un architecte, un conseil juridique, un expert-comptable et puis une enseigne qui soit transparente. Pourquoi pas visiter également des magasins pour voir que les magasins Biocoop, ils expriment à la fois un air de famille, un commun, mais également le supplément d’âme qui est apporté par le gérant et son équipe. On est un réseau de magasins indépendants, donc associés dans une coopérative qui s’appelle Biocoop. Il n’y a pas de multinational, il n’y a pas de formes d’investissement obscures, il n’y a pas de milliardaires ou d’autres d’autres enseignes cachées avec un faux nez derrière. Il n’y a pas non plus de magasins qui sont détenus en propre et qui sont à faire vivre en essorant d’autres magasins. Là, ce sont des sociétaires qui travaillent pour faire le lien entre les producteurs et les consommateurs. C’est un projet qui existe de longue date, qui a du sens et qui va dans le bon sens.

      Malik Sederi, je vous remercie. Je rappelle que vous êtes directeur développement du réseau Biocoop et que votre actualité est à retrouver, notamment, sur les sites Franchises magazine et AC Franchises.

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