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      Boîte à Pizza : la rentabilité en débat - Brève du 23 mai 2012

      Plusieurs franchisés Boîte à Pizza mécontents mettent en cause la rentabilité du concept. Serein, le franchiseur maintient que ses résultats sont « les meilleurs du marché ». Même si – il l’admet – l’environnement économique du réseau s’est compliqué, ralentissant « un peu » sa croissance.

      Les esprits s'échauffent dans la pizza livrée. Alors que la justice est appelée à trancher un différend entre Speed Rabbit Pizza et Domino's Pizza, plusieurs franchisés Boîte à Pizza mécontents s'opposent à leur franchiseur.
      Ils lui reprochent l'échec de leurs entreprises – certains déclarent avoir perdu « plusieurs centaines de milliers d'euros » – et  s'estiment victimes de « tromperie », mettant en cause une rentabilité du concept, « sans aucun rapport avec les prévisionnels qui leur ont été fournis ».
       

      Plusieurs franchisés mécontents

      Les mécontents admettent certes « la réalité du savoir-faire » du franchiseur, rejoignant en cela, entre autres, les magistrats de la cour d'appel de Toulouse. Ils reconnaissent même la qualité gustative des produits et ne reprochent rien au marketing, au design ni à la notoriété de l'enseigne.
      Ce sont les questions d'argent qui fâchent : « sous-estimation de l'investissement initial » ( plus proche, selon certains, de « 220 à 250 000 euros » que des 190 000 annoncés ), « cherté du gros matériel » (chambres froides et fours),« prix trop élevés des produits alimentaires référencés » par le réseau, « sous-évaluation des charges nécessaires au fonctionnement » (dépenses publicitaires notamment), « prix excessifs » des produits vendus au consommateur, (pizzas à 18 euros), etc.
      Ni le chiffre d'affaires promis (« 550 000 euros en troisième année »), ni surtout le résultat indiqué (« 10 à 15 % ») ne sont, selon eux, au rendez-vous. Ils reprochent aussi au franchiseur de les avoir laissés « sans aide » et de rester en fait « sans réaction » face à une situation qui concerne « plusieurs dizaines d'entre eux ».
      Selon certains, la rentabilité serait même « tout simplement impossible » et « beaucoup de nouveaux franchisés »  échoueraient de ce fait « avant d'avoir atteint le troisième exercice ». Quant aux bénéfices, « quand il y en a », pour les unités plus anciennes, ils seraient « plutôt de 3 à 5 % »… Il faudrait « attendre au moins 7 à 8 ans », selon d'autres, pour « gagner vraiment de l'argent »… Même si, de l'aveu des moins satisfaits, leur réseau serait encore « le moins mauvais du secteur »…
       

      Un franchiseur « serein »

      Face à cette « petite fronde » (selon des termes utilisés par son entourage), le franchiseur admet « une croissance un peu ralentie » de son réseau en 2011, et « tout au plus une dizaine de franchisés qui peuvent connaître des difficultés ». Mais il se déclare « très serein sur (sa) rentabilité » : « les résultats moyens de La Boîte à Pizza sont les plus hauts du marché », affirme-t-il. « Sur notre concept standard, le CA moyen annuel atteint 400 000 euros la troisième année et permet de dégager un résultat opérationnel de 12 % ».
      Une performance réalisée malgré un marché qui, explique-t-il, s'est compliqué depuis 2008. « La crise économique et financière a eu un réel impact. Certains franchisés ont nettement augmenté leurs revenus, d'autres ont baissé les bras, argumente-t-il. Le contexte concurrentiel a également changé. Face aux difficultés qu'ils rencontrent à rentabiliser leur concept en France, les acteurs majeurs du marché au niveau mondial ont joué l'offre à outrance et la baisse des prix, et les indépendants ont suivi. Par ailleurs, nous avons assisté à l'émergence de nouveaux métiers dans la restauration – le wok et les sushis – qui bénéficient d'un effet de mode (et, pour les sushis, de la livraison de produits froids, bien plus facile que celle de produits chauds comme la pizza). »
      Enfin, toujours selon le franchiseur, « certains franchisés ne respectent pas à 100 % la charte du réseau. En achetant d'autres produits ailleurs à la place de ceux que nous leur recommandons, ils abaissent la qualité du produit final et perdent des clients. » Tandis que d'autres « dissimulent parfois jusqu'à 30 % de leur chiffre d'affaires réel ».

       
      Des rentabilités diverses

      Le fondateur du réseau cite également « les contraintes de tous ordres, notamment réglementaires (hygiène) qui pèsent sur l'activité », avant d'annoncer qu'il s'oriente à la fois vers « un plan de rigueur au niveau des achats, pouvant aller jusqu’au retrait de l'enseigne » pour les franchisés qui ne le respecteraient pas et vers un « développement du corporate » (par le rachat de points de vente  en difficulté)  et donc une augmentation de la proportion d'unités détenues en propre (« 11 sur 125 » fin avril 2012).
      Reste que plusieurs procédures ont été enclenchées entre franchiseur et franchisés, qu'en 2011, les sorties de réseau  ont été plus nombreuses qu'à l'ordinaire (au moins 12, dont 8 liquidations judiciaires) et que la rentabilité apparente des entreprises est, comme souvent, assez variable au sein du réseau.
      Si certains points de vente créés ou repris en 2007-2008 peinaient à atteindre (en 2010) les 200 000 euros de CA annuel, d'autres, plus anciens, dépassaient les 500, voire les 600 000 euros par magasin. En termes de résultats, on a pu constater (pour des entreprises comptant déjà au moins trois exercices) quelques pertes  atteignant 20 à 30 000 euros (- 5 à -7 %), mais aussi plusieurs bénéfices dépassant les 5, voire les 10 %… Un déclaratif  qui, selon le franchiseur, serait en outre « inférieur à la réalité », les franchisés mécontents relevant, eux, que « dans le réseau, nombre d'entreprises » ne publient pas de comptes, « faute de réussite »...
      Le débat n'est donc pas clos.

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