Il reste encore des zones à pourvoir, y compris dans certains arrondissements de Rennes, Le Mans, Poitiers, Marseille et même Paris !
Avec 1 200 points de vente adhérents, Orpi-Solutions Immobilières est le premier réseau d’agences immobilières en France : quel est votre point de vue sur le marché de la transaction dans l’ancien en ce début d’année 2012 ?
L’activité de nos agences se maintient car la demande d’immobilier est réelle, même si la problématique du logement est absente du débat présidentiel. Beaucoup de projets immobiliers liés à un divorce, une mutation ou une perte d’emploi alimentent encore le marché, mais se heurtent à un problème de resserrement du pouvoir d’achat immobilier : les banquiers se montrent un peu plus réservés. On ne voit plus d’opérations à 100 % ou 110 % de financement et les durées de crédit sont plus courtes, en moyenne inférieures à 20 ans.
Les Français n’ont donc plus le même pouvoir d’achat et les primo-accédants en souffrent énormément. Le Prêt à taux zéro (PTZ) dans l’ancien, qui constituait un petit coup de pouce et aidait les gens à se lancer, a par exemple été supprimé par le 3ème plan de rigueur… Mais le marché reste actif : nos équipes passent beaucoup de temps sur le terrain car le comportement des acquéreurs a beaucoup changé. Certains réservent plusieurs biens dans des agences différentes, font en quelque sorte leur marché, puis exercent le droit de retrait prévu par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) !
Il faut que les banquiers fassent attention à ne pas fermer le robinet du crédit et que les vendeurs fassent attention à vendre au bon prix : sinon, leur bien se verra éjecté du marché.
Votre enseigne était présente au salon Franchise Expo Paris en mars dernier : quels profils de candidats recherchez-vous et comment se passe leur intégration ?
Nous avons noué des contacts de bonne qualité sur Franchise Expo Paris. Aussi bien des créateurs qui se disent : « Pourquoi pas moi ? », que des agents existants isolés. Orpi leur offre les avantages d’une coopérative or, un entrepreneur indépendant préfère souvent rejoindre un coopérative, parce qu’il y reste maître de son destin. Chez nous, en assemblée générale, tous les associés votent. Nous ne sommes pas dans une logique de création de richesse : nos actionnaires, c’est nous-mêmes ! L’excédent d’exploitation est réinvesti dans le réseau.
C’est pourquoi nous avons un objectif de développement, mais pas à n’importe quel rythme, car nous nous ne sommes pas dans une logique de profit en termes de recrutement. Nous recherchons une complémentarité d’implantation entre les nouveaux entrants et les adhérents en place. En effet, le système Orpi est basé sur notre fichier commun des mandats. C’est pourquoi notre recrutement passe par un système de cooptation : les agents immobiliers Orpi décident s’ils veulent coopter un nouvel agent immobilier et partager leurs mandats avec lui : ils ont besoin d’avoir confiance les uns envers les autres.
Nous voulons nous implanter sur toute la France territoriale, continentale et Dom, là où il y a des marchés immobiliers. Il reste encore des zones à pourvoir, y compris dans certains arrondissements de Rennes, Le Mans, Poitiers, Marseille et même Paris ! Il y a encore beaucoup d’opportunités et nous n’excluons pas de nous exporter au-delà des frontières dans un avenir proche : nous procédons déjà à des échanges de biens et de fichiers avec des professionnels implantés dans différents pays européens…
Que pensez-vous de la concurrence des réseaux de mandataires immobiliers ou d’agents commerciaux, toujours plus nombreux sur le marché de la transaction ?
Les réseaux de mandataires n’ont rien à voir avec les métiers que nous pratiquons : je rappelle que chaque agent immobilier Orpi est titulaire d’une carte professionnelle délivrée par la préfecture de son département. Le problème, c’est que les mandataires sont perçus comme des professionnels, et donnent au client une mauvaise image de nos professions.
Je suis d’accord pour qu’il y ait de la concurrence, à condition que tout le monde pratique le même métier avec les mêmes contraintes : la vraie concurrence ne nous effraie pas ! Nous connaissons la valeur de notre savoir-faire et notre capacité à réagir : je pense qu’il est urgent que les pouvoirs publics et les professionnels de l’immobilier se retrouvent sur une réforme réelle et structurelle de la loi Hoguet, qui régit notre profession.