Nous prévoyons d’accélérer notre développement en 2025, en visant une cinquantaine d’ouvertures sur l’année.
Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les trois marques que vous développez en franchise et quelles sont leurs spécificités ?
Notre métier, c’est le recrutement, et notre cœur d’activité repose sur le travail temporaire. Nous développons trois marques en franchise : Aquila RH, Lynx RH et Vitalis Médical, avec une segmentation par typologies de métiers de façon à avoir le bon niveau d’expertise et le discours adapté.
Aquila RH se focalise essentiellement sur les métiers de l’industrie, de la logistique et du bâtiment, qui représentent aujourd’hui le plus gros de l’activité travail temporaire au niveau national.
Lynx RH se positionne plutôt sur les profils de cadres, dans les secteurs de l’IT, de l’ingénierie et du tertiaire (comptabilité, finance). Avec évidemment une activité travail temporaire, mais également du recrutement en CDI ou CDD, qui est un peu plus important sur ce segment-là.
Enfin, Vitalis Médical se positionne sur le recrutement des profils paramédicaux et médicaux, essentiellement des infirmiers et des aides-soignants.
Où en est le développement en franchise de vos trois marques en France et à l’international ?
La franchise constitue vraiment l’axe de développement unique de ces trois marques : nous ne sommes pas sur un développement mixte entre agences intégrées et agence franchisées. Aujourd’hui en France, nous regroupons 125 franchisés sous la marque Aquila RH, 36 sous la marque Lynx RH et 51 sous la marque Vitalis Médical. Avec une dynamique importante, puisque l’ensemble du volume facturé par le groupe, principalement par ces agences, a dépassé 500 M€ de chiffre d’affaires facturé en 2024. On constate donc une croissance significative à la fois du réseau d’agences franchisées qui s’est étoffé avec 30 ouvertures en 2024, mais également de l’activité de nos franchisés.
En 15 ans, nous avons réussi à monter un concept qui est extrêmement rentable pour nos franchisés, dont les rémunérations dépassent les 100 000 € par an en moyenne, pour un investissement initial relativement limité. Il faut aussi souligner la longévité de nos franchisés : nous sommes sur des turnover de 2 % par an seulement. Nous proposons des contrats de 7 ans et nous avons récemment resigné pour 7 ans avec l’un de nos premiers franchisés Aquila RH de Brest, qui avait déjà 14 ans de contrat derrière lui. Nous commençons également à avoir des opportunités de reprise d’agences par des repreneurs extérieurs, ou par des collaborateurs de ces agences, à l’occasion du départ à la retraite des franchisés.
Notre projet est d’essaimer nos concepts à l’international : nous venons de mettre en place une filiale en Italie et nous avons réalisé une acquisition en Espagne. Notre objectif est d’adapter nos concepts sur ces marchés locaux et de pouvoir les franchiser sur ces deux marchés. En effet, nous sommes positionnés sur un métier où existent des spécificités géographiques fortes : les règles de paie, les règles juridiques qui encadrent les travailleurs temporaires sont évidemment différentes d’un pays à l’autre. Mais ce sont des pays qui conjuguent le même état d’esprit, en tout cas la même logique, avec les mêmes clefs de succès en ce qui concerne le travail temporaire, à savoir : l’utilisation d’outils technologiques performants, conjuguée avec un dynamisme et des techniques commerciales adaptées au marché local. En Italie comme en Espagne, nous exploitons d’abord deux agences pilotes pour éprouver les concepts, avant de les franchiser. C’est ce que nous avons fait en Italie, avec l’ouverture des premiers franchisés en 2024. En Espagne, où nous venons de mener une acquisition récente, nous sommes en train de formaliser le concept, de façon à ouvrir les premières franchises fin 2025.
En France, avez-vous été amené à faire évoluer le positionnement de vos concepts ? Si oui, de quelle manière ?
Pour nos trois marques, nous faisons évoluer le concept depuis 15 ans, avec une démarche d’amélioration continue. Il a évidemment évolué au gré des savoir-faire acquis, notamment des canaux de sourcing.
L’apport de la technologie a constitué un axe majeur d’évolution de nos concepts. Aujourd’hui, Mistertemp’ group dispose d’une équipe de 60 développeurs en interne, ce qui nous permet d’offrir à chacun de nos franchisés les meilleurs outils du marché pour se différencier sur l’intégralité du process opérationnel que vit une agence de recrutement. Par exemple, nous avons mis en place des modules d’intelligence artificielle pour générer les annonces, de façon beaucoup plus rapide et qualitative. Mais aussi pour générer les emails de proposition active de candidats auprès des entreprises.
