Nous n’avons fait aboutir que des projets de franchises qualitatifs, quitte à prendre notre temps. Et nous continuerons dans cette voie.
Trois ans après avoir décidé l’ouverture à la franchise de la marque-enseigne Guy Degrenne, vous ne revendiquez, encore, que trois unités sous cette forme en France. Comment l’expliquez-vous ?
Nous avons vraiment commencé à évoquer sérieusement un développement en franchise en 2007. Avec un objectif, qui est d’ailleurs toujours le nôtre aujourd’hui, de disposer à terme et en tout d’une soixantaine de boutiques à l’enseigne Guy Degrenne. Autrement dit, d’ajouter à nos 25 succursales existantes, environ 35 points de vente franchisés. Seulement, on ne se lance pas comme ça en franchise. En particulier lorsque l’on est une marque qui est déjà distribuée dans 400 magasins en France ! Il nous fallait mettre sur pieds une stratégie réfléchie de « sell-out », c’est-à-dire dirigée vers le consommateur. Et l’appliquer sur le terrain, en commençant par une étude précise du maillage de notre réseau intégré (boutiques et grands magasins), des villes cibles pour la franchise et de la qualité de nos partenaires multimarques. Notre nouveau concept impose une lisibilité et une visibilité de l’ensemble de nos collections : porcelaine, couverts et articles culinaires. Nous sommes inévitablement sortis de chez un certain nombre de revendeurs qui n’y adhéraient pas et dont la manière d’exploiter nos produits ne cadrait plus avec l’image de marque que nous souhaitons renvoyer. Ce travail, préalable et indispensable, a mobilisé une énergie considérable, que nous n’avons pas pu utiliser pour développer la franchise
Allez-vous, maintenant que ce travail est bien avancé, accélérer votre développement ?
L’accélérer, oui, puisque la franchise s’inscrit clairement dans notre stratégie de développement, mais en restant fidèles à nos principes. Nous n’avons fait aboutir, jusqu’ici, que des projets qualitatifs, avec des dossiers fiables et pérennes sur des zones à potentiel identifié, quitte à prendre notre temps. Et nous continuerons dans cette voie. Nous avons, pour nos franchises, les mêmes exigences et le même souci de pérennité que pour nos boutiques en propre. Le client ne doit y voir aucune différence. C’est pour garantir cette homogénéité que nous recherchons des partenaires qui aient à la fois l’âme commerçante et une vraie affinité avec nos produits et notre marque. Et que nous n’hésitons pas à les accompagner également, par exemple, pour faire passer les entretiens d’embauche de leurs personnels de vente.
Dans quelles villes et sur quels types d’emplacements comptez-vous vous implanter ?
En plus des franchises existantes de Chambéry, Angers et Quimper, nous avons déjà des contrats signés pour Dijon et Bry-sur-Marne, pour une ouverture au sein du nouveau centre commercial Ikea. Et d’autres projets que je qualifierais de bien avancés pour Carré Sénart, Bordeaux, Brive, Limoges, Lille, Nantes, Lyon et Paris. Plus globalement, disons que nous ciblons des zones (exclusives) de 80 à 100 000 habitants, même si nous préférons nous fier, en fait, à l’indice de Richesse Vive [proportion de consommateurs potentiels, ndlr] des villes qu’à leur population. Quant aux emplacements, Guy Degrenne est historiquement une enseigne de rues 1 voire 1 bis en centre-ville et même de « place du marché ». Cela étant, nous sommes ouverts aux galeries marchandes de niveau moyen à haut de gamme. Et allons désormais aussi dans les centres commerciaux, à la condition que ce soient des valeurs sûres, des lieux ayant fait leurs preuves. La convivialité est le cœur même de notre concept. Et les consommateurs approuvent : la progression à deux chiffres du CA de notre réseau en est la preuve.