Les textes qui régissent l’activité des diagnostiqueurs immobiliers se sont renforcés, entraînant une réduction du nombre d’intervenants. Les réseaux actifs sur ce marché paraissent en mesure de tirer leur épingle du jeu.
Depuis le 1er novembre 2007, les diagnostiqueurs immobiliers ont obligation d’être certifiés pour exercer leur activité. Ce renforcement de la réglementation est-il de nature à freiner le développement des réseaux positionnés sur ce créneau ? Force est de constater que le nombre de chaînes en phase de recrutement se réduit d’année en année, même si leur rythme d’expansion en franchise reste néanmoins satisfaisant.
Vice-président de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (Fidi, qui regroupe plus de 682 entreprises), Stéphane Prouzeau se réjouit des nouvelles mesures : “Aujourd’hui, le métier est réglementé, et c’est une très bonne chose. La loi impose que chaque technicien terrain soit certifié par un organisme agréé par le Cofrac (Comité français d’accréditation). De plus, et c’est important pour le consommateur, tous les diagnostiqueurs doivent être couverts au titre de leur responsabilité civile professionnelle, à hauteur de 300 000 euros par sinistre et de 500 000 par an. Enfin, le diagnostic doit désormais être présenté avec une unité de document, grâce à la création du dossier de diagnostic technique (DDT), à remettre lors du compromis.”La formation des diagnostiqueurs adhérents de la Fidi en vue de leur certification aurait, selon Stéphane Prouzeau, demandé un investissement de 35 millions d’euros, nécessaire à “l’amélioration de la qualité et du service rendu”. Sans compter le temps consacré par chacun pour réviser l’examen conditionnant la certification.
Une contrainte qui en aurait fait reculer quelques-uns : “7 à 8 % des professionnels ont cessé leur activité, car ils ne voulaient pas passer l’examen, indique Stéphane Prouzeau. On recense aujourd’hui 5 000 diagnostiqueurs certifiés, contre 6 000 intervenants auparavant. Certains, qui exerçaient à temps partiel, ont arrêté quand ce n’était pas leur activité principale.”Les réseaux tels que Diagamter ou Agenda auraient pour leur part anticipé le renforcement de la réglementation : “Nous n’admettrions pas qu’un candidat refuse de passer l’examen, souligne Stéphane Prouzeau, également dirigeant d’Agenda France. Tous les membres de ces réseaux avaient déjà l’obligation de se former. La seule différence aujourd’hui, c’est qu’ils doivent passer un examen à l’issue de la formation.”
Selon le vice-président de la Fidi, les nouvelles obligations auraient même entraîné une augmentation de la clientèle pour les réseaux spécialisés : “Quand il y a un changement, la marque rassure. Quand leur prestataire habituel n’a pas su gérer cette évolution, les clients ont plutôt tendance à faire appel à un réseau.” Du coup, ces derniers auraient enregistré une progression “supérieure à celle du marché”.
Les perspectives de l’activité restent en tout cas favorables, puisque le diagnostic électricité entrera en vigueur en juillet prochain, tandis que celui du plomb deviendra obligatoire dans la location en août. Conséquence : une stabilisation du nombre d’intervenants n’est pas à l’ordre du jour. “Le gâteau est en train de grandir, souligne Stéphane Prouzeau. Même si certains diagnostiqueurs ont cessé leur activité, les besoins sont tels que leur nombre va continuer à augmenter, notamment sous enseigne.” D’ailleurs, si Agenda, qui a quasiment terminé son maillage du territoire, ne prévoit que deux nouvelles implantations pour 2008, Diagamter en annonce 27 et Ex’Im 26.