En redressement judiciaire depuis janvier 2013, Hapsatou Sy renonce à sauver son réseau. Elle souhaite fermer tous ses salons pour se recentrer sur la vente de produits cosmétiques à sa marque. Le contentieux avec une partie de ses ex-franchisées n’est pas clos.
Le 4 septembre, H & SY (Ethnicia), l'une des deux sociétés d'Hapsatou Sy a été placée en liquidation judiciaire. Tandis que le réseau, en difficulté depuis janvier 2013, continue à se réduire comme peau de chagrin.
Après deux instituts franchisés – Paris 1 et Paris 9 en mars -, ce sont les établissements de Lille (en mai), Orléans et Rennes (en août) qui ont été « liquidés », malgré leur reprise par le franchiseur. L'enseigne a également fermé son salon de La Défense et « déplacé le personnel » vers celui de la rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris.
Résultat : les 14 adresses encore revendiquées en mars par la fondatrice d'Ethnicia ne sont plus que 6 sur le site de la chaîne dont 3 à Paris. Et le réseau ne compte plus aucune franchisée.
En fait, Hapsatou Sy a décidé de « précipiter les choses ». Après avoir déclaré en mars que son concept « devrait atteindre la rentabilité de tous (ses salons) dès cette fin d'année », elle jette l'éponge.
« Aujourd'hui, en tant que dirigeante, je n'ai plus du tout envie de gérer des points de vente », explique-t-elle. Invoquant, entre autres, le « mauvais climat social » et le « manque de rentabilité de certains établissements ».
Les espaces encore en activité devraient donc fermer leurs portes prochainement (sauf improbable décision contraire de l'administrateur judiciaire ou du tribunal). Il devrait en être de même pour sa société Beauty Révolution International, dont la période d'observation, quoique prolongée, s'achève « fin octobre ».
Les espoirs d'Hapsatou Sy se reportent désormais sur la vente de produits cosmétiques siglés à son nom. Une activité « qui nous apportera autant que les salons et même plus avec une marge plus intéressante », et pour laquelle elle déclare compter déjà « 50 partenaires en France » et des perspectives sérieuses « dans plusieurs pays, en Afrique et aux USA notamment ».
Côté franchisé(es), on voit dans la mise en liquidation judiciaire de la société « historique » d'Hapsatou Sy (créée en 2005) et dans la suppression programmée du réseau « la preuve que son business-model n'était pas viable, contrairement à ce qu'elle a toujours prétendu ».
Sur son blog, un groupe d'ex-franchisées mécontentes ne désarme d'ailleurs pas. Trois d'entre elles attendent des prud'hommes – qui doivent se prononcer cet automne – la requalification de leur contrat de franchise en contrat de travail. Une plainte a également été déposée contre l'ex-franchiseur pour « abus de confiance et escroquerie ».
Pour sa part, Hapsatou Sy – qui a obtenu la fermeture de la page Facebook des franchisées – a aussi entamé des procédures pénales, entre autres pour « harcèlement » et « menaces »… Le contentieux est loin d'être clos.