Grandir est nécessaire, mais pas à n’importe quel prix ni à n’importe quelle vitesse
Vous venez d’ouvrir votre capital à un pool de partenaires financiers. Quelle démarche vous a conduit à ce tournant stratégique ?
Cela fait partie d’une évolution plus générale, où les fondateurs (dont je fais partie) se dégagent progressivement de la direction opérationnelle de l’entreprise. L’ouverture du capital elle-même est le fruit d’une réflexion engagée depuis près d’un an.
Nous voulons pérenniser la croissance de la manière la plus sereine et la plus efficace possible. En ne recourant pas à l’endettement mais en renforçant les fonds propres.
Cela représente un apport de 13 millions d’euros, soit 20 % du capital, mais la famille fondatrice et les cadres de la société demeurent largement majoritaires. Cela va nous permettre de concrétiser des projets d’investissement dans nos différents métiers (industriel, commerçant, et franchiseur), correspondant à 40 millions d’euros sur quatre ans.
Plus précisément, dans quelles directions ces nouveaux moyens vont-ils vous permettre d’accélérer votre expansion ?
D’abord nous allons créer une nouvelle usine dédiée aux précuits, sur une surface de 5 000 m². Ensuite nous allons reprendre en propre l‘achat des produits annexes (sandwiches, boissons…), qui est actuellement sous-traité, et renforcer en parallèle notre plate-forme de distribution. Cela devrait permettre d’optimiser nos coûts logistiques.
Au-delà nous allons accélérer nos projets commerciaux : continuer notre développement dans l’Hexagone, mais aussi le déploiement du nouveau concept La Mie Câline à Table, qui a vocation à s’implanter dans les périphéries d’agglomérations ; poursuivre les partenariats initiés avec des groupes pétroliers pour nous installer sur des aires autoroutières ; enfin accélérer l’expansion internationale de la chaîne, en Espagne et en Belgique.
Il y a quelques années, vous aviez déjà ouvert votre capital à Siparex, puis racheté assez rapidement les parts. Comment aujourd’hui envisagez-vous de préserver la maîtrise de vos choix stratégiques ?
La situation n’est pas la même. Cela nous avait été imposé à l’époque par nos partenaires bancaires. Le partenariat actuel a été mûrement réfléchi. Nous savions ce que nous voulions, à quel prix et à peu près comment nous le souhaitions. Nous avons mis tout cela par écrit et fait un appel d’offre. Nous avons été accompagnés dans cette démarche par Luc Richard, un cabinet-conseil réputé dans notre région.
Trois partenaires ont été retenus dans un premier temps, puis finalement nous avons choisi IPO, filiale du groupe CMC-CIC. C’est ce dernier qui a souhaité partagé son engagement avec d’autres partenaires financiers qu’il a lui-même choisis : BNP Développement et Océan Participations. Il s’agit de bons professionnels qui n’ont pas la réputation d’entraver l’évolution des entreprises.