Notre objectif principal est de rester leader sur le segment du retail spécialisé dans la course à pied, et d’être la référence sur ce marché.
Votre réseau coopératif spécialiste de la course à pied fêtera ses 30 ans en 2025 : où en est son développement ?
La coopérative Running Rando Conseil regroupera 74 magasins spécialisés avec celui qui ouvrira prochainement à Alès. Nous développons deux marques distinctes : Running Conseil et Rando Conseil. Une vingtaine de magasins ont la double enseigne : certaines boutiques Running Conseil accueillent des corners Rando Conseil et une dizaine sont vraiment à 50/50 entre l’offre running et l’offre randonnée. Pour nous, c’est une perspective d’avenir puisqu’il y a beaucoup de traileurs font de la randonnée en famille ou entre amis. De plus, nous avons un réseau historique : l’enseigne fêtera ses 30 ans en 2025, donc nos premiers clients auront aussi 30 ans de plus et, de la course à pied à la randonnée, il n’y a qu’un pas. Même si, depuis le Covid, on constate un vrai rajeunissement de la clientèle sur ce segment : la randonnée est devenue plutôt jeune, fun et très instagrammable.
Quels sont vos perspectives de développement pour les années qui viennent ?
Nous avons actuellement entre 8 et 9 dossiers sous le coude pour de futures ouvertures de magasins. Dont 50 % avec des porteurs de projet et 50 % avec des chefs d’entreprise indépendants ou des franchisés déçus qui souhaitent nous rejoindre. Dans le dernier cas, cela dépend des dates de leur contrat : ils devraient nous rejoindre soit d’ici la fin de l’année, soit à la rentrée. Nous voulons en priorité consolider notre maillage sur les grosses métropoles, où il y a de la place pour deux magasins, et nous renforcer sur le centre de la France.
Nous visons toujours la centaine de magasins, mais nos objectifs ne sont plus vraiment chiffrés comme par le passé : aujourd’hui, nous nous sommes recentrés sur notre objectif principal, qui est de rester leader, de la tête et des épaules, sur le segment du retail spécialisé dans la course à pied, et d’être la référence sur ce marché. C’est pourquoi nous avons lancé il y a quelques semaines notre site internet sous forme de « ship from store » (expédition depuis un magasin). Le principe, c’est de géolocaliser au plus près du consommateur final le magasin qui a le ou les produits en stock. Cela nous permet d’être un peu plus écologiques, et surtout plus réactifs, puisque nos stocks sont dispatchés dans l’ensemble de nos boutiques. Ce service est pour l’instant disponible uniquement sur la France métropolitaine et la Corse, même si nous avons également deux magasins en Guadeloupe, un à La Réunion et un en Nouvelle-Calédonie.
Pour renforcer la notoriété de notre marque et de notre réseau, nous avons aussi lancé une campagne de publicité sur la chaîne L’Equipe TV.
Comment a évolué votre activité ces deux dernières années ?
En 2023, nous avons connu au deuxième semestre une croissance de +10 à +20 % selon les mois, liée à l’arrivée de 15 nouveaux magasins en juillet. Notre objectif de chiffre d’affaires sur l’année était de 40 M€, nous l’avons dépassé avec 42 M€ de CA TTC. Puis de janvier à août 2024, nous avons enregistré une croissance moyenne de +48,5 %. A périmètre constant, la croissance réelle est de +25 à +30 %.
Depuis le premier janvier, l’analyse mensuelle de l’ensemble des adhérents me permet de mettre en avant les dix plus fortes progressions et, sur le mois d’août 2024, le 10e était à +87 %. Cela veut dire que, chaque mois, 7 à 8 magasins doublent leur chiffre d’affaires, sachant que ce ne sont pas des unités qui ont ouvert en 2023.
Nous connaissons donc une croissance exponentielle, qui s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, depuis deux ans, nous avons mené un gros travail sur notre marque, qui a aujourd’hui une aura, et qui est plus que légitime avec près de 75 magasins. Ensuite, nous sommes partenaires de plus d’un millier de courses si l’on cumule tous nos magasins : cela veut dire que plus d’un millier de coureurs portent nos couleurs chaque week-end. Cela représente un énorme travail de terrain. Enfin, depuis deux ans, la coopérative a vraiment mis des moyens sur la communication, en étant partenaire de courses telles que Marseille-Cassis, le Marathon de Paris, la tournée Ironman, l’Ultra Trail du Mont Blanc… Notre structure coopérative nous donne une agilité, une réactivité supplémentaire par rapport à nos concurrents.
Quels sont les critères pour devenir adhérent Running Rando Conseil ?
Quand la coopérative recrute, nous sommes souvent à la recherche de magasins déjà existants pour gagner du temps : nous prospectons soit des indépendants, soit des franchisés déçus. Nous raisonnons aussi par critères géographiques, afin de renforcer notre maillage dans les zones où le réseau n’est pas encore présent.
Nous recrutons aussi des porteurs de projet et dans ce cas, il n’y a pas de profil-type. Nous recevons énormément de demandes : une commission d’adhésion et le conseil d’administration statuent pour ou contre ces entrées, en fonction de notre cahier des charges. Nos critères sont entre autres le potentiel de la zone de chalandise, la surface du magasin et les références produits qu’on peut y retrouver.
Quels sont les investissements à prévoir pour devenir adhérent Running Rando Conseil ?
Nous nous différencions beaucoup de la franchise sur l’accompagnement mais aussi sur le coût pour un magasin de l’adhésion à la coopérative. En effet, notre cotisation mensuelle est de 350 € TTC, contre 1 000 à 1 500 € TTC pour nos concurrents. Chez nous, il n’y a pas de droit d’entrée, c’est comme un compte courant d’associé : vous versez une somme de 4 000 € pour devenir coopérateur, et rentrer dans notre capital, qui est variable. Vous récupérez cette somme le jour où vous quittez la coopérative. Cela vous donne doit à une voix : un magasin ou une entreprise a un vote. Par exemple, certains chefs d’entreprise ont deux magasins mais une seule société, donc ils n’ont qu’un vote. Et si demain la coopérative fait des bénéfices, ils seront divisés par le nombre de parts, tout simplement.
L’investissement initial dépend de la taille du magasin : pour 100 m² de surface de vente, conforme à nos critères, en incluant un stock minimum et quelques travaux d’agencement, il faut prévoir environ 150 000 € de budget en moyenne.
