Portés par l’attrait pour la diététique et les produits sains, plusieurs concepts proposant une offre principale de jus de fruits multiplient les points de vente. Assiste-t-on à l’émergence d’un nouveau créneau ?
Déjà dans les années 80, Le Paradis du Fruit développait des implantations conjuguant bar à fruits, glacier et restaurant. Installée sur des surfaces de 250 à 350 m², la chaîne, qui regroupe aujourd’hui 22 unités (dont 7 en franchise), n’a toutefois connu qu’un développement limité.
Mais depuis deux ans, les bars à jus de fruits exclusifs, implantés sur des kiosques ou des petites surfaces, envahissent les centres villes. S’inspirant de concepts largement développés de l’Australie aux Etats-Unis, ils proposent des jus de fruits et légumes fraîchement pressés et des smoothies (jus à base d’ingrédients naturels, mélangés à de la glace pilée ou du yaourt frais), à emporter ou au comptoir.
Les cocktails doivent être préparés devant le consommateur (car au bout de quelques heures, ils perdent toutes leurs vitamines) dans un local bien agencé, agréable avec des couleurs acidulées et attirantes.
Nécessitant des investissements peu importants (pour se lancer il faut prévoir un investissement matériel allant de 20 000 à 50 000 euros selon la formule, et comprenant centrifugeuses, meubles frigorifiques, etc.), ces enseignes se veulent une alternative santé aux concepts de restauration rapide classique.
Si plusieurs chaînes intégrées, comme Helixir et Wannajuice, sont présentes sur ce marché, ce sont les réseaux du commerce organisé qui se développent le plus rapidement.Feel Juice, qui a ouvert son pilote en 2006 à Nantes, regroupait, fin 2010, 11 points de vente dont 8 franchises, et prévoit une dizaine d’ouvertures cette année. « Notre réussite repose sur l’adaptation du concept du juice bar anglo-saxon aux exigences des Français, estime Fabrice Folliot, le directeur de l’enseigne. Cela passe en particulier par une offre de produits complémentaires : salades originales, soupes, wraps ».
D’origine irlandaise, Zumo a pour sa part ouvert ses premiers points de vente hexagonaux à l’été 2008 et aligne déjà une vingtaine d’unités. L’enseigne s’est développée en s’appuyant sur deux master franchisés régionaux et a obtenu le prix de la performance lors de la remise des Enseignes d’Or 2010.
Citons également Juju’s, qui a lancé sa franchise en 2010. Ou Jolijus, créé par un diplômé d'hôtellerie qui en avait assez de la « malbouffe », et qui propose des « stands agrumobiles ».
Il existe donc un véritable mouvement, et cette activité risque bien de susciter d’autres vocations. Mais il est sans doute trop tôt pour savoir si elle sera véritablement pérenne au-delà d’un effet de mode. En attendant, on peut dégager quelques grandes lignes indispensables à la réussite.
La clientèle attirée par cette offre se compose majoritairement de jeunes actifs urbains, de femmes soucieuses de leur bien-être et de leur santé, des consommateurs à la recherche de renouveau gustatif et de bénéfices en termes de santé, malgré des prix plus élevés que ceux des jus de fruits traditionnels.
Les toucher nécessite de s’implanter sur des surfaces de 10 à 30 m², situées sur des axes très passants, en emplacement numéro un, près d’activités de loisirs, ou en centre commercial, à l’instar du Feel Juice implanté aux 3 Moulins, d’Issy-les-Moulineaux.
Tout l’enjeu consiste donc à trouver un local très bien placé à un prix permettant la rentabilité de l’activité. Un dilemme qui, de fait, est aujourd’hui celui de nombreuses franchises.