Alors que la consommation de bière a retrouvé des couleurs depuis quelques années plusieurs concepts affermissent leur position sur ce créneau. Ils devraient continuer à se développer dans les années à venir.
Depuis plusieurs années la consommation de bière connaît un renouveau en France. Après 30 ans de baisse (1% par an en moyenne), le marché (environ 20 millions d’hectolitres par an) a renoué avec la croissance et augmenté de 3% par an en 2014, 2015 et 2016 (les statistiques pour 2017 ne sont pas encore connues).
Parmi les facteurs qui ont contribué à cette évolution, il y a le fait que les femmes sont de plus en plus adeptes de la boisson à base de houblon. La tendance est aussi à la montée en puissance des bières premium et des bières aromatisées sans alcool. Par ailleurs, depuis le début des années 2010, de nombreuses brasseries ont fait leur apparition. Souvent régionales ou artisanales, elles ont contribué à diversifier l’offre, tant au niveau des types de bières qu’au niveau des saveurs. Aujourd’hui, on compte plus de 1 000 brasseries sur le territoire français et plus de 2 000 marques de bières. Tout cela a contribué à moderniser l’image de la boisson et représente un terrain favorable pour les réseaux, de caves comme de bars, qui ont choisi de s’appuyer sur la bière.
V and B a passé le cap des 150 unités
Fondé en 2000 par Jean-Pierre Derouet et Emmanuel Bouvet, V and B est un concept fondé sur l’alliance d’un espace de vente (350 bières, 300 vins et 200 whiskies et rhums), ainsi qu’une zone bar-dégustation, dotée d’une terrasse, permettant de passer un moment convivial entre collègues, amis ou parents. Des animations permettent de dynamiser les ventes, avec des rendez-vous classiques comme la Saint-Patrick en mars, la foire à la bière en mai, l’Oktoberfest fin septembre, mais aussi des retransmissions d’événements sportifs, des réunions d’associations locales, etc.
L’enseigne a ouvert son 150ème point de vente, en 2017 en banlieue d’Orléans et met en avant un objectif de 200 unités pour la fin 2019. Pour accompagner ce renforcement, la centrale d’achat de l’enseigne, située en Mayenne, s’est dotée d’une nouvelle unité logistique de 6 500 m², permettant des frais de port mutualisés, des frais négociés et des livraisons régulières. La tête de réseau fait état d’un chiffre d’affaires de 550 000 euros après deux ans d’exercice.
Croissance raisonnée pour La Cervoiserie
La Cervoiserie est un réseau de taille modeste (16 caves à bière) qui poursuit son expansion en privilégiant le Grand Ouest. Créée en 2004 et développée en franchise à partir de 2010, la chaîne vise 5 ouvertures par an. Elle propose une grande variété de bières (environ 250 références en bouteille ou en fût) et anime ses magasins en faisant tourner les produits de niche, bières de spécialités.
L’offre comprend également des whiskys de renom, ainsi qu’une gamme d’accessoires griffés. Un bar permet des retrouvailles entre amis ou collègues pour une dégustation, autour d’une retransmission sportive sur écran géant ou de musiciens et d’artistes. Toutes les unités sont situées dans des zones commerciales et entendent capter le trafic de périphérie.
My Beers prend son élan
Créé en 2014 dans la Drôme, My Beers se veut un lieu convivial reposant sur une double activité : une cave à bière avec 450 références issues de 35 pays, et un bar de dégustation, où peuvent se retrouver collègues pour un « afterwork », mais également famille ou amis, autour d’une offre plus limitée (une dizaine de marques de pression, une centaine de références du monde en entier en bouteille). Du vin et des boissons sucrées sont aussi à la carte. Des animations contribuent à dynamiser les points de vente : concerts avec des groupes de musique de la région, soirées à thème, apéritifs-quizz, et retransmissions de matchs.
Le concept, qui a commencé à être dupliqué modestement il y trois ans, a vocation à s’implanter sur des zones de chalandise de 30 000 habitants au minimum. Aujourd’hui, le réseau regroupe 12 unités.
Orge & Houblon veut se faire un nom
Au départ grossiste de bières, principalement belges, à destination des professionnels (caves, bar, restaurants, entrepositaires), Orge & Houblon développe également, en concession, un concept de cave et de bars à bière, sur de petites surfaces (20 à 40m²).
Des caves sont déjà présentes à Lille, Tours, Nantes et Montargis. Bientôt à Toulouse, Bordeaux, Belfort, Niort, Dole, Saintes et Perpignan. Elles se veulent un lieu de dégustation et de conseil, où on peut passer un moment après le travail, y associer une bière à un repas dominical, y trouver conseil en vue d’une occasion ou, simplement, en vue de s’offrir quelques minutes de dégustation.
La franchise de brasseries Ninkasi veut se renforcer autour de Lyon
Fondée à Lyon il y a 20 ans par Christophe Fargier, avec la volonté de développer en France le modèle des micro-brasseries américaines, Ninkasi se veut une enseigne de brasseries festives. Mixant dégustation de bières régionales, offre de restauration (en partenariat avec des acteurs locaux) et organisation de soirées, les brasseries sont pensés comme « des lieux de brassage », à l’ambiance chaleureuse et conviviale.
Développé en franchise depuis 2013, le réseau aligne aujourd’hui 13 établissements – dont 4 en franchise –, et se donne pour objectif de regrouper 30 établissements d’ici 2020. Mais à l’heure actuelle l’enseigne souhaite se développer exclusivement en Auvergne-Rhône-Alpes, car elle soutient les filières courtes et travaille activement au sourcing de ses fournisseurs en région : en 2018, elle a pour ambition d’ouvrir 6 nouveaux points de vente, dont 4 à Lyon.
Au Fût et à Mesure mise sur l’originalité
La spécificité des bars à bière Au Fût et à Mesure est que le client est responsable de sa propre consommation. Il dispose d’une carte à puce qui lui permet de se servir. Les fûts sont à même la table et les pompes sont automatiques.
Les premiers Au Fût et à mesure ont été implantés en centre-ville ou dans des quartiers de vie nocturne, mais l’enseigne a plus récemment expérimenté une nouvelle typologie d’implantation, dans un quartier dortoir proche d’une zone d’affaires, où l’offre de bars manque et la concurrence est moins forte. Le concept est présent dans 25 villes.
