Cuisine Plus entend devenir l’enseigne la plus innovante et la plus dynamique pour être capable de s’adapter à un instant T aux demandes des consommateurs.
Quelle est la situation des magasins franchisés Cuisine Plus dans le contexte actuel lié à l’épidémie de coronavirus ?
Le 16 mars, dès l’annonce du confinement, les 50 magasins Cuisine Plus ont fermé. Ils ont tous rouvert le 11 mai dernier et l’évolution de leur activité en tendance depuis cette date est plus que positive : nous avons revu nos perspectives à la baisse, mais la réaction des consommateurs sur la deuxième partie du mois de mai est supérieure à nos attentes donc, l’impact des dix jours de fermeture en début de mois sera assez réduit voire nul par rapport au mois de mai 2019.
Quelles mesures avez-vous mises en place auprès des franchisés Cuisine Plus pendant la période de fermeture ?
Le premier bilan que l’on peut tirer c’est que le confinement a été extrêmement positif : parce que notre actionnaire nous a permis de continuer à avancer sur tous les chantiers en cours, nous avons pris beaucoup d’avance, nous sommes allés beaucoup plus loin dans le travail sur certains dossiers.
De plus, le groupe FBD qui développe Cuisine Plus mais aussi Ixina, Cuisines Références et Vanden Borre Kitchen, a signé un accord sur le télétravail il y a quelques années, donc le personnel avait déjà tout le matériel et la formation nécessaires. C’est pourquoi ces sept semaines de confinement ont été intense : nous avons bien géré les nouveaux moyens de communication comme la visio-conférence, à un rythme très soutenu.
La première semaine, nous avons fait appel aux équipes d’animation réseau pour réaliser un audit détaillé de tous les magasins Cuisine Plus, afin de pouvoir identifier ceux qui pouvaient avoir des difficultés de trésorerie : nous avons décidé de faire tout notre possible pour les aider.
Nous avons défini un plan d’action pour aider nos magasins à identifier tous les dispositifs gouvernementaux (Prêt garanti par l’Etat, etc.), à demander un report de leurs loyers, de leurs échéances de prêt, à solliciter leurs assureurs, à mettre en œuvre le chômage partiel pour leurs équipes, les conseiller au mieux en relais de leur propre conseil en droit social…
Nous avons organisé plusieurs webinaires à destination de nos franchisés pour les informer régulièrement sur le travail des équipes de la centrale qui sont restées en grande partie opérationnelles durant la période de confinement. Dès le début, nous avons choisi de mettre notre énergie au service de la reprise puisqu’il était évident que nous ne pouvions rien faire de plus durant le confinement.
Nous avons aussi reporté au mois de juillet nos échéances de redevance franchise et publicité (3 %), afin de nous assurer qu’ils ont bien obtenu le Prêt garanti par l’Etat. Pour aider nos magasins, nous avons aussi négocié avec nos fournisseurs des facilités de paiement et de trésorerie.
Nous avons aussi travaillé avec nos partenaires fabricants, que je tiens à remercier chaleureusement, pour permettre aux magasins de répondre aux clients qui ont souhaité recevoir et se faire poser leur cuisine pendant le confinement : cela a permis aux magasins concernés d’avoir un apport de trésorerie, grâce aux fournisseurs qui ont joué le jeu.
Dans le dernier volet de notre plan d’action, nous avons prévu un fonds de solidarité pour les trois ou quatre magasins qui pourraient avoir besoin d’un coup de pouce supplémentaire.
Comment avez-vous fait évoluer le concept Cuisine Plus pour vous adapter à la situation et préparer la reprise ?
Avec nos collaborateurs en télétravail, pendant que les magasins étaient fermés, nous avons travaillé sur la reprise afin d’être les plus agiles, les innovants et les plus rapides. Nous avions prévu qu’il y aurait beaucoup de reports de projets de travaux prévus en mars-avril et en effet, on assiste actuellement à une euphorie suite au déconfinement, même si ce n’est qu’à fin juin qu’on saura vraiment à quoi s’en tenir.
