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      Investissement initial du franchisé : comment le chiffrer

      Dernière mise à jour le 21 juin 2019

      Droit d’entrée, formation, agencement, équipement, fonds de roulement, emplacement… Vous ne devez rien oublier, ni minimiser, pour calculer votre investissement initial en franchise.

      Ouvrir une franchise nécessite des moyens financiers souvent supérieurs à ceux d’un entrepreneur qui se lance « en solo ».
      Et c’est bien logique puisque, a priori, le nouveau franchisé va bénéficier d’emblée du savoir-faire du franchiseur et de la notoriété de l’enseigne. Ce qui a un coût.

      De même, le concept de franchise va nécessiter le plus souvent des investissements plus importants parce qu’il va viser plus haut, en termes d’agencement, de signes de ralliement de la clientèle, de surface et d’emplacement par exemple.

      Investissement initial en franchise : ne rien oublier

      Les franchiseurs ne sont pas avares d’informations en matière d’investissement initial du franchisé.

      Ils sont d’ailleurs soumis à ce sujet à une obligation légale. Le DIP (Document d’Information Précontractuelle)  – qu’ils sont tenus de transmettre à tout candidat franchisé avant la signature de son contrat – doit mentionner « les investissements spécifiques à la franchise » concernée.

      Attention cependant. En matière d’investissement initial, le candidat franchisé ne doit pas perdre de vue que le franchiseur qui lui communique ses chiffres est alors dans une phase de recrutement.
      Et donc en partie de séduction. Sauf exception, il va se garder de noircir le tableau.

      De même, le candidat franchisé intéressé par le concept va avoir tendance à se laisser gagner par l’enthousiasme, voire l’euphorie.
      Et à « oublier » lui aussi au moment de la décision certains postes, pourtant importants. Comme le BFR (Besoin en fonds de roulement), les frais de constitution de sa société, les frais de communication de lancement, les frais liés à son étude de marché, les frais d’architecte éventuellement, etc.

      Or, il est essentiel pour devenir franchisé avec succès de ne pas minimiser l’investissement initial nécessaire. Car si l’on doit réinvestir peu après s’être lancé, les banquiers auront beaucoup de mal à suivre. Quand ce ne sera pas de toute façon trop tard…

      Droit d’entrée et formation initiale : l’addition peut être élevée

      Parmi les investissements spécifiques à la franchise : le droit d’entrée.
      C’est la somme à régler pour obtenir le visa d’entrée dans le réseau. Elle correspond au droit d’enseigne (droit d’utilisation de l’enseigne). Et à une série de prestations plus ou moins étendue selon les chaînes. Et plus ou moins bien précisée.

      En théorie, le droit d’entrée doit permettre au franchiseur de couvrir ses frais afférents au lancement de votre entreprise franchisée. Recherche du candidat, de l’emplacement, analyse du marché local, accompagnement du candidat pour son business plan, sa recherche de financement, assistance à l’ouverture, etc.

      En pratique, il peut aussi comprendre une part de bénéfice pour le franchiseur. Ou au contraire, se situer en dessous de ce qu’il lui coûte, entre autres parce que la concurrence l’y oblige.

      De même, quelques enseignes ne réclament pas de droit d’entrée, mais se rémunèrent sur les produits qu’elles vendent aux franchisés et/ou sur l’agencement et l’équipement matériel… Un manque de transparence souvent critiqué par les experts.

      Résultat le montant du droit d’entrée est très variable, y compris parfois à l’intérieur d’un même secteur d’activité. Il peut aller de 0 à 50 000 euros, voire plus. L’important pour vous étant de vérifier à quoi correspond ce montant. Que le franchiseur doit être en mesure de justifier.

      Le droit d’entrée comprend fréquemment, mais pas toujours, le coût de la formation initiale, investissement  à la fois spécifique à la franchise et décisif s’il en est pour le futur franchisé.
      Puisqu’il s’agit de la transmission du savoir-faire du franchiseur, qui, en principe, est la clé de son succès. Et de celui de ses franchisés.

      Cette formation initiale qui dure en moyenne une vingtaine de jours en franchise  peut, dans certaines activités comme la restauration, se prolonger plusieurs mois, parfois jusqu’à un an.
      Ce qui peut représenter un investissement de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros en plus du droit d’entrée.

      A vous là encore de bien évaluer si ce coût est justifié en demandant à consulter le programme de cette formation. Et en mesurant, auprès des franchisés en place, la réalité de son apport.

      Équipement, agencement : attention aux travaux !

      L’accès à un concept de franchise signifie bien souvent l’achat d’équipements et de matériels spécifiques aux normes de l’enseigne. Informatique, logiciels (parfois inclus dans le droit d’entrée), mobilier, machines, etc.

      De même, la taille, l’organisation du point de vente, sa décoration, bref son agencement peut représenter un investissement tout à fait conséquent. Qui peut aller de quelques centaines à plus d’un millier d’euros au mètre carré.(Ce coût doit être précisé dans le DIP).

      Ces investissements spécifiques aux franchises peuvent permettre, quand l’enseigne est connue, un décollage rapide de l’entreprise franchisée. Les consommateurs reconnaissant d’emblée « leur » enseigne.

