Des mesures d’incitation fiscale récemment votées pourraient stimuler le recours à des systèmes tels que la récupération d’eau de pluie ou le chauffage géothermique, alliant protection de l’environnement et économies d’énergie.
En décembre 2006, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité un crédit d’impôt de 25 % pour les particuliers s’équipant de système de récupération d’eau de pluie entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2009. Ces premières mesures d’incitations fiscales votées par les parlementaires se sont traduites par un arrêté d’application pour les usages externes chez les particuliers, paru au Journal Officiel le 5 mai dernier.
« Les citoyens souhaitaient des solutions qui leur permettent de maintenir leur consommation en limitant leur impact sur l’environnement. Nous nous félicitons d’avoir initié ces propositions qui vont dans le sens des attentes des consommateurs, commente Willy Rohdmann, co-fondateur et directeur associé de Skywater, réseau spécialisé dans la récupération d’eau de pluie, développé en concession depuis 3 ans. Depuis septembre 2005, nous avons rencontré les pouvoirs publics (parlementaires et ministères) pour favoriser une législation encourageant la récupération des eaux de pluie ».
Reste que les particuliers qui achètent des solutions pour la récupération de l’eau de pluie sont encore rares, et ne génèrent pas suffisamment de marge : « Tant qu’il n’y aura pas une obligation d’équiper chaque logement neuf, ce marché restera insuffisant, reconnaît Willy Rohdmann. Celui des entreprises et des collectivités locales, au contraire, est en plein essor : nous avons pour clients certaines grandes enseignes de distribution comme Carrefour, Leclerc, Système U ou Leroy Merlin, mais aussi des transporteurs, ou encore des collèges et des lycées. »L’activité des concessionnaires Skywater ne nécessite pas de stock, car les solutions proposées sont sur mesure. L’apport personnel nécessaire est d’environ 70 000 €. Le pilote implanté dans la Marne aurait réalisé 200 000 € de chiffre d’affaires en 2006, ce qui constitue un objectif pour les concessionnaires en 1ère année (puis 350 à 450 000 € en 2e année).
Sur la niche de marché des énergies renouvelables, d’autres réseaux du commerce indépendant organisé se spécialisent dans la vente et la pose de chauffage géothermique. C’est notamment le cas de France Géothermie. « Ce marché concerne essentiellement le particulier, indique son Pdg Jean-Paul Cammarano. L’ensemble de la filière a réalisé 850 M€ l’an dernier, soit une progression de 100 %. Nous nous positionnons sur un marché très dynamique, où tout reste à faire ».
La cible est constituée par le particulier en phase de construction qui veut réussir son chauffage et gagner en confort, tout en préservant l’environnement et en réalisant de véritables économies d’énergies. « Aujourd’hui, un crédit d’impôt porte sur le captage géothermique et la machine à hauteur de 50 % de l’investissement, explique le Pdg. Mais quand bien même demain il n’y aurait plus de crédit d’impôt, notre technologie restera pérenne et amortissable très vite. »
Pour l’heure, le réseau réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires sur le neuf, mais s’oriente vers le marché de la rénovation, qui s’avère prometteur : « On estime à 500 000 le nombre de chaudières existantes à rénover par an, contre 170 000 chaudières à installer sur le marché du neuf », précise Jean-Paul Cammarano. La chaîne demande une « contribution fixe initiale » de 75 000 €, incluant notamment « plus de 40 jours de formation ». Devenir concessionnaire France Géothermie nécessite un apport personnel de 142 500 €, le chiffre d’affaires d’une unité installée pouvant atteindre « 3,5 à 4 M€ ».