Depuis deux ans, le yaourt glacé s’est lancé à la conquête des consommateurs français. Sur ce créneau proche de celui de la glace, le nombre de boutiques est en augmentation et plusieurs enseignes de franchise tentent de bâtir un réseau.
Nourrissant, light : le yaourt veut s'imposer
Le yaourt glacé a connu un développement considérable aux Etats-Unis au début des années 80. Plusieurs chaînes sont nées dont la croissance a été d’autant plus rapide qu’elles étaient financées par des fonds d’investissements spécialisés dans l’exploitation de nouveaux filons. Au Canada ou en Europe, des concurrents ont également pris leur essor.
La France n’a pas échappé à cet engouement. Une enseigne canadienne, Yogen Früz (présente aujourd’hui dans plus d’une trentaine de pays), avait tenté, sans succès, au début des années 90 de s’implanter dans l’Hexagone.
Une dizaine d'enseignes à la conquête de la France
D’autres, absents au Salon, affichent également des velléités de développement. Au point qu’il est difficile d’établir un tableau exhaustif des postulants. MyBerry et Boon ont été les premiers à se lancer chez nous il y a cinq ans, mais leur développement est jusqu’à présent resté limité.
Constance Lorenzi et Mathilde ont créé It Mylk en 2010 en mettant en avant leur approvisionnement en lait dans une ferme des Yvelines. Mais leur première boutique située au centre de Paris a fermé. It Mylk privilégie désormais les kiosques dans les lieux touristiques : aéroport de Roissy, Galeries Lafayette, Butte Montmartre. L’enseigne ouvre aussi des magasins éphémères l’été.
Autre jeune réseau d’origine française, Yogurt Factory a lancé, après un test dans deux établissements à Paris (4e) et Marseille, son développement en franchise début 2014. Le premier point de vente a vu le jour dans le centre commercial d’Aéroville près de Roissy. Depuis une autre unité en propre a ouvert à Carré Sénart.
Llaollao, Yogurtlandia et les autres…
Le réseau regroupe huit implantations dans l’Hexagone. Llaollao s’implante sur des kiosques de 20 à 40 m² (plus une terrasse, quand c’est possible) en centre-ville, centre commercial ou en station balnéaire. L’objectif, ambitieux, est d’ouvrir dix boutiques en 2014, dont une en région parisienne, dans le centre commercial Val d’Europe. Autre projet de l’enseigne : la création d’une base logistique en France afin d’accompagner son expansion.
De son côté, Yogurtlandia a ouvert, fin 2013, une première unité à Strasbourg. Cette franchise d’origine italienne compte près d’une centaine de points de vente en Italie, en Espagne et en Grèce. “Nous testons le marché, explique prudemment Jérôme Fiorito, un des deux associés français, avec la volonté de développer le concept si celui-ci est bien accepté par les consommateurs. Concrètement nous avons un contrat d’exclusivité sur l’Alsace, la Lorraine et PACA. Notre premier objectif est donc d’ouvrir un magasin sur chacune de ces zones.”
Quant à Tutti Frutti Frozen Yogurt, qui débarque tout juste en France en 2014, six ans après sa création en Californie, il fait état d’un développement rapide (800 adresses réparties dans près d’une cinquantaine de pays) sur la base d’un concept original en libre-service avec des distributeurs automatiques. Ses premières boutiques ont vu le jour à Paris en juin et Bordeaux en juillet. L’enseigne nécessite des locaux de 60 à 80 m², sur des emplacements numéro 1.
Un trop-plein de concepts ?
Quant à l’investissement nécessaire, il demeure raisonnable : un apport personnel allant de 50 000 à 75 000 € pour un montant total (hors droit au bail) compris entre 120 et 150 000 €. Mais il est indispensable d’être implanté sur un site numéro un, dans une rue passante ou dans un centre commercial d’envergure. Tout le problème est donc de trouver un local de premier ordre… à un coût non prohibitif.
Marché pérenne ou effet de mode ?
Faut-il, en complément, commercialiser également des produits alimentaires accessoires comme des crêpes, des gaufres, des smoothies… au risque de diluer les concepts ? Et surtout l’abondance des réseaux en lice incite à penser qu’il n’y aura pas forcément la place en France pour tout le monde. Il conviendra donc à chaque futur franchisé de s’assurer du bien-fondé de son projet. Et plutôt deux fois qu’une !
Focus : un marché émergent
Or, la caractéristique de la consommation française de glace est d’être… nettement inférieure à celle d’autres pays européens et marquée par une forte saisonnalité. Et rien n’indique à ce jour que le marché du yaourt glacé sortira de ces fondamentaux hexagonaux.