En 2015, le chiffre d’affaires des magasins Vision Plus a progressé de +4 % par rapport à 2014, alors que le marché de l’optique en France n’a progressé que de +0,5 %.
Où en est le développement de votre réseau coopératif d’opticiens Vision Plus ? Quel est le profil de vos adhérents ?
Le réseau Vision Plus regroupe aujourd’hui 350 points de vente. En 2015, une vingtaine de points de vente sont venus à nous. Jusqu’à maintenant, nous recrutions beaucoup de primo-accédant, c’est-à-dire des jeunes opticiens qui débutent dans l’entreprenariat. Nous en accueillons toujours autant, mais il y a davantage d’opticiens indépendants qui nous rejoignent.
Notamment parce que nous sommes l’enseigne la moins chère du marché : notre taux de cotisations (fixes plus variables), ramené au chiffre d’affaires réseau, représente 2,2 % en moyenne à l’échelle nationale.
En effet, en 2014, nous avons fait le choix de diminuer de façon très forte les cotisations des adhérents Vision Plus afin de leur permettre d’augmenter leurs investissements sur un marché tendu, pour faire face à l’implantation de la concurrence sur les villes moyennes.
Ces cotisations ont été soit annulées, soit remboursées sous forme de communication locale. Cela a permis à nos adhérents d’investir deux fois plus en communication locale, ce qui explique nos bons résultats : en 2015 le chiffre d’affaires des magasins Vision Plus a progressé de +4 % par rapport à 2014, alors que le marché de l’optique en France n’a progressé que de +0,5 %.
Quels sont vos objectifs de développement pour 2016 ? Dans quelles régions prévoyez-vous de renforcer votre présence ?
Nous prévoyons de faire passer sous notre enseigne une trentaine à une quarantaine de nouveaux magasins en 2016. Soit plus qu’en 2015, car nous sommes en train de monter en puissance suite à notre décision de diminuer les cotisations en 2014, qui a commencé à produire ses effets en 2015.
Jusqu’en 2014, notre développement reposait à 99 % sur des créations de points de vente mais depuis 2015, il se répartit à 50/50 entre ces créations et le passage sous notre enseigne d’opticiens indépendants, ou de repreneurs de magasins indépendants.
Avec 350 magasins exploités par 250 adhérents, Vision Plus s’appuie déjà sur un maillage important, plutôt axé sur les villes moyennes, mais il reste de la place : par exemple, nous sommes un peu moins présents dans le Sud-ouest, nous avons beaucoup de dossiers à l’étude sur la Loire-Atlantique.
Comment prévoyez-vous de faire évoluer votre concept de magasin et quel sera le coût de mise aux normes pour vos adhérents ?
Quatre points de vente adhérents sont en train de tester une évolution de notre concept de magasin, afin de nous permettre de la valider de façon définitive dans les mois prochains. Mais cette évolution, en cours de déploiement, restera modulable car nos opticiens jouent la carte de la proximité de façon différente en fonction de leurs problématiques locales.
C’est pourquoi nous les laissons libres d’adapter leur point de vente et nous ne leur imposons rien en termes d’agencement : chacun peur moduler son linéaire en fonction de sa clientèle, grâce à du mobilier dédié soit au grandes marques, soit aux créateurs.
En matière d’agencement, un gros travail sur la réduction des coûts a été mené au sein du groupe Krys. Chez Vision Plus, nous avons travaillé en amont sur le coût du mobilier afin qu’il soit le plus abordable possible, car notre but à terme est que tous les magasins passent au nouveau concept. Le coût au m² revient à environ 1 000 € : sur ce point, nous sommes plutôt bien placés sur le marché.
Sur 350 magasins Vision Plus, deux tiers sont aux derniers concepts : c’est plutôt bien pour une enseigne coopérative. Le concept « zen », lancé en 2009, a bien fonctionné, mais nous pouvons encore le faire encore évoluer.
Quel est le positionnement de Vision Plus par rapport aux autres enseignes du groupe : Krys et Lynx Optique ?
Par rapport au portefeuille de marques du groupe, notamment à Krys, l’enseigne mère qui fête ses 50 ans cette année (700 000 € de chiffre d’affaires en moyenne), Vision Plus, créée en 1982, est plutôt destinée à la grande périphérie, aux villes moyennes de province ou aux quartiers.
C’est une enseigne de proximité, basée sur la relation opticien-client : l’opticien, à la tête d’un point de vente plus petit (350 000 € de chiffre d’affaires en moyenne), a plus de temps à consacrer à chaque client, et donc une vraie connaissance de ses besoins.
Avec son positionnement axé sur les prix bas, Lynx Optique (600 000 € de chiffre d’affaires en moyenne) est une enseigne qui peut venir en complément sur une zone de chalandise où un adhérent Krys est déjà présent, afin de capter une autre clientèle.
Si cet adhérent souhaite se développer sur une zone périphérique à plus faible potentiel, il peut ouvrir un point de vente Vision Plus, qui nécessite des charges moins importantes et peut donc être rentabilisé plus rapidement, tout en bénéficiant de la puissance d’achats du groupe.