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      Alexandre Camarty, directeur du réseau Gigafit - Interview du 8 juin 2016

      Il faut investir de façon intelligente, en particulier au niveau du marketing, pour développer un réseau de salles de sport

      Gigafit a fait une apparition remarquée lors de Franchise Expo Paris 2016. Pouvez-vous rappeler quels sont l’origine et les principaux éléments de votre concept ?
      Gigafit est apparu il y a trois ans lorsque Mountassir Bouhabda a monté sa première salle dans le 18ème arrondissement de Paris. Rapidement le club a connu le succès et d’autres unités ont été ouvertes. Parallèlement nous avions créé une agence de communication, Gym Market, dans le but de proposer aux opérateurs du marché du fitness une stratégie commerciale et marketing afin de booster leur activité. Nous disposons en effet d’une équipe issue du marketing, avec une expérience forte des réseaux sociaux. Nous avons eu un très fort retour d’expérience sur les centaines de clubs, indépendants ou franchisés, que nous avons visités et analysés ces dernières années.
      Les résultats obtenus nous ont conduits à envisager d’accélérer le développement d’un réseau. Nous disposons aujourd’hui de 5 clubs en propre, en région parisienne, et avons, depuis septembre dernier, préparé le développement du concept en licence de marque. Pour y parvenir nous avons organisé différents pôles : foncier, juridique, expert-comptable, etc., ce qui va permettre à nos partenaires d’avoir un interlocuteur par type de problème rencontré.

      Quels sont vos objectifs de développement ?
      Une dizaine de salles doivent ouvrir leurs portes d’ici la fin août, en région parisienne comme en province. Cela va nous donner une plus grande visibilité. Nous voulons ensuite accélérer et nous avons un objectif d’une trentaine d’ouvertures l’an prochain. Le concept Gigafit se décline en 3 marques distinctes en fonction de la zone de chalandise et de la surface occupée : express (300 à 400 m²), medium (500 à 700 m² avec cours de RPM – vélo en salle) et XL (800 à 1 500 m² intégrant une salle de cross training), pour des investissements moyens allant de 200 000 à 600 000 euros, hors matériel de musculation, financé en leasing.
      Parmi les éléments du concept : libre-accès, salle ouverte 7 jours sur 7, de 6 h à 23 h, matériel haut-de-gamme, coaches certifiés pour encadrer des sessions en groupe et une large palette d’activités (cardio-training, espace poids libres, renforcement, etc.), mais aussi conseils nutritionnels et une gamme de produits diététiques. Mais nous allons plus loin en en laissant la liberté à nos licenciés de développer de nouvelles activités (piscine, squash, MMA, escalade…) qui sont facturés à part de l’abonnement classique Gigafit.
      Et bien sûr les salles peuvent s’appuyer sur nos agences spécialisées dans la communication, le télémarketing et le référencement web, afin de créer un flux continu de prospects.

      Vous mettez en effet l’accent sur l’aspect marketing. Pourquoi ?
      Un certain nombre de concepts interviennent sur le créneau de la remise en forme et tous font des efforts pour accompagner leurs partenaires. Pour notre part, nous mettons l’accent sur deux leviers qui permettent de renforcer le chiffre d’affaires : le marketing (comment faire venir les adhérents dans les clubs) et le commercial (comment les garder). C’est là notre point fort.
      Au cours de la phase de préparation d’une ouverture, nous dressons, avec le futur licencié, un plan marketing pour sa première année d’activité, qui sera intégré dans son plan de financement. En fonction de la typologie de la zone de chalandise, de la taille de la salle, du budget mobilisable par notre partenaire, nous établissons précisément ce qu’il va falloir faire : flyer, 4×3, radio, Facebook, action ponctuelle, etc. Mais évidemment, c’est lui qui le valide.
      Naturellement, parallèlement à l’expansion de l’enseigne, Gym Market va arrêter de prospecter des clients extérieurs au réseau Gigafit pour se consacrer exclusivement au soutien apporté aux licenciés de la chaîne.

      Comment jugez-vous le marché du fitness ?
      Toutes les statistiques l’indiquent : le taux d’équipement de la France en salles de remise en forme, est, par rapport à ses voisins européens, largement en retard. On peut donc estimer que le nombre de centres va continuer à augmenter pendant au moins trois à quatre ans. Après seuls les meilleurs resteront. Dans cette perspective, les réseaux ont un avantage car leur modèle économique permet d’avoir accès à des services performants, tout en bénéficiant d’économies d’échelle. Déjà aujourd’hui 80 % des ouvertures ont lieu sous une enseigne du commerce organisé.

      Quel type de partenaires ciblez-vous ?
      Nous sommes une équipe d’une vingtaine de personnes, toutes pratiquantes sportives, de différents niveaux. Assez naturellement nous attirons donc des partenaires qui ont un profil comparable : des partenaires relativement jeunes (30/35 ans) et passionnés par le sport, le fitness. Mais ils doivent aussi disposer d’un apport minimal de 50 à 60 000 euros.
      Nous pouvons aider nos partenaires à lever des fonds auprès d’organismes spécialisés. Ou à trouver des solutions adaptées ; par exemple deux de nos partenaires, qui ne disposaient pas de l’apport nécessaire, se sont récemment associés pour créer ensemble une structure. Le projet est viable car le courant passe bien entre eux deux.
      Je résumerai cela en disant que nos licenciés doivent avoir à la fois la fibre sportive et la fibre entrepreneuriale. À tous nous expliquons : ce n’est pas simplement un loisir, il faut s’investir à fond car l’animation d’un centre représente beaucoup  de travail.

      Vous venez de sponsoriser un premier événement sportif. Allez-vous poursuivre d’autres actions de ce type ?
      Notre président-fondateur est lui-même un ancien sportif de haut niveau. Sa connaissance du milieu très fermé du sport nous a permis de profiter d’une opportunité et de sponsoriser le retour de la boxe sur la chaîne télévisée Canal +. C’était d’autant plus intéressant que des cours d’arts martiaux sont proposés dans nos centres.
      Ainsi, le 20 mai dernier, on pouvait retrouver une bannière Gigafit sur le ring du Palais des Sports de Paris. L’événement, qui a réuni 12 boxeurs,  était diffusé en direct et en prime time sur la chaîne Canal + et avait comme point d’orgue le combat comptant pour le titre WBA des lourd-légers. Cette action de sponsoring est la première d’une longue série, la prochaine étant le sponsoring des 24 Heures du Mans les 18 et 19 juin 2016.

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