Profitant d’un parc automobile vieillissant dans un contexte de hausse des prix des voitures neuves, les enseignes de l’entretien-réparation automobile continuent d’étendre leur parc de points de vente sur le territoire. En voici deux exemples avec les franchises historiques Midas et Point S.
« Notre marché de l’entretien-réparation automobile reste porteur. Et pour cause : dans un contexte de pouvoir d’achat en berne, et alors que les prix des véhicules neufs sont en hausse (notamment les modèles électriques), les Français conservent plus longtemps leur voiture, et l’entretiennent dans nos ateliers, pour la faire mieux vieillir », expose Julien Gourand, directeur général de la franchise Midas.
Cette lecture de la bonne santé du secteur l’entretien-réparation auto se vérifie également dans le déclin du marché des immatriculations neuves. Au plus bas depuis 1970, elles ont une nouvelle fois reculé dans l’Hexagone en 2024, de 3,2 %, pour atteindre 1,72 million d’unités (c’est un repli de près de 23 % par rapport à l’exercice 2019 !). Dernier élément qui renseigne sur cette dynamique haussière de l’entretien-réparation auto : le cabinet Xerfi, comme nous l’annoncions dans ces colonnes en avril 2024, tablait, dans sa dernière étude, sur une croissance annuelle du secteur de 5 % jusqu’en 2025.
40 % de multi-franchisés chez Midas
Face à ce vieillissement du parc automobile français, les enseignes spécialisées dans l’entretien et la réparation automobile continuent d’élargir leur réseau. C’est notamment le cas de Midas, marque-enseigne constituée à 97 % de franchisés, qui recense 370 centres en France (DOM compris). « La franchise est dans notre ADN, rappelle Julien Gourand, et ce depuis 1979, date de notre création. Notre métier de franchiseur consiste à vendre aux entrepreneurs indépendants un modèle attractif, durable et rentable. » Avant de préciser : « Un franchisé du réseau Midas réalise en moyenne un chiffre d’affaires annuel de 820 000 euros, et dégage 64 % de marge. » Véhiculant, selon sa direction générale, « des valeurs humaines fortes », la franchise Midas, qui affiche un taux de renouvellement de ses contrats de franchise « longue durée », courant sur 10 ans, de 97 %, se fait fort également d’accompagner ses franchisés tout au long de leur parcours : du projet du candidat, jusqu’à sa mise en œuvre, en passant par sa formation et le développement de son affaire. Trois profils d’entrepreneurs, « ayant le sens du commerce », précise le directeur général, sont ciblés pour entretenir son déploiement territorial : les franchisés du réseau, devenant ainsi des multi-franchisés (ils comptent pour 40 % de ses affiliés), les candidats issus de la réparation automobile qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat, et les concessionnaires automobiles qui souhaitent diversifier leur activité.
Objectif 2025 : 50 nouveaux contrats de franchise
Enseigne de proximité, dont 40 % des centres sont implantés en centre-ville (« les communes comptant environ 10 000 habitants restent de forts relais de croissance pour la marque », indique Julien Gourand), Midas annonce pour 2025 un plan de développement ambitieux : ouvrir 25 nouvelles adresses en France, et recruter une vingtaine de franchisés dans le cas d’une reprise d’activité. « Sur le plus long terme, nous cherchons des candidats un peu partout en France, dans au moins une centaine de villes, précise le directeur général, notamment sur les façades ouest et sud-ouest du pays où nous sommes un peu moins présents ». Ouvrir une unité Midas requiert un budget d’environ 250 000 euros, avec un apport personnel proche des 80 000 euros. Preuve également de l’agilité de la franchise : elle a inauguré, en juin dernier à Paris, un premier centre Midas City dédié aux mobilités électriques. « Nous nous adaptons constamment aux nouveaux modes de consommation et besoins de nos clients, soulignait, l’été dernier, Julien Gourand, dans Franchise Magazine. Ce premier centre Midas City en est une nouvelle preuve. Nous souhaitons proposer une expérience inédite aux Parisiens, pour qui l’écomobilité n’est plus une option pour se déplacer dans la capitale. » Et ce dernier de relever un dernier pilier du modèle Midas « qui fait la différence par rapport à nos concurrents : la qualité de notre outil informatique, constamment mis en avant par nos franchisés, pour l’ensemble des tâches administratives (gestion des stocks, des commandes, des facturations…). Mais pas seulement. La puissance de notre outil digital se vérifie également dans tout ce qui concerne la relation client : prise en charge des rendez-vous en ligne, des devis. Si bien qui nous affichons la note de 4,5/5 dans les avis clients Google. »
