Notre objectif est d’atteindre 500 salles d’ici trois ans en nous implantant sur des zones de chalandises plus réduites
De nombreuses enseignes interviennent aujourd’hui sur le créneau de la remise en forme et du fitness. Comment appréciez-vous cette situation ? Y a-t-il de la place pour tous les intervenants, pour tous les créneaux ? Jusqu’à quand ?
Depuis plusieurs années le marché s’élargit. Par rapport à nos voisins européens, la France est en effet encore sous-équipée en clubs de fitness (il y en a environ deux fois plus en Grande-Bretagne, quatre fois plus en Allemagne). Cette situation a des causes historiques avec la présence d’un fort tissu associatif dans l’Hexagone . Aujourd’hui le secteur marchand renforce ses positions. Il est donc assez logique qu’il suscite l’intérêt de nombreux intervenants.
Parallèlement à cette expansion, le fitness s’est démocratisé avec une baisse du prix des abonnements. Aujourd’hui il existe toute une palette de propositions, dont beaucoup d’offres en dessous de 30 euros par mois. Cette baisse des prix a dopé le marché, un peu comme la baisse des abonnements de téléphonie mobile qui a, à un certain moment, rendu ce produit accessible à tous. En outre, les Français veulent désormais une offre de qualité à côté de chez eux. Toute cette évolution a commencé autour de 2010 et se poursuit.
En résumé, on peut dire que le marché est porteur et va continuer à l’être dans la période à venir. Il y a environ 3 500 clubs en France, et on peut estimer qu’il peut s’en créer environ 3 000 autres. Cela laisse de la place pour différents intervenants. En revanche il est évident que certains acteurs ouvrent des salles un peu n’importe comment, n’importe où, sans structure d’appui derrière. Cela augmente le risque de casse, de cessation d’activité de centres, et, in fine, de disparition de certaines enseignes.
Pouvez-vous préciser le positionnement et la stratégie de L’Orange Bleue dans ce contexte ?
Nous avons été les premiers, en 1996, à proposer une offre de « fitness à petit prix« . En effet, nos adhérents bénéficient d’un véritable accompagnement et d’un suivi personnalisé par des coaches diplômés d’État, et de cours collectifs dispensés par ces derniers. À la différence des enseignes dites « low cost » qui elles, proposent un accès en libre-service, des cours collectifs sur écran vidéo et dont les adhérents sont complètement autonomes. Nous avons aussi déposé notre propre marque de cours, réunis sous la marque Yako et créés par des consultants internationaux comme Rémy Huleux.
Le secret de notre activité est que pour durer, il faut fidéliser sa clientèle. Pour cela, ce qui compte, c’est avant tout la relation humaine qu’on est capable d’instaurer avec nos clients. On peut estimer que le taux de réabonnement dans un club classique est de l’ordre de 20 %. Chez nous, il est au minimum de 40 % et atteint 60 % pour les meilleurs clubs.
Par ailleurs nous avons, en 2009, créé notre propre école de formation, qui est située à Rennes : l’ENCP. Agréée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, elle forme, en un an, des jeunes désireux de devenir éducateur sportif. La plupart trouvent une place dans une des salles du réseau. L’ENCP prend également en charge la formation continue des coaches sportifs et des gérants du réseau.
Nous fabriquons également notre propre matériel, ce qui permet, en raison des économies d’échelle réalisées, d’abaisser le montant de l’investissement nécessaire et d’assurer ainsi à nos partenaires un meilleur démarrage financier de leur activité. Dans le même ordre d’idées, nous avons réalisé tout un travail auprès des organismes bancaires afin d’assurer le lancement de nos licenciés. Chaque projet bénéficie ainsi, à partir de 50 000 euros d’apport, d’une caution de BPI-France à hauteur de 50 % de l’investissement.
Enfin, afin de maintenir en permanence le réseau au top, un audit, au cours duquel 180 points sont vérifiés, est réalisé toutes les six semaines dans chaque salle.
Où en est votre développement aujourd’hui ? Quelles sont vos perspectives en termes d’implantations ?
Pour la 19ème année d’existence de l’enseigne, et la 10ème du développement avec des partenaires licenciés, le réseau regroupe, en ce début 2015, 250 clubs en activité. En 2014, nous avons ouvert 77 centres. Lorsque toutes les opérations en cours (contrats signés, zones réservées, etc.) seront finalisées, nous devrions atteindre un total de 360 salles. Au-delà on peut avancer un objectif de 500 clubs pour la fin 2017.
Pour accompagner cette croissance, nous avons renforcé régulièrement les moyens de la tête de réseau. Aujourd’hui 85 personnes y travaillent, et nous sommes d’ailleurs en train de déménager notre siège social dans des locaux plus vastes.
Notre enseigne L’Orange Bleue – Mon club fitness se développe sur la base de deux modèles économiques. « Classiquement » sur des surfaces importantes, de l’ordre de 500 m², sur des zones de chalandises de 30 000 habitants. Mais depuis 2014, nous avons aussi conçu (et testé sur trois pilotes) un modèle destiné à être déployé dans des agglomérations plus petites, des zones rurales ou périurbaines de 15 000 habitants. Cela permet également à des partenaires déjà installés d’ouvrir une seconde unité. C’est le cas de 43 % d’entre eux.
Enfin, nous proposons en parallèle, un concept novateur reposant sur la prise en charge individuelle de problématiques liées au surpoids, au mal de dos, au stress, aux maux de civilisation, etc. : L’Orange Bleue – Mon Coach Santé.