Pour renforcer leurs positions sur un marché bousculé par les innovations technologiques, les réseaux d’agences immobilières, en franchise ou en coopérative, doivent intégrer le numérique dans leur stratégie.
Des réseaux confrontés à plusieurs formes de concurrence
De fait, les réseaux d’agents immobiliers, en franchise ou en coopérative, sont confrontés à plusieurs formes de concurrence : les particuliers qui font affaire entre eux, sans intermédiaire ; les mandataires immobiliers, qui pratiquent des commissions réduites ; et les portails d’annonces grand public, qui « ne travaillent pas dans l’intérêt des professionnels indépendants », selon ces derniers.
En réaction, un site de recherche immobilière baptisé www.bienici.com, regroupant les offres des promoteurs, syndicats, réseaux (franchises, coopératives) et grands acteurs de l’immobilier, a d’ailleurs été lancé en décembre dernier. Objectif pour la profession : « reprendre son destin en main », gagner des parts de marché et, à terme, devenir incontournable.
Un marché actif et des enseignes qui recrutent
Il faut dire que « l’activité est au beau fixe », selon les principaux acteurs, qui publient régulièrement des bilans sur leur marché : Century 21 (850 agences franchisées) a ainsi enregistré « une augmentation de 14,4 % du nombre de transactions entre le 1er semestre 2015 et le 1er semestre 2016″. Contre « +9,2 % en volume de ventes entre le 1er janvier et le 23 juin 2016, comparées à la même période de 2015″ chez Guy Hoquet l’Immobilier (450 points de vente). Et « +9 % par rapport au premier semestre 2015 », selon l’analyse semestrielle de Laforêt (700 unités).
Les réseaux digitalisent leurs métiers
Mais selon les auteurs de l’étude, le réseau coopératif Orpi (1 200 agences adhérentes) est allé « encore plus loin en lançant la première véritable offre de rupture » : « d’une part, sa présence en ligne s’ouvre aux annonces des particuliers pour réunir une offre plus large et capter en amont des projets n’ayant pas abouti sans intermédiation. D’autre part, le réseau va proposer des « packs » (home staging, estimation, gestion des visites, etc.), avec la possibilité de choisir parmi un ensemble de prestations sans s’engager dans un mandat ».
De fait, avec la nouvelle version du site orpi.com, lancée en avril, l’enseigne s’est donné pour objectif de « réinventer son métier et répondre aux usages actuels avec de nouveaux services portés par le web ». « Acheter ou vendre un bien immobilier, cela n’arrive que 3 à 4 fois dans une vie mais à chaque fois, c’est comme escalader l’Everest. Or, aucun alpiniste ne s’attaque à l’Everest sans un sherpa : chez Orpi, nous voulons être un sherpa pour nos clients, expliquait Bernard Cadeau, son Président, en présentant ces innovations. Aujourd’hui, tout s’accélère en matière de communication et intuitivement, le digital appelle la désintermédiation mais, chez Orpi, rien ne remplacera jamais l’humain ».
Vente de neuf, e-learning : les innovations se multiplient
« L’Adresse a été un des premiers réseaux à vendre à la fois de l’existant et du neuf, selon son Président, Brice Cardi. La formation de nos sociétaires à la vente de résidences principales et de produits pour les investisseurs a démarré fin 2015″.
L’enseigne Laforêt, elle, a annoncé début 2016 le lancement d’une plate-forme de e-learning à destination de ses franchisés et de leurs collaborateurs. Objectif : « accélérer la montée en compétences du réseau pour mieux répondre aux attentes des consommateurs ». Disponible depuis une tablette ou un ordinateur, cette plateforme « s’adapte parfaitement au mode de vie des collaborateurs du réseau, parfois à l’agence, souvent en rendez-vous extérieurs et en visites ».
« Ce nouveau dispositif est le complément de l’Ecole de vente Laforêt qui accueille chaque année une centaine de nouveaux talents », a indiqué Yann Jehanno, Directeur exécutif du réseau, qui forme chaque année 1 700 personnes (sur un total de 3 000 collaborateurs en agences).
Un consommateur averti, qu’il faut accompagner
« D’ici 4 à 5 ans, 40 à 50 % des contacts seront issus des réseaux sociaux, c’est pourquoi nous voulons développer une communauté avec l’ensemble des consommateurs », souligne Bernard de Crémiers, codirigeant fondateur de Stéphane Plaza Immobilier. « Aujourd’hui, le consommateur est averti : il s’est déjà renseigné sur Internet avant de pousser la porte d’une agence, complète son associé Patrick–Michel Khider. En tant qu’agents immobiliers, nous avons un rôle d’accompagnateur, de coach ». A l’image, cela tombe bien, des prestations de Stéphane Plaza dans ses émissions télévisées !
Les agences face au défi numérique
« Une navigation adaptée, un site responsive design et des services liés à la mobilité (recherche géolocalisée, informations locales etc.) doivent désormais faire partie des fondamentaux des opérateurs », soulignent notamment les auteurs de l’étude.