Point S, le « multi-spécialiste » de l’entretien-réparation auto…
Autre acteur historique en franchise de la réparation et de l’entretien automobile, l’enseigne Point S, fondée en 1971, s’affiche par à rapport à ses concurrents en qualité de « multi-spécialiste », fait savoir Déborah Binisti, sa directrice du développement. « Certes, nous conservons notre ADN de pneumaticien et de spécialiste de la mécanique, reprend-elle, mais nous sommes également investis sur les secteurs du vitrage, de l’écomobilité, de la vente automobile et de l’entretien des véhicules industriels et professionnels. » A ce jour, son parc compte au total 680 centres répartis sur le territoire, dont plus de 250 implantations dédiées aux vitrages (Point S Glass), une trentaine aux mobilités douces (Point S Ecomobilités) et près de 200 aux véhicules industriels (Point S Industriel) – la grande majorité de ses autres unités, déployant son concept-phare Point S Centre entretien, étant dédiées à l’entretien et la réparation automobile. « Notre force, c’est de nous adapter aux demandes des futurs franchisés qui veulent lancer leur activité avec nous, ajoute Déborah Binisti. Par exemple, nous sommes capables, grâce à notre concept City, de nous installer en ville avec des centres de plus petits formats qui sont gérés par une ou deux personnes. »
…veut accélérer son développement sur tous ses concepts
Sur le plan du développement, l’enseigne Point S, qui compte plus de 6 500 points de vente dans le monde dans une cinquantaine de pays, affiche ses ambitions pour l’Hexagone : ouvrir une cinquantaine de nouvelles implantations en 2025 . « Nous voulons accélérer sur tous les concepts Point S », reprend la directrice du développement. Dans sa ligne de mire figurent plus de 200 villes-cibles réparties sur l’ensemble du territoire national, notamment dans le sud-ouest du pays où la marque-enseigne est moins présente. « La vocation de Point S est d’être le commerce de proximité de l’entretien automobile de tous les Français », reprend Déborah Binisti. Pour la rejoindre en franchise avec son concept phare Point S Centre entretien, il faut prévoir un apport personnel compris entre 60 000 et 40 000 euros (« pour ouvrir un Point S Ecomobilité, l’apport est deux fois moins important, soit environ 20 000 euros », précise la directrice du développement du réseau), et un budget total compris entre 200 000 et 250 000 euros. « Les profils de franchisés que nous recrutons sont multiples, précise Déborah Binisti. Certes il faut avoir une appétence pour le monde automobile. Mais nous accueillons aussi de nombreux investisseurs, que nous formons. Enfin, nos franchisés doivent également avoir une appétence pour la gestion et la relation client. » Cinq nouveaux points de vente ont rejoint la franchise Point S fin 2024-début 2025: à Pithiviers et Gien (45), à Caissargues (30), à Aigrefeuille-d’Aunis (17), avec le groupe Porte Dauphine Automobiles, et à Sérézin-du-Rhône (69), avec le groupe Chopard.
Marché automobile : le déclin se poursuit
Nouvelle chute pour le marché automobile français. Les ventes de voitures neuves en France ont reculé l’an passé de 3,2 % pour s’établir à 1,72 million d’unités. « Le marché échoue bien en-deçà des 2 millions d’unités pour la cinquième année consécutive, ce qui n’était plus arrivé depuis les années 1970 », constate l’Argus. Sur les douze mois de 2024, les ventes de voitures électriques ont diminué de 2,6 % pour s’établir à 290 611 unités, tandis que leur part de marché a légèrement augmenté de 0,1 point, atteignant 16,9 %. Les motorisations hybrides, avec une hausse spectaculaire de 40 % des ventes, ont pour la première fois dépassé celles des véhicules essence. Malgré une baisse de 3,4 % en volume, les ventes aux particuliers restent le principal canal de distribution, représentant 46,5 % du total.