Quels sont vos projets d’ouvertures en franchise pour 2025 ?
Nous avons ouvert 30 nouvelles agences en 2024, tout en étant extrêmement sélectifs sur les dossiers, puisque nous avons traité en amont près de 1 200 candidatures pour devenir franchisé. Nous prévoyons d’accélérer notre développement en 2025, en visant une cinquantaine d’ouvertures sur l’année.
Nous n’avons pas de priorités géographiques, car nous intervenons sur un marché très profond : l’intérim représente 300 Mds€ en France, et près de 800 000 personnes travaillent effectivement chaque jour sur des missions d’intérim. Donc il y a des opportunités à saisir à peu près partout en France. Ce qui détermine pour nous l’ouverture d’une franchise, c’est avant tout l’implantation locale du franchisé plus que les conditions de marché. Nous avons prévu un découpage très précis du territoire, à la commune près, puisque nous accordons des exclusivités de prospection sur chacun des territoires. Leur dimensionnement est fait à la carte en fonction de la densité d’activité : nous avons toute une équipe de géomarketing qui travaille là-dessus. Evidemment, le territoire est plus étendu lorsqu’on est en Corrèze que dans la banlieue lyonnaise, par exemple. Mais dans tous les cas, nous sommes soucieux de concéder des territoires qui ont tous un potentiel de développement largement suffisant pour avoir une exploitation fiable.
Quels sont les critères pour devenir franchisé sous vos enseignes ?
Il y a assez peu de contraintes objectives : l’apport minimum est de 25 000 €, ce qui est accessible. Il n’y a aucun prérequis en termes d’expérience : la majorité de nos franchisés n’avait aucune expérience dans le recrutement. Nous recherchons plutôt des appétences ou des compétences humaines, à la fois en termes de capacités commerciales et d’aptitudes relationnelles, parce que le recrutement, c’est avant tout, de l’humain. Mais aussi une certaine rigueur sur le plan juridique et financier, puisqu’on manipule des flux qui sont assez importants. Evidemment, nous recrutons aussi des personnes qui ont un esprit réseau et se projettent dans une relation de long terme, à la fois avec leur franchiseur, et avec leurs confrères franchisés.
Quel sont les investissements à prévoir ?
Il faut prévoir un investissement initial de l’ordre de 90 000 € hors Paris, avec des variations suivant les zones géographiques. Sachant que le financement n’est pas un problème pour nos franchisés, étant donné l’historique du groupe. D’autant que pour exercer notre activité, nos franchisés n’ont pas besoin de chercher des locaux commerciaux avec une devanture extérieure : chez Mistertemp’group, nous favorisons les bureaux en étage, dans lesquels nos franchisés peuvent recevoir des candidats et des clients. Ce concept, sur une surface limitée d’environ 50 m² limite l’investissement en termes de loyer, et il n’y a pas de pas-de-porte.
Une agence-type emploie au minimum deux collaborateurs au lancement. En général, il s’agit du franchisé et d’un collaborateur, voire d’un binôme ou d’un couple de franchisés qui se lancent. Ensuite, ils peuvent développer leurs équipes : notre franchisé le plus important réunit aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs en interne. Ce sont essentiellement des consultants polyvalents en recrutement qui assument trois casquettes : le démarchage commercial des entreprises, le recrutement des collaborateurs, et la partie administrative.
Quels sont vos objectifs de développement à terme, en France et à l’international ?
En France, nous avons encore un potentiel de croissance très fort : le marché de l’interim est extrêmement prometteur, et la tendance de fond est positive. En effet, le développement de la flexibilité de l’emploi est tiré par les entreprises, mais aussi par les collaborateurs, qui aspirent de moins en moins à faire des carrières de 20 ans en CDI dans des grands groupes. C’est pourquoi nos réseaux se développent de façon importante, en privilégiant des contrats, qui restent extrêmement modernes, puisqu’ils allient la flexibilité avec une dimension durable et équilibrée. Notre ambition est que nos trois marques triplent leur nombre d’agences en France.
L’Espagne et l’Italie, qui sont des marchés un peu moins matures que le marché français, ont aussi des potentiels importants : on peut viser à terme entre 300 et 400 franchisés dans ces deux pays.
