La franchise a prouvé sa capacité de mobilisation en période de crise : chez Attila, nous avons établi une feuille de route en une semaine, grâce à des groupes de travail composés de franchisés.
Quelle est la situation des franchisés Attila dans le contexte actuel lié à l’épidémie de coronavirus : sont-ils actifs ou pas ?
Depuis le 20 avril, on rouvre au fur et à mesure selon l’état de préparation des agences : en début de semaine, plus de 70 % des 100 agences Attila étaient réouvertes.
Nous avons d’abord subi l’effet de l’arrêt brutal des chantiers. Puis est venu le temps de la réorganisation opérationnelle sur les gestes barrière : nous avons mis en place des procédures et des modes opératoires. Nous sommes habitués à ce type de procédures extrêmement exigeantes, car dans notre métier, la maintenance de toitures, nous sommes amenés à travailler en présence d’amiante.
Après avoir stoppé l’activité, nous avons élaboré un plan de reprise en mobilisant le réseau : en quatre jours, nous avons mis au point une feuille de route sur le management, la trésorerie, la reprise d’activité…
Il a fallu prévenir les clients et se réorganiser, mais notre activité ne s’arrête pas du jour au lendemain, surtout dans le B to B où la fidélisation des clients est importante : le réseau avait un stock de commandes représentant deux mois de travail en moyenne, et nous avons continué à prendre des commandes pendant cette période.
Notre réseau s’en sort plutôt pas mal par rapport à d’autres franchiseurs, notamment dans la restauration. Le premier mois, notre activité a baissé de 26 %. Sur le mois d’avril, la baisse a été de 52 % mais, sur le mois de mai, elle devrait repartir à la hausse.
Nous sommes très optimistes sur la suite, même si le discours des pouvoirs publics nous incite à rester prudents : est-ce qu’on va pouvoir reprendre le 11 mai ou pas ? La crise va toucher tout le monde, mais nous ne sommes pas les plus mal lotis.
Quelles mesures avez-vous mises en place pendant la période de fermeture, notamment auprès des franchisés Attila ?
Je me suis adressé aux franchisés Attila à travers trois vidéos. La première portait sur la nécessité de fermer les entreprises, avec comme fil conducteur la constitution de groupes de travail. La deuxième portait sur la restitution de ces groupes de travail. La troisième, à paraître, résume ce qui s’est passé fin avril.
J’ai adressé des messages clairs et forts, avec des moyens derrière : notre centrale d’achats, notre service grands comptes, en lien avec les grands groupes, étaient mobilisés pour accompagner les franchisés.
Nous n’avons pas touché à nos redevances, mais nous avons aidé nos franchisés par des actes forts : nous avons reporté de 15 jours, puis un mois, tous les prélèvements de la centrale d’achats ; et nous avons payé nos franchisés d’avance sur les contrats passés par le service grands comptes.
Nous avons ainsi accompagné leurs besoins en trésorerie en reportant les prélèvements et en avançant les versements. Nos franchisés continuent à payer leurs loyers, certains n’ont pas sollicité de prêt garanti par l’Etat : nous sommes plutôt dans une perspective de retour rapide à la croissance.
Quels sont vos objectifs de développement en franchise ?
Il reste encore 200 territoires disponibles : nous en avons identifié 300 au total et 100 sont déjà pourvus, donc il reste des territoires disponibles partout en France.
Notre ambition est d’ouvrir 10 nouvelles agences franchisées Attila par an. Cette année, nous avons déjà signé des contrats avec 10 franchisés en place qui vont ouvrir une deuxième implantation, et avec une dizaine de nouveaux franchisés.
D’habitude, nous recevons une fois par mois 3 à 4 candidats en journée découverte au siège mais pendant le confinement, grâce à la visioconférence, on a pu échanger avec davantage de prospects : nous allons conserver ce schéma.
Quel est votre point de vue sur l’impact de la crise sur le domaine de la franchise à moyen et long terme ?
La franchise a prouvé sa capacité de mobilisation en période de crise : chez Attila, nous avons établi une feuille de route en une semaine, grâce à six groupes de travail composés de cinq gérants franchisés chacun.
Cette intelligence collective nous apporte de la sécurité et de la sérénité, de même que le support de nos services informatique, grands comptes, centrale d’achats… : grâce ce système, la force du groupe est flagrante.
Attila croit à l’effet de groupe : c’est une force qui est dans notre ADN en permanence, nos responsables de service sont habitués à piloter des groupes de travail. Coïncidence : nous avions suivi une formation à la gestion de crise six mois avant celle du coronavirus, et cela nous a plutôt pas mal aidés !