Saint-Algue, Coiff & Co, Franck Provost et Jean-Louis David sont nos concepts les plus dynamiques en franchise.
Comment le groupe Provalliance, leader du marché de la coiffure avec son portefeuille de 9 marques, a-t-il traversé 2010 et quels sont vos objectifs de développement cette année, notamment en franchise ?
Le groupe a inauguré l’an passé 120 nouveaux salons en France et une quarantaine à l’étranger dont la grande majorité en franchise. Les marques les plus dynamiques ont été Saint-Algue, Coiff & Co, Franck Provost et Jean-Louis David.
Au 31 décembre 2010, le groupe comptait 2 508 salons dans le monde dont plus de 1 600 en France : 300 succursales, le reste en franchise. Les centres commerciaux concentrent entre 25 et 30% de nos implantations. Le groupe pèse aujourd’hui environ 50% de parts de marché au niveau des enseignes de commerce indépendant organisé ; environ 12,5% du marché national total, indépendants compris.
Sur 2011, nous projetons 120 ouvertures en France : 20 succursales et une centaine de franchises. Actuellement, nos réseaux se redéployent un peu plus en centre-ville pour coller à la tendance de retour au commerce de proximité.
Le potentiel d’expansion des parcs est encore important. Les enseignes de franchise représentent 20 à 25% de parts de marché, un ratio en hausse chaque année.
Faire cohabiter 9 marques est à la fois compliqué et exceptionnel en potentiel de développement. Cela offre de grandes opportunités à nos franchisés souhaitant étoffer leur portefeuille sur une zone de chalandise. Même si, parfois, les discussions sont difficiles quand un franchisé voit arriver dans sa zone un partenaire d’une autre marque.
D’ailleurs, nos développeurs sont absorbés par la demande interne, parfois au détriment de la prospection extérieure. Nous avons créé un club des entrepreneurs regroupant les franchisés à la tête de 3 salons et plus, soit 125 partenaires représentant environ 700 salons.
Comme d’autres secteurs, la coiffure n’est pas épargnée par la conjoncture. Dans quelle mesure vos différentes enseignes sont-elles ou non affectées ? Quels sont les concepts les plus porteurs et quelle stratégie adoptez-vous pour ceux qui stagnent ?
2010 a été étale par rapport à 2009. Globalement, toutes nos enseignes ont maintenu leur niveau d’activité. 2009 ayant été assez difficile, on s’attendait à inverser la tendance et rebondir. Ce n’est donc pas vraiment satisfaisant. Et 2011 s’annonce aussi compliquée de par une consommation toujours paralysée.
La coiffure pâtit d’une baisse de fréquentation chez la femme. L’espace entre 2 visites a tendance à s’allonger. Sur les 10 dernières années, on est passé de 6 à 5 visites annuelles en moyenne. La crise a accéléré ce processus. Heureusement, la fiche moyenne, elle, n’a pas baissé.
En temps de crise, l’écart de performance entre les salons sous enseigne et les indépendants a tendance à se creuser en faveur des premiers. Chez Provalliance, nous déployons ainsi plus de moyens marketing pour résister : relations avec les fournisseurs, campagnes de presse, cartes de fidélité, offres promotionnelles, e-mailing, réseaux sociaux etc.
Les enseignes low cost profitent à plein de la crise. Chez nous, ce sont Coiff & Co et Interview. Coiff & Co (ndlr : plus de 200 salons) sera le concept le plus déployé cette année avec 40 ouvertures.
Nous sommes par ailleurs très satisfaits du repositionnement de Saint-Algue (275 salons), désormais orientée vers le développement durable et en plein boost.
Franck Provost et Jean-Louis David continuent à se développer car ce sont des marques fortes qui restent des piliers du métier et les plus demandées par les bailleurs en centre commercial.
S’agissant des autres, des évolutions sont en cours. Intermède, majoritairement dédiée aux centres commerciaux, va être repositionnée à destination des femmes matures en misant sur l’expertise en matière de coloration. Nous sommes également en train de retravailler le positionnement de Fabio Salsa pour élargir le spectre de la clientèle aux cheveux dit « difficiles » : bouclés, frisés etc.
Ces dernières années, Provalliance a procédé à plusieurs rachats ainsi qu’à plusieurs fusions au sein du groupe. Etes-vous toujours à l’affût de ce type d’opération ?
Il y a un certain nombre d’acteurs qui peuvent être amenés à changer de mains dans les 5 ans à venir. Nous sommes à nouveau positionnés sur le marché, à l’affût de petites chaînes régionales pour alimenter nos marques. Voire, le cas échéant, pour en acquérir de nouvelles afin de les déployer en France et à l’international.