Cuisine Plus entend devenir l’enseigne la plus innovante et la plus dynamique pour être capable de s’adapter à un instant T aux demandes des consommateurs. Par exemple, en une dizaine de jours, on a réussi à mettre en place un système de conception à distance : nous avons équipé les magasins de dispositifs de visio-conférence et nous les avons formés, avec d’excellents résultats. Il existe une vraie demande des consommateurs pour un premier contact avec Cuisine Plus sans avoir à se déplacer : cela nous permet de cerner leur budget, de leur faire une proposition alternative…
Cuisine Plus est un réseau de jeunes entrepreneurs avec de jeunes vendeurs, qui ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation à des techniques qui n’étaient pas complètement utilisées jusqu’à présent. Nous avons mis en place une cellule qui planche sur ces nouvelles technologies pour aller encore plus loin dans l’innovation.
Notre secteur d’activité a de la chance : la crise nous a appris à nous recentrer sur nos foyers, et la cuisine est plus que jamais un lieu d’échange, de partage et de réunion, comme en témoigne le succès des émissions de cuisine pendant le confinement. De nouveaux clients viennent aujourd’hui chez Cuisine Plus suite au confinement, car ils ont envie de changer leur cuisine : on assiste à un véritable engouement des Français pour la maison en général, et la cuisine en particulier.
Nous avons beaucoup d’atouts à mettre en avant : nos usines n’ont jamais cessé de fabriquer, donc nos délais de livraison sont aujourd’hui plus courts qu’avant le confinement : en 3 à 4 semaines, c’est-à-dire avant la fin de l’été, nous sommes capables de vendre une cuisine, de la livrer et de l’installer.
Quelles dispositions avez-vous prises pour préparer la réouverture des points de vente tout en respectant les dispositions sanitaires ?
Dès que c’était possible, nous avons commandé du gel, des masques et du désinfectant pour les vendeurs et les clients en vue de la réouverture : les magasins ont été équipés par le franchiseur.
Nous avons rédigé un protocole suggéré à nos franchisés sur la base des fiches métiers éditées par le Gouvernement, en y ajoutant des dispositions spécifiques à notre activité. Par exemple, certains éléments de démonstration doivent être nettoyés deux fois par jour dans un bac prévu à cet effet. Nous avons donné à nos franchisés les références d’écrans pare-projections en plexiglass et les adresses de fabricants locaux. Nous avons aussi un protocole à respecter chez le client pour assurer sa protection.
Où en est le développement du réseau en franchise ?
Le développement de Cuisine Plus n’est pas du tout en suspens : paradoxalement, 2020 est une très bonne année pour nous car tout ce qui a été mis en place pour moderniser l’enseigne depuis cinq ans commence à porter ses fruits.
Nous n’avons jamais eu autant de projets en cours, même si les négociations sur les locaux prendront évidemment un peu de retard tout comme certains projets qui basculeront probablement sur le début 2021.
Sur 2020, nous allons ouvrir cinq nouveaux magasins comme prévu et en 2021, nous en ouvrirons plus du double. Nous voulons doubler notre parc d’ici cinq ans, en passant de 50 à 100 magasins.
Beaucoup de projets se sont concrétisés dans le Sud-ouest depuis début 2020. Nous sommes désormais en recherche plus active dans le Nord et l’Est de la France, ainsi que le sud du bassin parisien.
Quels profils de franchisés recherchez-vous en priorité ?
Nous ciblons deux profils de candidats : historiquement, nous recherchons un entrepreneur dans l’âme ou un cadre qui souhaite monter son entreprise, à l’aise avec le commerce et la vente aux particuliers, avec des notions de gestion et de management.
Depuis peu, nous ciblons aussi des jeunes qui n’ont pas 100 000 ni 80 000 € d’apport : nous avons créé une Bourse des Talents pour les attirer. Ils constituent un dossier de candidature et, selon leur dossier, nous pouvons décider de les financer en partie. Cela leur permet d’ouvrir un magasin à moins de 30 ou 40 ans : nous prenons le risque avec eux ; vis-à-vis des établissements bancaires, cela leur permet de dire : « Le franchiseur a confiance en moi ».
Ce sont des jeunes plutôt issus du métier de la cuisine : vendeurs, managers qui ont eux aussi envie de voler de leurs propres ailes… Nous voulons leur donner leur chance, et profiter de leur expérience. Nous leur prêtons de l’argent selon leur apport personnel et leur emplacement, avec des modalités suffisamment souples pour qu’ils puissent monter un premier magasin avec des moyens limités sur l’emplacement qu’ils souhaitent.