L’an dernier, le secteur a enregistré ses meilleures performances commerciales depuis 2000, avec une évolution nette pour le haut de gamme. Ce rebond repose surtout sur la hausse des grilles tarifaires.
Les chaînes hôtelières ont le vent en poupe. D’après la dernière étude publiée par le cabinet Mkg Consulting, « les chaînes ont vu leur revenu par chambre disponible (Revpar) progresser de 6,5% l’an dernier, soit la plus forte évolution enregistrée depuis 2000 ». Ce regain d’activité confirme les prévisions les plus optimistes des experts et intervient dans un contexte un peu particulier : celui de la consolidation et de la restructuration du secteur. Déjà amorcé ces deux dernières années, le mouvement vient encore de s’accentuer. B&B a ainsi procédé au rachat de Villages Hôtel il y a quelques jours. Tandis que Rhm Hôtels – propriétaire de l’enseigne Balladins – vient de changer de mains au profit d’un fonds d’investissement (Cbre Investors).Une hausse générale des prix moyens. Ce bon résultat s’expliquerait par un double effet de levier. D’abord par la légère progression du taux d’occupation qui atteint 67,9%, en hausse de 0,7 point. Les enseignes de 0 et 1 étoile, où les chaînes de franchise sont très présentes (de type Formule 1, Etap Hôtel, Première Classe), pointant toujours en tête avec des taux respectifs de 70,8 à 70,9%. Le facteur prix a été encore plus déterminant, avec une hausse globale de 5,3% enregistrée au cours de la période. L’année s’est terminée sur les chapeaux de roues avec une hausse du RevPar de plus de 10% en décembre dernier.Les franchisés gagnent des parts de marché. Parmi tous les segments, c’est celui des 4 étoiles qui a enregistré les meilleures performances avec une évolution de 10% de son RevPar. Suivent le créneau 1 étoile (+4,7%) et le 3 étoiles (+4,5%). Déjà perceptible en 2005, l’offre hôtelière affiche une nouvelle baisse du nombre de chambres l’an passé, avec une diminution de 0,4%. Un phénomène que confirme l’étude de Christies + Co : « la tendance actuelle est de proposer des établissements aux capacités plus élevées, permettant une rentabilité plus importante ». Ce qui se traduit par la fermeture progressive d’unités de petite taille au profit de plus récents de capacité supérieure. Soit un facteur favorable au développement des chaînes, qui ont vu leur taux de pénétration progresser et dépasser les 37% en 2006 (contre 30% en 2000). « Les hôtels franchisés sont ceux qui se sont le plus développés et leur part est passée de 2% à 14% entre 1999 et 2006 », précise l’étude.
Côté hiérarchie, il y a eu peu de changement en tête du palmarès des groupes et des chaînes. Accor reste en tête avec un parc de 1347 établissements et Ibis truste toujours la première place côté enseigne (364 hôtels en France). Louvre Hôtels (Kyriad, Campanile) conserve la deuxième place (764 unités) mais compte bien repartir de l’avant très vite. Directeur général du pôle économique, Steven Jacobs prévoit « de doubler la taille du parc dans 5 prochaines années ». La coopérative Best Western arrive à la troisième place tandis que B&B pointe à la quatrième, suite à sa récente acquisition.
Au delà des deux premières places, ce classement est voué à être de nouveau bouleversé. De nouvelles opérations de croissance externe semblent imminentes dans le pôle économique, souvent considéré comme générateur de cash flow par les fonds d’investissement. Le lancement annoncé de la nouvelle chaîne deux étoiles (non normée) par Accor tient également le secteur en haleine. Les prochaines semaines risquent donc d’être animées.