Entre le nouveau dirigeant de la franchise Réauté Chocolat et les 26 franchisés qui ont soutenu son projet de reprise, le courant passe. On parle d’écoute, de dialogue et d’un avenir meilleur.
Deux mois après la reprise de Réauté Chocolat par le groupe Buton, franchiseur et franchisés émettent des signaux concordants.
Côté franchiseur, le nouveau dirigeant exprime sa confiance dans le potentiel du concept. « La création de ces magasins était une très bonne idée« , souligne Christian Buton. Il ne discute pas non plus de leur taille, trop grande, selon certains analystes. Au contraire : « De petites surfaces ne m'auraient pas intéressé« , précise le PDG de CB Expansion.
Certes, « les magasins n'étaient pas assez remplis de nouveautés, la gamme était trop courte« . Mais, précisément, il va y remédier en « apportant des produits complémentaires très liés » aux chocolats Réauté. Ce qui va permettre de relancer l'activité. « Si c'est bien géré, cela peut tout à fait marcher« , affirme le repreneur. Qui, accessoirement, va aussi pallier le manque de trésorerie de l'entreprise.
Christian Buton n'est pas davantage inquiet par la formule de la franchise (33 magasins sur 52). « Si les franchisés disposent d'une bonne gamme de produits, de bonnes marges et de bons bilans, il n'y aura pas de problème« . Et de préciser que le taux de marge (accordé par le fabricant), qui a déjà fait l'objet de nombreuses retouches par le passé, « va être revu« .
Sa confiance dans l'avenir, il la puise aussi dans la réaction collective des 26 franchisés restants. Lesquels dès le mois de juin, se sont prononcés unanimement par écrit en faveur de son projet. Ce qui l'a aidé à convaincre le tribunal le 1er juillet.
Des franchisés rassurés, mais prudents
Côté franchisés, on confirme. « Nous n'avions pas tellement le choix non plus, il fallait que le réseau reparte« explique France Petitpas, franchisée Réauté Chocolat à Plaisir et Sainte-Geneviève des Bois en banlieue parisienne. « Mais son discours nous a convaincu, ainsi que sa personnalité d'entrepreneur, son itinéraire et les reprises qu'il avait pu déjà mener à bien.«
« Nous nous sommes rendus compte qu'il avait rapidement perçu ce qui allait et ce qui n'allait pas, qu'il était à notre écoute et intéressé par nos idées parce qu'elles venaient des magasins », poursuit la franchisée. Qui reste toutefois prudente et « attend de voir », car « les deux mois d'été ne nous donnent encore que peu de recul et le nouveau dirigeant, certes dynamique sur la politique commerciale, n'a pas encore exposé toute sa stratégie ».
En se rapprochant, dès la mise en redressement judiciaire de l'entreprise au mois de mai, les franchisés ont envoyé un signal fort. Craignant en particulier qu'un repreneur ou un investisseur ne s'intéresse qu'aux usines et pas au réseau, ils avaient décidé de prendre le même avocat. En l'occurrence Maître Charlotte Bellet, dont la réputation n'est plus à faire.
Une démarche significative, qui n'a pas débouché sur des procédures, mais sur un dialogue entre franchiseur et franchisés dont l'avocate elle-même se félicite. Un dialogue qui se poursuit aujourd'hui.
Un franchiseur plein de projets
Les prochains mois seront décisifs pour cimenter la confiance. Mais Christian Buton est serein. Loin d'envisager de fermer d'autres succursales (en plus des 8 non reprises), il annonce en ouvrir bientôt de nouvelles. « Nous les revendrons ensuite à des franchisés après avoir démontré qu'elles fonctionnent ». Avec comme objectif de revenir à un tiers de succursales au maximum.
Quant au recrutement de nouveaux franchisés, « il est en cours », affirme le dirigeant, qui déclare compter déjà « une vingtaine de candidatures ». Il n'envisage pas de baisser le droit d'entrée (de 40 000 euros, dont 15 000 pour la recherche de l'emplacement). « Mais avec cette somme, nous formerons davantage le personnel », annonce Christian Buton.
Le repreneur révèle par ailleurs le maintien dans l'entreprise de sa cofondatrice, Brigitte Réauté, (« avec un CDD de deux ans« ) ainsi que de son adjointe, Christine Loquet. Mission : conseiller le président et l'aider notamment dans la recherche des emplacements.
Les franchisés en sauront davantage lors de la convention nationale de rentrée, organisée le 20 septembre prochain.