Les obstacles auraient-ils été trop nombreux ? Le réseau spécialisé dans la vente de chaussures de sport The Athlete’s Foot s’amenuise comme peau de chagrin. Alors qu’il comptait encore 24 unités en octobre dernier en France métropolitaine, le parc ne serait plus constitué aujourd’hui que de 5 magasins arborant l’enseigne (estimation Franchise Magazine, succursale comprise). De Lille à Aix-en-Provence en passant par La Rochelle, un à un les franchisés tombent l’enseigne, le plus souvent à regret.
Autopsie d’une crise. Depuis le début de l’année 2007, les franchisés ont multiplié les signaux d’alerte envers la tête du réseau. Au cœur de leurs doléances : la disproportion entre les « frais demandés par le franchiseur (droits d’entrée, royalties..) et les services réellement rendus notamment les conditions d’achat auprès des grandes marques de sport ». Certains d’entre eux annonçaient à l’époque se fournir déjà à plus de 50 % en dehors de la centrale d’achat.
En Février, 15 des 19 franchisés montent une association afin de se doter d’une structure de dialogue et de prouver à leur tête de réseau qu’aucun des problèmes soulevés n’est issu de cas isolés. En mars, les membres de l’association sortent mécontents d’une réunion organisée avec les responsables du réseau. Certains jettent l’éponge alors que d’autres y croient encore.
Il faut dire que The Athlete’s Foot est un réseau qui a fait ses preuves. Fondée aux Etats-Unis en 1976, l’enseigne compte aujourd’hui quelques 600 points de vente dans 40 pays. En 1997, Pierre Neirinck, fort d’une expérience de franchisé dans plusieurs réseaux, devient master-franchisé pour la France. Puis son fils, Erwann, prend progressivement l’exécutif de la société (SEREC).
Mais en 2005, alors que la chaîne atteint 40 unités en France, la maison-mère américaine se désengage de l’exploitation de ses magasins afin de ne garder qu’un rôle d’investisseur La manœuvre oblige la master-franchise française à prendre l’intégralité des fonctions d’un franchiseur classique. Un centre de formation sera bien monté, un chef de produits sera bien nommé… Mais les efforts ne seront visiblement pas suffisants.
Aujourd’hui, certains ex-franchisés se sont arrangés à l’amiable avec leur tête de réseau afin de se désengager en douceur. Les autres ont confié leur dossier à un avocat spécialisé dans la défense des franchisés. Contactée, la direction de la masterfranchise semble rester sereine.