La création est moins chère mais la reprise est plus facile… Avantages et inconvénients des deux opérations sont finalement à mettre dans la balance pour trouver ce qui vous convient le mieux.
Le créateur doit-il avoir un esprit plus mercenaire que le repreneur ? « L’aide et l’assistance des réseaux sont tellement fortes que franchise et commerce associé ne drainent pas de véritables « aventuriers », considère Nathalie Dubiez, responsable marché de la franchise chez HSBC. En revanche, la différence de profils se fait plutôt selon l’âge : un candidat plus âgé aura accumulé plus d’épargne et aura donc un apport plus conséquent, ce qui lui donnera plus facilement accès à l’achat d’un point de vente déjà prospère. »
« Pour réussir en franchise, les trois qualités indispensables sont d’être un bon manager, un bon gestionnaire et un bon commercial, et ce, que l’on soit créateur ou repreneur », estime Stéphanie Cinato di Fusco, responsable du marché des réseaux au sein du cabinet In Extenso.
La reprise est-elle plus sûre que la création ? « A priori, le repreneur prend moins de risques que le créateur puisqu’il dispose d’une activité chiffrée existante, d’une clientèle et d’une renommée déjà installée, souligne Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la Fédération des enseignes du commerce associé (FCA). Dans le cadre d’une création, tout est à faire ! » « Il n’y a pas de risque zéro dans une reprise, prévient cependant Nathalie Dubiez. Tout dépend de la situation de l’entreprise rachetée. Si elle était en perte de vitesse, il faut en analyser les raisons. La reprise d’une affaire plutôt prospère n’est pas non plus dénuée de danger : le repreneur devra être attentif au prix d’achat, car si son endettement est trop lourd, il cela peut mettre le projet de reprise en péril. »
La reprise est-elle plus chère que la création ? Le prix d’achat englobe en effet l’effort financier des premières années et le développement de l’affaire.
« Indéniablement, la création coûte moins cher : la reprise comprend le rachat d’un fonds de commerce et le prix dépend du chiffre d’affaires réalisé, confirme Alexandra Bouthelier. Dans une création, il suffit de financer le point de vente, les stocks et la trésorerie, ce qui revient moins cher. Maintenant, une création est beaucoup plus longue à rentabiliser : il faut que le chiffre d’affaires se développe ! »
« Les reprises sont plus chères dans un seul cas de figure : dans le cadre d’une fin de contrat normale, avec un départ en retraite à la clé, quand le point de vente fait du chiffre », avance pour sa part Nathalie Dubiez.
La bonne opportunité réside peut-être finalement dans le rachat d’une affaire dont le potentiel de rentabilité est loin d’avoir été entièrement épuisé : l’opération sera moins chère et le repreneur ne pourra que mieux faire. Mais attention à bien analyser pourquoi le magasin n’est pas à son optimum : le repreneur pourra-t-il facilement améliorer la situation et relancer le chiffre d’affaires ? Ou sera-t-il confronté aux mêmes difficultés que le cédant ? Dans ce dernier cas, mieux vaut s’orienter sur une création.