La création d’entreprise est une voie qui permet à une femme de sortir du salariat et de conquérir une liberté matérielle, de mener sa vie comme elle le veut.
On compte peu de dirigeantes fondatrices de franchises : pourquoi selon vous ?
D’après ma propre expérience, on devient entrepreneuse parce qu’on est bien dans cet état d’esprit et pour se détacher des contraintes de la vie classique de salariée. Au départ, c’est pour ça que j’ai créé mon entreprise : j’ai été salariée pendant une dizaine d’années, j’ai mené une vie de femme cadre avec deux enfants. Avec aussi toute les contraintes de la vie familiale, où la femme continue de porter le plus de tâches et d’occupation mentale.
J’ai créé Babychou à 32 ans parce que j’ai compris que j’aurais du mal à évoluer dans une entreprise classique : c’est plus compliqué pour une femme d’atteindre des niveaux de responsabilité dans les entreprises, même dans les ETI.
La création d’entreprise est une voie qui permet à une femme de sortir du salariat et de conquérir une liberté matérielle ; la liberté aussi de mener sa vie comme elle le veut : avec deux enfants, en tant que femme chef d’entreprise, j’ai choisi les moments consacrés à l’accompagnement scolaire, aux parents d’élèves, au parascolaire…
Par rapport à mon expérience, les femmes que je vois dans mon réseau ont un caractère entrepreneur : elles sont douées pour l’entrepreneuriat. Contrairement à ce que l’on croit, les femmes ont le goût du risque et de la nouveauté : quand il s’agit de foncer, elles se posent moins de questions !
Quelle est la proportion d’hommes et de femmes parmi les franchisés Babychou ?
Chez Babychou, il y a actuellement 25 % d’hommes : on aimerait bien en avoir plus, mais les métiers de l’enfance sont perçus comme des métiers féminins… Il faut davantage communiquer sur la parité, expliquer qu’il n’y a pas de métier spécifiquement réservé aux femmes.
Pourtant, on serait plus riches dans la parité, mais ça ne va pas se faire du jour au lendemain : il faut toujours davantage se faire connaître, et aussi montrer que les niveaux de revenus attendus sont intéressants.
Quels sont selon vous les freins à la création d’entreprise par des femmes ?
Il y a deux explications : d’une part, peut-être que les femmes ont moins de modèles de femmes chefs d’entreprise car dans la société, l’image prédominante du sachant, économiquement parlant, c’est l’homme. Sur ce plan, il y a tout un travail à faire depuis l’enfance, à la télévision… De fait, les femmes ont moins confiance en elles car elles sont sous influence : de leur famille, de leur conjoint, de leur père, qui vont leur dire de ne pas prendre de risque, afin de les protéger.
La deuxième raison, c’est que leur capacité d’investissement moyen les amène à créer des petites boîtes, pas des grosses boîtes : elles voient petit parce qu’elles ont moins de moyens au départ, moins de réseaux. Pourtant, la gestion des entreprises féminisées, avec une femme aux commandes, est en général meilleure.
Est-ce que la franchise facilite la création d’entreprise au féminin et si oui, pourquoi ?
En franchise, pour que ça marche, il faut suivre un concept. Or, les femmes ont tendance à être plus « applicantes », pour ne pas dire scolaires. Donc ça marche plus vite, il y a moins de perte de temps par rapport à certains hommes.
La franchise est une voie de succès et d’excellence pour certaines femmes. Plusieurs franchisées Babychou sont multi-franchisées : la réussite leur va bien naturellement, elles n’ont pas besoin de le claironner.
La franchise facilite la création d’entreprise au féminin parce que cela casse les codes d’être plus protégée au départ. Et puis parce que la pression de l’entourage est moins forte quand il s’agit d’entreprendre dans un cadre.