La FFF n'est plus seulement la maison des franchiseurs.
Vous venez d’être nommés au conseil d’administration de la Fédération française de la franchise, ce qui est une première puisqu’avant vous il n’y avait jamais eu de franchisé dans l’organisation. Comment cela s’est-il passé ?
Chaque franchiseur membre de la FFF qui le souhaitait a proposé la candidature d’un seul et unique franchisé. Puis après délibérations, nous avons été élus. Cela s’est fait sur proposition des franchiseurs, donc les candidats étaient forcément des personnes impliquées dans leur réseau. Nous-mêmes sommes les représentants des organismes de dialogue entre franchiseurs et franchisés qui existent dans nos réseaux respectifs (NDLR : présidente du comité consultatif du réseau Jeff de Bruges pour Stéphanie Heller ; fondateur du Groupement des Franchisés Quick pour Eric Azan).
Pensez-vous que cela va réellement changer quelque chose au sein de la Fédération, car vous n’êtes que deux dans un conseil qui compte 18 personnes ?
Effectivement, nous sommes en minorité et nous ne faisons pas partie du bureau exécutif, mais seulement du conseil d’administration. Cela dit, deux c’est toujours mieux que zéro ! D’ailleurs, dès l’an prochain, nous serons trois. Notre présence en tant que telle dans la Fédération est déjà une formidable avancée. Vous savez qu’au moment où cette décision a été prise, il y a un an, certains franchiseurs ont démissionné. Nous imaginons qu’ils avaient peur de la contestation en interne. Mais, via notre présence, la FFF n’est plus seulement la maison des franchiseurs, mais aussi celle des franchisés. Nous allons pouvoir apporter une autre vision : celle des personnes qui sont au plus près du terrain et au plus proche des réalités.
Comment envisagez-vous votre nouveau rôle ? Savez-vous déjà sur quelles thématiques vous allez travailler ?
Pour l’instant nous découvrons. Nous allons observer le fonctionnement sans a priori. Mais nous avons déjà notre leitmotiv : encourager les instances de dialogue franchiseur-franchisé dans tous les réseaux. Les franchiseurs qui ont peur de ce genre d’organismes ont tort. D’ailleurs, aujourd’hui, refuser ces associations c’est se doter d’une véritable bombe à retardement. Ne pas inciter au dialogue n’empêchera pas la contestation. Il ne faut pas oublier que nous, franchisés, sommes les ambassadeurs de nos enseignes respectives. Car qui représente vraiment les réseaux sur le long terme ? Certainement pas leurs dirigeants, qui vont et viennent au rythme des changements d’actionnariat, mais bel et bien les franchisés qui eux, sont là pour longtemps. D’ailleurs, lorsqu’un candidat s’intéresse à un réseau, son premier réflexe est d’aller voir les adhérents existants afin de prendre des renseignements. Nous sommes donc les meilleurs porte-parole des marques et, il est normal que nous soyons écoutés.