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      Franchiseur : un vrai métier, qui doit s’apprendre.

      Tribune publiée le 24 mars 2011 par Stéphane GRAC
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      On ne s’improvise pas franchiseur. Il s’agit d’un vrai métier, qui s’apprend et s’expérimente par un travail de longue haleine sur le terrain. Et ne laisse aucune place à l’improvisation et encore moins à l’amateurisme.

      Il a été brillamment démontré que tout franchiseur digne de ce nom doit maîtriser non pas un, mais cinq métiers différents : à savoir la capacité à créer et structurer un concept autour principalement d’une marque et d’un savoir-faire, à développer un réseau, à l’animer, à organiser la logistique et à le manager en tant qu’unité centrale de gestion (Charles. G. Séroude).

      Il ne s’agit pas dans ces conditions de s’autoproclamer franchiseur, il faut prouver à chaque candidat à la franchise que l’on maîtrise parfaitement toutes ces composantes.

      Les articles L 330 – 3 et L 441 – 6 du Code de commerce imposent à cet égard à la tête de réseau de communiquer à tout candidat à la franchise toute une série d’informations lui permettant de s’engager en connaissance de cause.

      Des étapes à respecter

      Le franchiseur en titre, n’a ainsi aucun intérêt à brûler les étapes d’assimilation de son métier, sous peine d’engager sa responsabilité juridique pour dol, violation de la Loi Doubin, absence de cause ou d’objet,… voire dans certains cas les plus extrêmes pour escroquerie.

      Les contrats qu’il aura ainsi signés, lui seront opposables et il devra assumer devant les tribunaux les conséquences financières désastreuses de son manque de sérieux en remboursant le plus souvent au centime d’euro près les sommes déboursées par ses anciens partenaires y compris leur manque à gagner, voire la perte éventuelle de leurs points de retraite…

      Il pourra également être condamné à des sanctions complémentaires telles que l’interdiction de gérer, la publication dans des journaux et magazines spécialisés…

      Un processus d’apprentissage

      Pour limiter autant que possible ces écueils, tout candidat au métier de franchiseur devra se faire assister de professionnels spécialisés en franchise (experts comptables, consultants, Avocats…).

      Ceux-ci devront l’accompagner pendant le temps nécessaire pour qu’il puisse acquérir le savoir indispensable au bon déroulement de son activité autrement dit le « savoir – franchiser ».

      Ainsi, tout véritable franchiseur ne peut se dispenser d’un processus d’apprentissage sur le terrain digne de ce nom.

      Il est d’usage dans ce cas de figure de faire référence à la règle des 3 – 2 (énoncée par 0. Gast) c’est-à-dire avoir expérimenté le concept et d’une manière générale le métier de franchiseur, sur trois emplacements distincts pendant au moins deux ans.

      La franchise ainsi présentée n’est en réalité qu’une réitération d’une réussite commerciale éprouvée. Or, encore faut il que ce succès soit avéré, preuves à l’appui.

      On ne naît pas franchiseur, on le devient

      Encore une fois, il s’agit de ne pas faire n’importe quoi ! Il s’agit d’être professionnel et d’accomplir le travail nécessaire pour pouvoir prétendre au titre de franchiseur. En somme on ne naît pas franchiseur, on le devient. De sorte que nul ne peut faire l’économie d’un travail de structuration et d’expérimentation régulier et soutenu.

      Ceci explique aussi pourquoi nombre de réseaux ne sont pas pérennes et disparaissent très rapidement en entraînant avec eux de graves désastres économiques et de sévères déconvenues professionnelles et familiales.

      Candidats franchiseurs, ne vous laissez pas bercer d’illusions, le métier de tête de réseau est difficile, il se mérite. Il offre néanmoins de merveilleuses perspectives pour ceux qui ont décidé de jouer le jeu et d’en respecter les règles.

      La franchise représente en ce sens un levier formidable de réussite, un amplificateur considérable de succès, à condition bien sûr de se comporter en vrai professionnel et de s’en donner les moyens.

      Lire aussi notre dossier Devenir franchiseur