Nous allons transformer tous les Catena qui s'y prêtent en magasins Mr.Bricolage
Le résultat opérationnel du groupe Mr.Bricolage a chuté de 11,7 % au 1er semestre 2008, à cause notamment d’une baisse de 1,3 % du chiffre d’affaires des 70 magasins intégrés du réseau. Quelle est la situation des points de vente appartenant à des indépendants ?
Sur les 367 magasins Mr.Bricolage français, 297 appartiennent à des adhérents indépendants, liés à l’enseigne par un contrat s’apparentant à de la concession de licence de marque. Or, incontestablement, ces points de vente vont bien. Ils sont parvenus, au premier semestre, à améliorer leur chiffre d’affaire de 1,8 % et à maintenir leur rentabilité. Certes, nous sommes habitués à une croissance supérieure. Mais dans un contexte incertain, cela prouve qu’ils ont résisté, bien mieux que nos points de vente en propre. Il ne faut pas oublier que ni la météo ni la conjoncture générale ne nous ont été favorables. Le mauvais temps, en particulier, a beaucoup pesé, au printemps, sur les ventes d’articles de jardinage de nos magasins. L’été a été moyen : fin septembre, nous étions à + 0,03 % de CA réseau. Avec la crise qui sévit depuis quelques semaines, nous devrions finalement terminer l’année sur un chiffre d’affaires stable. Je suis par ailleurs confiant pour l’avenir, le bricolage restant selon moi une valeur refuge, un moyen de valoriser son patrimoine.
Quels résultats ont donné le remodelage de vos magasins au nouveau concept Cœur de la Maison ? Quels autres leviers comptez-vous activer pour soutenir l’activité des points de vente de votre réseau ?
Les magasins qui l’ont adopté surperforment le marché de 8 % en moyenne. Ce qui nous conforte dans l’idée que la valorisation de nos points de vente passe par la mise en avant de notre offre décoration. La déco est un segment porteur de marges, à même de créer du trafic et de susciter des achats d’impulsion. C’est sur tout cela que nous avons souhaité capitaliser avec ce nouveau concept. Il place des produits comme la peinture, le papier-peint ou les tissus au cœur de nos magasins, moyennant au agencement et une signalétique adaptés. Avec des effets sur l’ensemble de nos rayons, ainsi redynamisés. Nous souhaitons qu’à terme tous nos adhérents l’adoptent. Cela prendra certainement un peu de temps, car ce réaménagement implique des travaux lourds, nécessitant un investissement conséquent. Mais c’est une évolution incontournable pour notre secteur.
Parallèlement, nous menons actuellement une vaste opération d’analyse de la rotation des produits présents dans nos rayons. Il s’agit de pouvoir identifier puis, le cas échéant, déréférencer ceux qui tournent trop lentement. Nous entendons ainsi protéger la trésorerie de nos adhérents. Un point très sensible à l’heure où le processus de réduction des délais de paiement s’engage.
Quels sont vos projets en termes de développement pour Mr.Bricolage ? Et pour votre seconde enseigne Catena, dont le parc a fondu ces dernières années ?
Il reste de la place pour une centaine d’unités Mr.Bricolage supplémentaires en France. Ça, c’est si nous restons fidèles à notre modèle classique de magasins. Or, nous pensons qu’un deuxième axe de développement de l’enseigne peut aujourd’hui passer par l’hyper proximité. La demande de notre clientèle va dans ce sens. Cela nous permettrait en outre d’intéresser des candidats à l’adhésion qui n’ont pas les moyens d’investir dans une grosse structure. Nous bénéficions déjà d’un bon ancrage local via notre réseau de 117 franchises Catena. D’où l’idée de transformer progressivement celles qui s’y prêtent en Mr.Bricolage. Cela a précisément du sens pour les points de vente de taille suffisante, dont on estime qu’ils pourraient, par ce biais, augmenter d’au moins 10 % leur chiffre d’affaires. Le processus de changement d’enseigne est enclenché, nous souhaitons désormais l’accélérer. Avec la perspective qu’à terme ne subsiste qu’un réseau restreint de quelques boutiques Catena bien implantées dans leur zone. Tandis que la chaîne Mr.Bricolage se sera encore rapprochée de ses clients.