Derrière le leader succursaliste Décathlon, la concurrence fait rage entre les enseignes généralistes de sport. En phase active de recrutement, Intersport, Sport 2000 et Go Sport cherchent à faire valoir leurs atouts respectifs.
Un secteur qui ne cesse de grimper
Des quatre acteurs dominant le paysage de la distribution avec une offre généraliste (textile, chaussures, matériel, ski, cycle…), trois – les coopératives Intersport (n°2 du marché) et Sport 2000 (n°4) ; et le groupe Go Sport (enseignes Go Sport et Courir), converti à la franchise depuis 2012 – s’appuient sur le recrutement de chefs d’entreprise indépendants pour nourrir leur développement.
Ces trois challengers cravachent derrière le leader succursaliste Décathlon (groupe Mulliez), lequel totalise 911 magasins dans le monde dont 288 en France, où la chaîne pèse plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Vaste programme d’ouvertures chez Intersport…
Sous l’impulsion de ses sociétaires, à la fois patrons de points de ventes et décideurs de la stratégie globale du groupe puisque détenteurs du capital, la coopérative a entrepris un vaste programme d’ouvertures. Déployée sur des formats de 1 500 à 2 000 m², la chaîne a engrangé 25 000 m² de surface commerciale l’an dernier à la faveur de 26 inaugurations. Intersport, qui fédère 650 magasins dans l’Hexagone, va encore procéder à 25 ouvertures en 2015, en périphérie mais aussi en centre-ville comme récemment à Paris et à Marseille.
… qui capitalise aussi sur The Athlete’s Foot
Pour atteindre ses objectifs, Intersport, qui lancera l’an prochain un système de click & collect dans l’ensemble de son réseau, entend séduire de nouveaux adhérents, des candidats plutôt expérimentés disposant d’un apport personnel d’environ 300 000 euros. “Il y a des villes à prendre, des opportunités à saisir, indique le président, Jacky Rihouet. Notre ambition est d’atteindre, à l’horizon 2020, 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 20 % de parts de marché” (contre 16 % à ce jour, ndlr).
Sport 2000 revient dans la course
Regroupant 457 magasins (superficie moyenne : 800 m²) dont 216 en stations de montagne, Sport 2000 a retravaillé ses fondamentaux. “Depuis 18 mois, nous menons des tests dans une soixantaine de sites afin de faciliter la gestion du point de vente et le parcours client et pour optimiser l’animation et l’efficacité commerciales. Dans notre métier, les stocks se commandent six mois à l’avance : il faut donc s’efforcer d’avoir le bon produit et les bons assortiments (sport et mode) dans le bon magasin.” Les premiers résultats sont encourageants : en 2014, Sport 2000 a vu son activité progresser de 1,8 %, à 563 millions d’euros.
Visant cinq ouvertures annuelles, l’enseigne recrute des commerçants, des cadres issus de la grande distribution et des couples. “Il faut être un excellent manager puisqu’il faut encadrer dix salariés par site”, rappelle Christophe Mostaert. En termes d’investissement, concrétiser un projet nécessite une enveloppe globale comprise entre 750 000 et 1 million d’euros.
Go Sport : l’offensive en franchise
Depuis trois ans, le groupe a ouvert son recrutement, proposant un contrat d’affiliation pour Go Sport (l’affilié paie une redevance pour utiliser la marque et est propriétaire des stocks) ; et une formule de commission-affiliation s’agissant de Courir (la tête de réseau assure le réassort des marchandises et reprend les invendus). “Les deux enseignes sont indépendantes mais déploient des synergies communes sur toute la partie achats, logistique et back-office”, précise André Ségura, directeur général du groupe.
Pour l’enseigne Go Sport, l’affiliation doit permettre de consolider le réseau dans les villes moyennes de province, avec l’appui d’entrepreneurs fins connaisseurs de leur marché local. Le groupe reste également à l’affût d’opérations de croissance externe. Il a ainsi mis la main, cette année, sur la chaîne régionale Megasport (dans l’Est) et sur 18 boutiques du chausseur Bata, placé en redressement judiciaire.
Un métier plaisir pour les franchisés
Autre atout : les grandes enseignes du secteur ont de l’expérience à faire valoir et ont toutes largement atteint la taille critique nécessaire leur permettant de réaliser de substantielles économies d’échelles sur la partie achats auprès des gros fournisseurs internationaux. Le nerf de la guerre dans la profession.
Un marché plutôt en forme
La chaussure de sport (+ 9,3 %), le cycle (+ 7,5 %), le running et la chaussure de football ont été les segments les plus dynamiques. Davantage que le textile et la location de ski, dont l’activité est restée étale.
Côté circuits de distribution, les spécialistes (commerce intégré et associé, franchises et indépendants) ont vu leur chiffre d’affaires global croître de 3,9 %.
A noter enfin, sans surprise, la montée en puissance des achats sur Internet (plateformes généralistes, VPC, pure players…), qui atteignent 870 millions d’euros (+ 13 % l’an passé).