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      Aquabiking : grande vitesse et petits coups de pompe - Brève du 17 décembre 2014

      Brève
      17 décembre 2014

      En 3 ans, les centres d’aquabiking en cabine privée se sont multipliés à vive allure. Mais en queue de peloton, debout sur les pédales, certains n’atteignent pas les sommets promis par les enseignes…

      L'aquabiking est à la mode. Depuis 3 ans, les ouvertures de centres se sont multipliées. Et à en croire les sites internet des enseignes – unanimes – cette activité de pédalage dans l'eau et d'hydromassage en cabine privée ne fait que des heureux.
      Créé en 2011, le pionnier et leader, Waterbike, aligne sur son site internet quelque 90 centres dédiés. Dont 80 en France et autant de corners dans des instituts de beauté, des clubs de sport, des hôtels ou des spas.
      Les autres chaînes, Vitabike, Envido, So forme, sont encore de taille modeste (respectivement 20,15 et 10 unités revendiquées), mais ont bien envie de grandir. Au total, près de 1000 machines et 130 centres seraient aujourd'hui en activité.

      Beaucoup d'ouvertures et quelques ratés

      Ce bel élan n'exclut pas quelques ratés.
      Le 18 novembre 2014, la société Studi’o Marine pilotant un des tout premiers centres Waterbike ouvert à Bordeaux a été placée en liquidation judiciaire. Le 25, Vel Eau des Sources (Waterbike Reims) a obtenu une procédure de sauvegarde.
      Le 12 novembre, c'est le centre Envido de Paris rue des Écouffes, show-room de l'enseigne,  qui   s'est retrouvé en redressement judiciaire. Tandis que, depuis juin, la société Tambouille, qui coiffe 5  Envido en région parisienne, est elle aussi sous procédure de sauvegarde.

      Les dirigeants relativisent. Issu d'une famille qui a réussi dans le bâtiment, le Pdg de Waterbike insiste sur la jeunesse du marché de l'aquabiking individuel. S'il reconnaît quelques erreurs de recrutement « au début », Alain Lellouche l'assure : « Aujourd'hui, nous portons une très grande attention à la sélection de nos emplacements et de nos partenaires. Nous cherchons des professionnels prêts à s'investir personnellement dans leurs centres ».
      De même, s'il continue de vendre des appareils à des instituts multi-activité qui ne prennent pas son enseigne, il dit « veiller à ce qu'ils ne soient pas situés trop près » des centres sous contrat de licence de marque, à qui il accorde un territoire exclusif.

      Un concept à adapter ?

      De nouveau président d'Envido depuis début novembre, Hervé Corlay, par ailleurs dirigeant de Point Soleil, admet que le développement de son réseau d'aquabiking a été « disons modéré » en 2014. Mais estime cela « plutôt sain ».
      « Le marché a grandi très vite de façon un peu anarchique avec beaucoup d'ouvertures, mais aussi beaucoup de sorties de réseaux », analyse Hervé Corlay. Pour qui « le modèle initial avec 5 ou 6 appareils n'est pas suffisant dans certaines zones où l'offre et la demande commencent à s'équilibrer ».
      D'où l'idée d'ajouter, pour Envido, d'autres prestations comme le sauna japonais (détox) et la presso-esthétique, afin d'améliorer les chiffre d'affaires. Les centres du franchiseur, qui cherchent repreneurs pour partie d'entre eux, ont déjà commencé à être équipés « avec satisfaction » de ces nouveaux appareils.
      « Pour les centres dédiés, rien ne vaut la spécialisation Aquabike avec 4 cabines minimum », réplique Waterbike. Pour autant, Alain Lellouche s'apprête à lancer lui aussi un nouvel appareil, le WaterRun – un tapis motorisé avec buses d'hydromassage –  dont il attend un grand succès.

      Des résultats à confirmer

      Pour le moment, évaluer l'activité et la rentabilité réelles du secteur reste difficile. En dehors des problèmes manifestes d'Envido, très peu de données sont disponibles sur les centres Vitabike ou So forme, par exemple.
      Il est vrai que, quelle que soit l'enseigne, la grande majorité des centres existants n'ont pas encore publié leurs premiers comptes annuels, vu leur jeunesse.
      Quant à ceux qui l'ont fait après un ou deux exercices – une vingtaine chez le leader Waterbike -, ils affichent des réalités contradictoires.
      Si des centres comme ceux de Paris Saint-Charles ou Rue de la Pompe, Montmartre, Antony, Hyères et, selon le dirigeant du réseau, Auxerre et Suresnes, fonctionnent bien, il n'en est pas de même de Paris rue des Archives, Vincennes, Boulogne-Billancourt ou Cannes. Et les CA déclarés sont encore loin des 300 000 € en année 3 évoqués par l'enseigne pour un centre de 4 cabines (avec 220 000 euros d'investissement initial minimum).
      Quant aux deux unités en propre, à Paris rue du Faubourg Saint-Honoré et à Saint-Maur (94), toutes deux reprises à des ex-licenciés, elles n'affichent pas leurs résultats. Pas plus que le show-room de l'avenue de Flandre.

      Alain Lellouche demande toutefois qu'on laisse « du temps au temps » à ce jeune secteur. Il se dit « totalement confiant » dans l'avenir de ce « marché très porteur dont l'activité n'est pas encore assez connue des Français ».  Le dirigeant annonce un « changement de stratégie de communication » pour monter en puissance, en 2015, en télévision et en affichage. Et continuer d'ouvrir « deux à trois nouveaux centres Waterbike par mois ».
      Plus modeste, Vitabike prévoit 12 ouvertures en franchise l'an prochain. De même, Hervé Corlay, qui « ne fait pas la course mais travaille sur le long terme » vise une dizaine de recrutements pour Envido sur la même période. Et s'affirme certain que le marché « va peu à peu se structurer ».

      60 000 €
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