      Certains experts en déduisent qu’il ne faut pas lésiner sur ce poste.
      Ne perdez pas de vue toutefois qu’il faudra sans doute réinvestir dans un nouvel agencement dans les 5 ou 7 ans qui suivront…

      Notez que si le franchiseur – et on le comprend aisément – est en droit de vous imposer par contrat un agencement type (et parfois un matériel type), il ne peut pas vous imposer une entreprise pour l’installer. Et doit vous laisser libre de traiter avec qui bon vous semble.

      En pratique, rien ne s’oppose toutefois  à ce qu’il vous conseille, pour la partie la plus normée du concept, un professionnel et/ou des fournisseurs. Et qu’il en profite pour marger un peu au passage.
      Comme toujours, c’est l’abus, en la matière, qui peut être condamné.

      A ce propos, vous vous montrerez particulièrement attentif si le franchiseur vous propose de vous livrer votre magasin ou votre restaurant « clé en mains ». Ce type de proposition, alléchante en apparence, a donné lieu à nombre de litiges, parfois graves.

      Attention aussi, dans tous les cas, aux délais. Un retard de travaux  peut toujours survenir. S’il atteint quelques semaines, voire plusieurs mois (ce qui arrive), il peut compromettre votre entreprise.
      Vous avez donc tout intérêt à prévoir, dans cette perspective et d’ailleurs dans celle des imprévus en général, une réserve financière suffisante.

      Investissement initial : la délicate question des stocks

      Dans certaines activités en franchise, le stock de marchandises peut constituer une part considérable de l’investissement initial. L’importance de ce stock, sa pertinence, son adéquation au marché local, ses taux de rotation sont alors essentiels pour la réussite.

      A priori, le franchiseur est le mieux placé pour savoir comment organiser ce stock en fonction de la zone de chalandise qui est la vôtre. Et donc le mieux à même de vous conseiller sur  le montant à prévoir.

      Mais – surtout s’il est fabricant lui-même – il peut aussi avoir tendance à se montrer optimiste de ce point de vue. Or, vous n’avez pas droit à l’erreur. Vous veillerez donc à bien vous faire préciser le vrai coût de ce « clé en main » et, par exemple, les éventuelles facilités de paiement, les conditions de  reprise des invendus, etc.

      A l’évidence, c’est un point de fragilité (et parfois de dépendance économique à son franchiseur) qu’il faut bien mesurer avant de se lancer.

      Certains réseaux ont d’ailleurs résolu la question en adoptant la commission-affiliation, où le stock reste la propriété du franchiseur. Cette formule n’est toutefois pas non plus sans risque.

      Locaux, loyers : le poids des mètres carrés

      L’investissement initial en franchise s’entend généralement hors local. Toutefois, sauf exception, vous aurez besoin de locaux commerciaux pour votre activité.
      Parfois même, leur surface et leur emplacement, imposés par le concept choisi, seront très coûteux. Souvent des centaines de milliers d’euros, et plus, à l’achat.

      Certaines franchises ont, en effet, besoin d’emplacements dits « numéro 1 »  ou « 1 bis » dans de grandes villes pour générer un trafic et un chiffre d’affaires suffisants. Et cela a un coût. En centre-ville comme en centre commercial.
      Attention donc à ce que cette exigence soit bien justifiée par les résultats obtenus dans les établissements pilotes du franchiseur comme chez les franchisés en place.

      D’autres activités nécessitent en outre l’achat de terrains et la construction d’établissements neufs. Ce qui représente des montants chiffrés cette fois en millions d’euros.

      Certes, en principe, vous pourrez toujours récupérer cette partie de votre investissement à la sortie. Soit dans le cadre de la revente de votre affaire (avec plus-value si votre succès a valorisé l’emplacement). Soit dans le cadre de la revente du simple droit au bail si le contrat s’interrompt, etc.

      Mais l’échec est toujours possible. Et dans ce cas, vous risquez aussi de perdre cet investissement-là.

      Le poids du loyer peut également s’avérer décisif. Les experts l’affirment : le montant du loyer ne doit pas dépasser un certain niveau du chiffre d’affaires (10% est fréquent). Sous peine de compromettre la rentabilité de la franchise.
      Au moment de signer votre bail, mesurez donc bien l’investissement immobilier initial, mais aussi le poids des mètres carrés par la suite.

      Investissement initial et apport personnel : évaluez bien vos moyens

      On l’aura compris, l’investissement initial va représenter pour le franchisé, au total, un montant souvent supérieur à ce qui aura été annoncé au départ.

      Plus encore : quand tout aura été prévu, y compris les imprévus, quand tout aura été pesé et re-pesé, il faudrait encore, conseillent bien des experts, prévoir « une poire pour la soif « …

      Mais il faut aussi convaincre les banquiers. Et donc présenter des garanties et  un « apport personnel » minimum. Afin de décrocher les sommes à emprunter pour financer l’entreprise.

      Notez que cet apport varie selon les secteurs, et selon les projets. Il peut être (rarement) inférieur à 30% de l’investissement finançable. Il est (assez souvent) supérieur :40 %, 50 % et plus parfois).
      Il est constitué de vos économies (indemnités de licenciement, épargne). Il peut être  musclé par des apports d’amis, de parents, voire des business angels.

      Mais ne vous trompez pas. Pour devenir un franchisé rentable, vous n’avez pas intérêt à minimiser vos investissements.
      Et si vous vous apercevez que le concept de vos rêves va être trop cher pour vous, n’essayez pas de « serrer les coûts » ou de vous endetter au-delà du raisonnable. Renoncez à cette franchise et reportez-vous sur un projet plus adapté à vos moyens.