Il y a dix ans, Eric Perrin devenait le premier franchisé du réseau Babychou Services. Désormais à la tête de deux agences, il revient sur son expérience de pionnier.
Qu’est-ce qui amène un cadre dans une grande entreprise à quitter sa confortable situation pour tenter l’aventure de la franchise ? “La lassitude et des perspectives d’évolution qui ne m’intéressaient plus”, commence Eric Perrin. “Puis un coup de cœur pour une enseigne, son concept et ses dirigeants”, poursuit-il. En 2006, persuadé que la garde d’enfants est un secteur porteur, le dynamique quadra devient le premier adhérent de Babychou Services. L’entreprise affiche alors une dizaine d’années d’expérience réussie en propre, à Paris. “Avec son réservoir de clientèle CSP + et sa population d’étudiants – parmi lesquels Babychou recrute ses intervenants –, Rennes semblait avoir le potentiel”, explique-t-il.
Des débuts… à la maison
Le candidat signe son contrat et obtient l’agrément qualité nécessaire à l’exercice de l’activité. Il faut aussi décrocher un financement. “A l’époque, on pouvait commencer de chez soi. J’avais 5 000 € d’apport et 3 000 € de prêt d’honneur ; j’ai emprunté 27 000 €.” Une mise de départ qui s’avérera un peu juste ! “Les charges, les taxes, le RSI… sans compter les efforts de communication locale : ma trésorerie a fondu comme neige au soleil.” D’autant que les clients, eux, ne rentrent pas aussi vite que prévu. “Je tablais sur 150 000 € de chiffre d’affaires sur les 14 premiers mois, je n’en ai fait que 45 000 €.” L’enseigne est peu connue hors de l’Ile-de-France et la concurrence familiale joue à plein. “Il m’a fallu le temps de m’installer”, résume Eric Perrin.
Après avoir débuté chez lui, puis intégré une pépinière d’entreprises, le franchisé achète un local avec pignon sur rue. La croissance sera au rendez-vous au deuxième exercice (150 000 €), puis au troisième (350 000 €). “Aujourd’hui, mon CA progresse de 25 % chaque année”, souligne l’entrepreneur.
De la franchise à la multi-franchise
Il y a trois ans, profitant du départ de la franchisée de Nantes, Eric y crée une nouvelle agence. “Sur la base d’un business plan beaucoup plus réaliste que le premier, j’ai réemprunté 40 000 € pour ce projet”, précise-t-il. Reste à s’organiser pour gérer deux franchises de front. “J’ai commencé chef d’agence à Nantes en même temps que je continuais à tenir Rennes. Mais je me suis épuisé et ai donc délégué ce poste.”
Aujourd’hui, Eric reçoit et accompagne régulièrement les nouveaux franchisés du réseau (ils étaient 56 fin 2015). “Je les encourage à bien ficeler et connaître leur dossier avant de se présenter aux banques.” Il continue aussi à fréquenter Franchise Expo Paris, convaincu des vertus du modèle et de ses avantages pour entreprendre vite et bien.