Gourmet, authentique ou bio : le burger se déguste désormais à toutes les sauces et les réseaux spécialisés tentent de s’imposer sur un marché porteur dominé par deux géants. Sur le créneau en expansion du bagel, l’heure est à la conquête.
Le burger est en train de devenir roi
Si le 1er acteur de la restauration rapide dans l’Hexagone reste McDonald’s avec ses 1 400 établissements, le rachat fin 2015 des 400 restaurants Quick en France (en majorité franchisés) par Burger King France (une cinquantaine d’unités à ce jour) doit se traduire, d’ici 4 ans, par un basculement de la grande majorité des restaurants Quick sous enseigne Burger King. Ce qui devrait permettre au nouvel ensemble de devenir le 2ème acteur du marché.
Burger gourmet, d’ici et d’ailleurs
Autre adepte du « burger gourmet à la française » (viande du Limousin, fromage AOP et IGP, pain réalisé par des artisans) né à Lyon en 2012, King Marcel a ouvert fin mars son 5ème restaurant, à Marseille, le 2ème en franchise. L’enseigne cible les grandes villes et prévoit quatre ouvertures de plus en 2016, dont trois en franchise. Son objectif à cinq ans : « une centaine de restaurants, dont une trentaine à l’international ».
La concurrence se renforce
« Le marché du burger gourmet est un tout petit marché : c’est un produit premium en train de se développer avec deux principaux opérateurs : Big Fernand et nous, estime Franck Riehm, directeur général du Groupe Flam, qui développe 231 East Street. Aujourd’hui, la concurrence se renforce avec l’arrivée annoncée de Five Guys à la Gare du Nord et bientôt de Shake Shack… Cela fait déjà longtemps que nous sommes sur ce marché, faisant le pari de mettre nos produits à la portée de tous et les résultats sont satisfaisants. »
Cette année, 231 East Street programme une dizaine d’ouvertures en propre et en franchise et vise « les villes françaises de plus de 100 000 habitants, en emplacement premium, ou les grands centres commerciaux avec des flux de plus de 5 millions de passages par an ».
Version originale ou version française
Dernier-né, mais pas le moins ambitieux : French Burgers, dont le pilote a vu le jour à Bordeaux en 2013, propose des recettes de burgers gourmets élaborées par des chefs étoilés. Après avoir ouvert un 2ème site bordelais en février 2016, puis une 1ère franchise à Mérignac en juin, le jeune réseau prévoit une 2ème implantation sous cette forme à Arcachon puis d’autres inaugurations (à Toulouse et Paris) au 2ème semestre. Engagé dans « une stratégie de conquête du marché », French Burgers vise un objectif de 10 ouvertures en 2016.
Made in USA ou 100 % bio
Faire découvrir « le vrai hamburger américain, tel qu’on peut le déguster dans les restaurants de bord de route aux Etats-Unis », c’est l’ambition de Luc Laurent, fondateur de Roadside. Eprouvé depuis mai 2014 au sein d’un pilote à Rennes, ce concept de « cuisine américaine artisanale à prix fast food » souhaite se dupliquer en franchise, en priorité dans le Grand Ouest. « Avec son positionnement unique, à mi-chemin entre fast-foods et burgers hauts de gamme, Roadside a vocation à devenir une enseigne nationale », estime Luc Laurent. Une première franchise vient d’ouvrir à Nantes.
A l’inverse, Bioburger se veut, lui, « un McDo 100 % bio » : le concept (né en 2011) propose en effet des burgers préparés à la demande à partir d’ingrédients 100 % bio et certifiés comme tels, servis rapidement pour un ticket moyen de 12,50 €. La jeune pousse compte deux unités parisiennes en propre et annonce une 3ème implantation en 2017 à La Défense. Bioburger souhaite faire ses premiers pas en franchise avec « 3 projets dans l’année à venir ».
Sur le créneau du bagel, des jeunes réseaux ambitieux
Ouvert à la franchise depuis fin 2014, Factory&Co aligne 6 adresses en Ile-de-France, principalement en centres commerciaux. Il vise 5 implantations l’an prochain, dont 4 avec le spécialiste de la restauration concédée Elior. Tandis que Bruegger’s, qui vient d’ouvrir un 4ème point de vente en France, en comptera prochainement 10 dans l’Hexagone, en propre et en franchise, comme l’a annoncé le Groupe Le Duff, propriétaire depuis 2011 de cette chaîne d’origine américaine.
Un produit à la mode ?
« Avec près de 100 millions de bagels vendus France en 2013, et près de 250 millions en 2014, le bagel est devenu un marché en pleine expansion qui attire les candidats à la franchise. Mais il ne suffit pas de vendre un produit à la mode pour garantir le succès !, soulignent ses fondateurs Maxime Charbonnier et Philippe Michaud. Plusieurs franchises se sont lancées récemment, mais aucune n’a, comme nous, une expérience de 11 ans. »
En juin 2016, l’enseigne comptait 4 restaurants : 2 en propre et 2 en franchise. Affichant un objectif prudent « d’une dizaine de restaurants dans 5 ans », Best Bagels a pour cibles principales « les villes économiquement dynamiques, étudiantes et avec un centre-ville vivant ».
Apport personnel : de 50 000 à 200 000 euros
Dans le burger, la fourchette va de 80 000 € d’apport pour 231 East Street (sur 80 m² minimum) et peut grimper à 200 000 € pour Steak’n Shake, qui annonce un investissement total de 500 000 € (comptoir de type « food-court ») à 1,5 M€ (bâtiment solo).
Entre les deux, on trouve Roadside (100 000 € d’apport pour 200 à 300 d’investissement hors fonds de commerce), French Burgers (100 000 € pour 1 400 € par m² hors foncier) ou King Marcel (150 000 €).