Nous misons sur le développement en franchise pour compenser la réduction des aides à l’emploi dans la restauration.
La réduction par les pouvoirs publics de certaines aides à l’emploi dans le secteur de la restauration pénalise lourdement le Groupe Flo : comment prévoyez-vous de compenser la perte de ces allègements ?
Depuis 2006, le secteur de la restauration bénéficiait d’aides à l’emploi destinées à compenser l’absence de TVA réduite. Depuis le 1er janvier, en vertu de l’article 56 du projet de loi de finances pour 2008, ces aides sont limitées aux 30 premiers salariés des entreprises concernées.
Or, le Groupe Flo emploie 6 000 salariés dans ses restaurants en propre sous enseignes Hippopotamus, Bistro Romain, etc. : pour un groupe de restauration majoritairement intégré comme le nôtre, cela représente un impact négatif de 8 millions d’euros.
En revanche, un franchisé, qui emploie entre 20 et 30 salariés, continue à bénéficier de ces aides. En outre, notre volonté de développement est importante. Pour compenser l’impact de ces mesures, nous allons donc privilégier une expansion en franchise afin de mailler le terrain et en profitant des capitaux et des ressources humaines de nos franchisés. La franchise va ainsi nous permettre de continuer à ouvrir 40 à 50 établissements par an, dont 10 à 20 en propre seulement, pour des impératifs de rentabilité.
Quels sont vos nouveaux objectifs de développement en franchise ? Quels moyens mettrez-vous en œuvre pour les atteindre ?
Toutes enseignes confondues, nous prévoyons de réaliser une vingtaine d’ouvertures en franchise en 2008, et probablement une trentaine en 2009. Des inaugurations en franchise sous enseigne Hippopotamus auront lieu notamment à Mulhouse, Carré Sénart, Poitiers, Antibes et Brest. Tandis que Tablapizza s’implantera sous cette forme à Poitiers, Saint-Nazaire, Franconville, Orgeval ou encore Saint-Herblain.
Nous allons accélérer le processus en proposant à des candidats à la franchise de mener à leur terme des projets que nous avions initiés en succursale. D’ailleurs, la personne qui s’occupait des opérations menées en propre va désormais travailler au développement en franchise.
Nous allons donc continuer à recruter des franchisés, mais aussi reprendre contact avec certains candidats avec lesquels nous n’avions pas trouvé d’emplacement correspondant à leur projet. De fait, de nouvelles opportunités s’ouvrent pour les personnes qui souhaitaient rejoindre le Groupe Flo : nous avons ainsi confié à un franchisé un projet que nous pensions mener en propre sur l’Ouest de la France.
Outre ce renforcement de notre développement en franchise, nous prévoyons de compenser le manque à gagner consécutif à la réduction des aides par des efforts en matière de gestion : il nous faudra trouver des solutions pour maintenir nos résultats. Nous allons aussi agir sur le plan commercial : l’hypothèse la plus probable consistera à augmenter nos tarifs.
D’autres groupes de restauration ont été affectés par cette réduction des aides, sans pour autant amorcer un tel virage stratégique : pourquoi, selon vous ?
À la différence d’autres groupes, notre stratégie jusqu’à présent n’était pas de faire de la franchise à outrance. D’ailleurs, les établissements en propre restent majoritaires dans notre parc de restaurants. En outre, nous toujours mené un recrutement plutôt sélectif en matière de candidats. Nous allons maintenir cette exigence de qualité, mais les zones dévolues jusqu’à présent à notre développement en propre vont être réduites.
Malgré la suppression des aides et le manque en gagner qui en découle, nous ne voulons pas freiner le maillage de nos différentes marques sur le territoire. C’est pourquoi nous allons profiter de tout ce qui était programmé, notamment en matière de recherche d’emplacements, pour le développement en propre, et en faire bénéficier des franchisés.