Notre objectif est bien de renforcer le réseau des magasins Archea et non de le développer à tout-va.
Quel est aujourd’hui le positionnement d’Archea ? La conjoncture économique difficile a-t-elle impacté vos résultats en 2013 ?
Nous nous positionnons sur du moyen haut de gamme. Notre clientèle est à 95 % constituée de particuliers. Nous commercialisons certes des placards, mais aussi des dressings, des portes de séparation, etc. En 2000, nous avons fait évoluer notre concept vers les solutions d’agencement. La chaîne s’appelait alors Les As du Placard ; depuis, nous avons pris le nom d’Archea.
Les Français se recentrent actuellement sur leur intérieur, ceci est d’ailleurs souvent vrai en temps de crise. Il y a eu également une évolution sociologique depuis une vingtaine d’années : la reconnaissance sociale se fait davantage sur le logement plutôt que sur des signes extérieurs comme une belle voiture, par exemple. Il est vrai que nous bénéficions de cette tendance. Ainsi, sur un marché du meuble en baisse de 5 % en 2013, notre chiffre d’affaires demeure stable à un peu plus de 22 millions d’euros. L’élément vraiment intéressant pour nous est que depuis quelques mois, nos carnets de commande repartent à la hausse, ce qui n’était pas la tendance du début de l’année 2013. Sur 2014, nous visons une croissance de notre chiffre d’affaires. Sur notre marché de niche, certains concurrents ont beaucoup souffert et, localement, nous pouvons reprendre des parts de marché.
Chaque année, votre réseau franchisé progresse mais de quelques unités seulement. Ce développement modéré résulte-t-il d’un vrai choix stratégique ?
Aujourd’hui, nous avons 51 magasins en franchise. Nous avons fait le choix d’une politique de développement raisonnable. Depuis des années, nous avons toujours progressé de 4 à 5 magasins par an. Nous préférons accompagner au plus près nos franchisés lors de leur implantation et de leur développement. Cela nécessite beaucoup de temps. Nous les accompagnons, notamment, dans la recherche de locaux, pour l’élaboration de leur business plan, mais aussi chez le banquier. Par ailleurs, nous nous montrons assez stricts lors de la sélection des candidatures. De ce fait, nous n’enregistrons que très peu d’échec : sur les huit dernières années, nous n’avons déploré qu’un seul dépôt de bilan. Nous cherchons des partenaires avec une expérience de commerçant ou de commercial, ayant travaillé surtout au sein de petites entités. Nous souhaitons beaucoup de polyvalence et d’organisation chez nos franchisés.
Sur 2014, nous devrions ouvrir 3 ou 4 magasins Archea. Nous considérons que nous aurons terminé le maillage pour la France lorsque que nous aurons atteint 65 à 70 implantations. Nous travaillons avec un cabinet de géo marketing qui nous a confirmé cette analyse. En effet, nous ne souhaitons pas que nos magasins se cannibalisent entre eux. Ils doivent disposer d’une zone de chalandise relativement importante. Nous avons déjà un magasin Archea à Genève et nous nous interdisons pas de couvrir davantage le territoire suisse. Par ailleurs, nous nous interrogeons sur la possibilité de nous implanter en Belgique. En tout cas, ce développement à l’international n’est, aujourd’hui, envisagé que sur des pays frontaliers.
Pour un franchisé potentiel, la reprise d’entreprise est-elle aussi une solution pour intégrer votre réseau ?
Oui. Aujourd’hui, plusieurs franchisés souhaitent partir en retraite. Il est vrai que pour certains d’entre eux, l’aventure a commencé dès 1984. Beaucoup de franchisés, qui sont autour de la soixantaine, viennent me faire part de leur projet de céder leur affaire. En reprise, certes l’investissement est plus important que pour une création, mais le risque est évidemment moindre. Pour une reprise, l’investissement est de l’ordre de 150 000 à 200 000 euros. De grosses entités se sont même vendues jusqu’à 500 000 euros. Notre objectif est bien de renforcer notre réseau et non de se développer à tout-va. Nous sommes dans la philosophie de gestion à long terme, comme un groupe familial ou coopératif.