De nouveaux réseaux viennent chaque année du monde entier à la conquête de notre territoire. S’ils ont fait leurs preuves dans leur pays, quelques précautions s’imposent au candidat français qui souhaite tenter l’aventure avec l’un d’eux.
Le développement en France d’une enseigne étrangère peut se faire directement par le franchiseur lui-même ou par le biais d’une masterfranchise. Cette formule consiste pour le franchiseur principal à recruter un partenaire local – le masterfranchisé – qui achète le droit exclusif d’utiliser l’enseigne sur sa zone et de l’essaimer en recrutant des franchisés finaux. Pour le candidat, avoir un interlocuteur de proximité présente un intérêt certain : il traite en français et bénéficie d’une plus grande assistance pendant l’exécution du contrat.
Attention toutefois : vous avez intérêt à bien vérifier la solidité financière de ce franchiseur d’un type particulier et le rythme d’ouverture qu’il annonce : un développement trop rapide peut correspondre à la volonté du « master » de rentabiliser rapidement son investissement en multipliant les droits d’entrée sans sélectionner suffisamment ses partenaires. Selon certains experts, le savoir-faire peut également être moins fiable que lorsqu’il est directement transmis par le franchiseur, le master n’ayant pas l’expérience du franchiseur international dans l’application du concept. La présence d’un intervenant supplémentaire peut ainsi compliquer la relation.Autre point à observer attentivement avant de s’engager : s’assurer que le réseau a bien effectué des tests sur le marché français par le biais de succursales pilotes, et ce, qu’il se développe en direct ou via une masterfranchise. Les échecs de certains réseaux étrangers en France ne proviennent pas tant des concepts eux-mêmes, transposables quasiment partout, mais plutôt de l’absence d’adaptation des «business model» aux particularités nationales.Le franchiseur international doit en effet vérifier, au-delà des habitudes culturelles qui peuvent toujours évoluer (voir McDonald’s), que les paramètres spécifiques à l’exploitation du concept sont bien valables dans le pays visé : les aspects fiscaux et sociaux étant le plus souvent différents, la rentabilité d’une unité n’est pas forcément la même.
Enfin, au plan juridique, si tous les franchiseurs internationaux sont soumis à l’obligation d’information pré-contractuelle imposée par la loi Doubin, il faut bien regarder quelle législation régit le contrat lui-même. Il n’est pas rare qu’en cas de conflit, le tribunal compétent ou la juridiction d’arbitrage soient fixés dans le pays d’origine du franchiseur. Or, il est préférable, pour le futur franchisé, que la juridiction de référence soit plutôt un tribunal français : en connaissant la jurisprudence applicable et en maîtrisant le contexte juridique, le rapport de force avec le franchiseur est en effet plus équitable.
Afin d’éviter toute mauvaise compréhension, il est de toute façon préférable de demander à ce que l’on vous transmette des documents rédigés en français, qu’il s’agisse des plaquettes d’informations, du contrat ou des manuels de l’enseigne. Malgré les préconisations de la Fédération européenne de la franchise, de nombreux réseaux ne font, en effet, pas encore traduire spontanément leurs documents !