Pour devenir franchisé, la reprise d’une franchise existante est une excellente opportunité, souligne l’auteur, conseil en développement de réseaux. Pour qui ce marché, mal connu par les franchisés comme par les franchiseurs, reste à développer.
Le destin normal d’une entreprise saine est d’être revendue. Selon les dernières statistiques, on dénombre en France plus de 60 000 franchisés. Compte tenu du taux de réussite et d’une durée d’appartenance moyenne de 12 ans, on devrait logiquement compter plus de 4 000 transactions par an.
Pourtant, il y a un paradoxe : tout indique que la reprise de franchises reste un marché confidentiel.
Il y a donc des freins à lever tant côté franchisé que côté franchiseur pour dynamiser ce segment de marché.
L’intérêt pour l’entrepreneur
Il y a au moins 3 profils de candidats qui devraient étudier la reprise de franchise avec plus d’attention.
- Le candidat à la franchise : Reprendre une franchise existante fait gagner du temps et permet souvent au nouveau franchisé de se rémunérer d’emblée.
- Le cadre futur repreneur : Le dossier de rachat d’une franchise offre plus de fiabilité que le dossier d’une entreprise classique avec les mauvaises surprises quand on n’est pas du métier.
- Le franchisé en place : La reprise d’un autre franchisé du réseau est une excellente opération de croissance externe dans un environnement connu.
On observe les plus belles réussites lorsque le repreneur apporte une vraie valeur ajoutée : management, dynamisme commercial, amélioration de la gestion, etc.
L’intérêt pour le franchiseur
Souvent le franchiseur a un objectif prioritaire : la taille de réseau à atteindre. Il considère donc la reprise de franchise comme consommatrice de bons candidats. Toutefois il devrait méditer sur les points suivants :
- La revente de franchise est incontournable. On peut espérer que les franchisés se débrouillent seuls mais le risque de sortie du réseau pour les points de vente concernés augmente.
- La revente de franchise est indispensable. Quand on constate l’échec d’un franchisé sur un bon secteur, la meilleure solution peut être le changement de l’exploitant. Ce qui évitera souvent un dépôt de bilan néfaste pour les deux parties.
- La revente de franchise doit être anticipée par les animateurs du réseau : franchisé défaillant, départ à la retraite, déménagement, etc.
- La revente de franchise doit être maîtrisée pour ne pas nuire à l’image du réseau. Le processus d’agrément du repreneur doit être du même niveau que le recrutement d’un nouveau franchisé.
Les axes d’amélioration
Quels sont les axes d’amélioration à mettre en place pour mieux gérer les reprises de franchise dans les réseaux ?
- Mettre la reprise de franchises au programme des développeurs même si numériquement cela ne fait pas croître le réseau.
- Tenir compte du plan prévisionnel de cession de franchises dans le sourcing et le traitement des candidatures.
- Le prix de cession doit rester libre mais le rôle du franchiseur est d’être le garant de l’équité afin que l’acheteur ne surpaye pas une franchise, ce qui le mettrait rapidement en difficulté.
- Le processus juridique d’une cession d’une franchise sera le même que pour une cession classique d’entreprise et nécessitera un avocat spécialisé.
Aujourd’hui on constate encore un manque de transparence au niveau des franchises à vendre dans les réseaux, ce qui nuit à la fluidité de ce marché. Mais tout concourt ‒ à la fois côté acheteurs et côté vendeurs ‒ pour que le marché de la reprise de franchise devienne rapidement au moins aussi important que le marché de la création.