En complément de leurs précédentes tribunes sur le capital immatériel des organisations en réseau, les auteurs présentent les utilisations concrètes de cette méthode et expliquent que la valorisation du capital immatériel est un outil de management.
D’où vient la rentabilité future ? Il faut que demain, comme aujourd’hui, les clients achètent les produits et services de l’entreprise. Pour créer des produits et des services prêts à la vente, Il faut des machines, des hommes, des brevets, des marques… puis pour les vendre à travers le réseau il faut des hommes, une marque, une organisation, un savoir-faire….
Faisons un parallèle avec le sport : comment décrire la prochaine saison d’une équipe de F1, prédire sa performance et les résultats attendus (business plan), à partir du seul palmarès (le bilan) ? On voit bien qu’il manque des éléments d’analyse : même si le palmarès est beau, que le châssis et le moteur ont fait leurs preuves, est-ce la même équipe cette saison ? Où en sont les ingénieurs de la R&D ? Quelle sont la forme physique, la cohésion de l’équipe, les relations avec les sponsors ? Il faut connaître tout cela pour savoir si elle va tenir ses promesses.
Des instruments de masure spécifiques
Nos réseaux ont besoin d’instruments de mesure spécifiques car, si on se trompe sur ce qui fait leur valeur, les décisions économiques que nous prenons (investissement, développement, désengagement….) basées sur de mauvais critères peuvent être de mauvaises décisions.
L’évaluation du capital immatériel permet
- au dirigeant et au manageur :
- de piloter son entreprise avec un tableau de bord plus complet basé sur la mesure d’éléments extra comptables mettant en perspective la pérennité de son développement.
- de mesurer l’efficacité des plans d’actions sur des critères éclairant le CA ou le résultat, d’arbitrer les affectations de ressources en fonction de la capacité à générer de la richesse et à renforcer le réseau demain.
- de communiquer sur les forces du réseau vis-à-vis des tiers (banquiers, assureurs, etc ), des actionnaires et des équipes en impliquant le comité de direction sur les effets des leviers choisis pour créer de la richesse.
- à l’investisseur d’apprécier un réseau à sa juste valeur avant d’investir. Le Capital Immatériel permet d’évaluer les risques. S’il s’avère que X % des franchisés sont en mauvaise santé financière ou qu’une part des emplacements sont fragiles, ou encore s’il y a un fort turn over dans l’équipe dirigeante, on négociera sur des éléments concrets et mesurés.
- au propriétaire voulant céder son entreprise, d’augmenter ou ouvrir son capital : à l’inverse, de justifier de la valeur proposée sur des critères établis et quantifiés.
- au banquier, à l’assureur, de mieux évaluer le risque de défaillance ou de sinistre.
Les facteurs de création de la richesse future
Si actuellement, on ne peut pas mesurer le capital immatériel en unité monétaire, on peut procéder à une mesure des actifs que sont le capital client, le capital humain, le capital de structure et le capital fournisseur etc… Cette approche vient donc en complément des méthodes employées par les financiers et permet de structurer la valorisation en apportant une analyse objective des facteurs de création de la richesse future : « la méthode DCF valorise telle entreprise à 50 millions. Le capital client qui est fragile et évalué à 9/2, amène à minorer ce chiffre ». Ou encore : « Pour une valeur basée sur un multiple de l’Ebitda, la cotation des actifs immatériels permet de construire sur du concret la valeur proposée ».
Cette approche innovante et validée par l’Observatoire de l’Immatériel et les services de Bercy, met à disposition des décideurs une grille d’évaluation simple et opérationnelle de leurs actifs immatériels qui représentent souvent plus de 80 % de la valeur d’un réseau.
A lire aussi :
Franchise et capital immatériel, par Laurent Poisson et Alan Fustec
Franchise et capital immatériel, suite : à la recherche de la richesse cachée…
Comment mesurer le capital immatériel d’une franchise ?