Condamné pour avoir abusé de sa position minoritaire au capital d’un franchisé, le fondateur du Pétrin Ribeïrou défend son montage juridique.
La franchise participative, Jean-Pierre Séguy y croit toujours. Fondateur de la franchise Pétrin Ribeïrou, il nous l'a écrit dans une longue lettre adressée à franchise-magazine.com, après la parution le 22 avril dernier sur notre site d'un article sur le sujet.
Mis en cause par la justice pour ses pratiques en la matière, le franchiseur s'insurge. Non, il n'a jamais eu de mauvaises intentions en prenant une part minoritaire au capital de ses franchisés. Il admet encore moins avoir été animé par un « esprit de lucre« !
Tout au contraire, son montage juridique qui « a pour base l'article 1832 du code civil » reposait, selon lui, « sur la création en commun de sociétés où tous les associés (franchiseur et franchisé) contribuent activement à la réalisation de l'objet social de l'entreprise« . En l'occurrence : un boulanger expérimenté aidait un néophyte à réussir en lui transmettant son savoir-faire et en lui permettant de s'appuyer sur sa marque et la force d'un réseau.
Le fondateur du Pétrin Ribeïrou rappelle que, dans son montage, « l'associé principal reste le franchisé, qui peut espérer réaliser une formidable plus-value avec la cession de ses titres« .
« Grâce à ce montage, nous avons réussi à faire financer près de 90 magasins en seulement 3 ans, ajoute Jean-Pierre Séguy, alors que l'investissement nécessaire était l'un des plus élevés de la franchise après l'hôtellerie et la restauration. Nous avons pu ainsi créer 600 emplois directs et générer 54 millions d'euros de chiffre d'affaires. » Largement de quoi justifier selon lui la franchise participative.
Opposé à une dissidence nombreuse depuis 12 ans (en 2001 une trentaine de franchisés a quitté le réseau avec fracas et d'autres ont suivi), le franchiseur voit aujourd'hui son savoir-faire reconnu par les tribunaux.
Mais bien qu'il les sollicite aussi sur la question de la franchise participative, demandant à ce que son système soit consacré comme « exempt de vices« , Jean-Pierre Séguy ne connait pas, pour l'instant du moins, la même réussite…
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