Malgré l’impact de la crise sanitaire, le commerce coopératif et associé affiche un taux de croissance en 2020 supérieur à celui du commerce de détail : +2 % contre -3 %, selon la Fédération du commerce associé (FCA)
Depuis 2002, le commerce coopératif et associé a toujours affiché une performance meilleure que le marché : ce dynamisme ne s’est pas démenti en 2020, malgré l’impact de la crise sanitaire.
L’an passé, la centaine de groupements de commerçants indépendants, exploitant 158 enseignes nationales dans plus de 30 secteurs d’activité, a en effet signé un taux de croissance de 2 %.
« Pour la 19ème année consécutive, ce taux de croissance est supérieur à celui du commerce de détail (2 % contre -3 %) », souligne la Fédération du commerce associé (FCA), qui a rendu ces chiffres publics le 7 mai 2021.
Une forme de commerce en croissance malgré la crise sanitaire
Malgré ses 156 Mds€ de chiffre d’affaires en 2020, le commerce coopératif et associé n’a pas été complètement épargné par les effets de la crise sanitaire.
Ainsi, le nombre de points de vente (50 037) a baissé de 1,02 % par rapport à 2019. De même que le nombre d’associés (les chefs d’entreprise indépendants adhérents des groupements), passé à 31 383 en 2020 (-1 %). « Il y a eu des fermetures dans la restauration, l’hôtellerie ou encore les voyages, reconnaît Eric Plat, Président de la FCA. Mais s’il n’y avait pas eu cette crise, ces chiffres seraient en croissance ».
« L’alimentaire, l’optique, le sport, la maison ou le bricolage ont très fortement embauché : ils sont en positif », souligne celui qui est également PDG d’Atol. En 2021, le commerce coopératif et associé, qui emploie au total 562 585 personnes (centrales + réseaux), envisage d’ailleurs l’ouverture de près de 700 points de vente supplémentaires.
Des enseignes coopératives qui résistent mieux que leurs marchés
Tous secteurs confondus, le commerce coopératif et associé revendique des performances meilleures que celles des marchés considérés.
Dans les métiers qui ont globalement bien tiré leur épingle du jeu en 2020, comme ceux de l’aménagement de la maison et de la construction (bricolage/jardinage) : +15 % pour les groupements contre +13 % sur le marché national, ou des fournitures de bureau/papeterie (+7 % contre +4,2 %).
Mais aussi dans les activités qui ont subi l’impact de la situation sanitaire comme la parfumerie : -7,5 % pour les enseignes du commerce associé vs –20 % sur le marché national, ou l’optique (-8 % contre –20 %).
Virage digital et maillage du territoire national
La Fédération du commerce associé (FCA) avance plusieurs explications à ces performances, à commencer par la puissance et l’agilité du modèle coopératif. Qui a notamment permis aux groupements de négocier rapidement le virage la transformation numérique.
Ainsi, pour les enseignes de bricolage du Groupement Les Mousquetaires (Bricomarché, Bricorama et Brico Cash), les ventes en ligne ont représenté 6 % du total en 2020, avec pour objectif 12 à 15 % en 2025. Et la coopérative JouéClub, qui a réalisé 10 % de ses ventes en ligne en 2020, vise 15 % en 2021.
Autre atout des groupements concernés : l’implantation de leurs magasins, en majorité en centre-ville (plutôt qu’en centre commercial) et dans des villes de moins de 50 000 habitants (plutôt que dans les grandes villes), qui leur permet d’espérer bénéficier des tendances démographiques amplifiées par la crise Covid.
La Fédération du commerce associé souhaite une réouverture rapide du commerce
Particulièrement mobilisée depuis un an pour « éviter le sacrifice du commerce an période de crise », selon la formule d’Eric Plat, la Fédération du commerce associé souhaite désormais une « réouverture très rapide du commerce », dont Jean Castex doit préciser le calendrier et les modalités dans les jours qui viennent. Selon les premiers échanges entre la FCA et le gouvernement, « une démarche géographique n’est pas exclue, en fonction du taux d’incidence par région », explique sa déléguée générale Alexandra Bouthelier. Mais « sans limite en fonction des m² » (10 000 m² actuellement pour les surfaces commerciales non alimentaires) et « a priori, sans pass sanitaire » (envisagé pour accéder aux lieux réunissant plus de 1 000 personnes).
A partir du 19 mai, tous les magasins réouvriraient en respectant une jauge d’un client pour 8 m² dans les boutiques de moins de 400 m², 10 m² dans les points de vente de plus de 400 m². Puis, à partir du 9 juin, les commerçants devraient respecter une jauge unique de 4 m² jusqu’à la levée de cette contrainte, envisagée pour le 19 juin. Reste à savoir si les arbitrages finaux seront conformes à cette base de travail.