La location-gérance nous semble une voie prometteuse qui permet au candidat de se lancer avec une mise de 50 000 € seulement.
Quel bilan pouvez-vous dresser de votre exercice 2014 en termes de développement en franchise de votre réseau de restauration à thème (215 établissements dont 201 en franchise) ?
La Pataterie a ouvert 25 restaurants en 2014, sur la France entière : Rhône-Alpes, Bretagne, Aquitaine etc. Cela représente 25 franchisés intégrés et 400 salariés recrutés. Compte tenu des difficultés actuelles sur le marché de la restauration, 2014 a été une année moyenne pour nous en termes de développement comparée à 2012, au cours de laquelle nous avions implanté 42 nouveaux établissements.
Le principal frein à notre expansion est l’extrême prudence des candidats et de ce point de vue, toutes les chaînes du secteur sont logées à la même enseigne. Pour 2015, nous allons essayer de déverrouiller ce frein en faisant passer un message de confiance aux entrepreneurs, et de faire en sorte que les porteurs de projets n’en repoussent pas la réalisation à plus tard.
C’est pourquoi nous avons fait appel pour la première fois fin 2013-début 2014 à la location-gérance, qui nous semble une voie prometteuse, permettant au candidat de se lancer avec une mise de 50 000 € seulement, et l’objectif de devenir à terme propriétaire de son fonds de commerce. Notre réseau compte un peu moins d’une dizaine de locataires-gérants car jusqu’à présent, nous nous sommes développés à 98 % en franchise totale.
Quels sont vos objectifs de développement en franchise pour l’exercice 2015 ? Quels profils de franchisés souhaitez-vous recruter en priorité ?
Au 1er semestre, nous prévoyons d’ouvrir 15 restaurants, mais nous n’avons pas de plan arrêté pour le 2ème semestre : tout dépendra des candidats susceptibles nous rejoindre. Concernant les profils de nos futurs franchisés, notre recrutement est très ouvert, mais nous respectons trois marqueurs fondamentaux : nous recherchons un restaurateur aux affaires, un manager et un chef d’entreprise. La combinaison de ces trois qualités constitue le profil idéal pour réussir sous notre enseigne.
Quand on parle d’un restaurateur aux affaires, il ne s’agit pas forcément d’un candidat du métier mais d’un entrepreneur qui a envie de comprendre ce métier et qui sera actif dans son affaire : La Pataterie ne recherche pas un profil d’investisseur mais d’exploitant. Nous recherchons aussi un manager parce que la restauration est un métier de main d’œuvre : un restaurant emploie 13 à 16 personnes. Nos franchisés signent un contrat de 7 ans : ils ont besoin d’une équipe de salariés qui les suivent et leur restent fidèles : c’est un facteur clé de succès. Enfin, il faut un chef d’entreprise, leader dans les décisions d’investir ou pas.
En plus de ces 3 critères, un 4ème intervient : c’est la part relationnelle, qui est déterminante dans la mesure où nous allons faire avec le franchisé un voyage de 7 ans. Nos partenaires doivent avoir une âme de commerçant, être positifs, avoir la capacité à entraîner les hommes et les femmes, et à conserver leur maîtrise de soi dans les moments difficiles. Enfin, le franchisé doit pouvoir apporter au minimum 150 000 €, pour un investissement initial de 550 à 600 000 €.
Quelles sont les régions où vous souhaitez renforcer votre implantation ? Quel accompagnement apportez-vous à vos franchisés ?
Nous n’avons pas de plan régional, notre développement se fait par opportunités, même si nous avons identifié les sites où l’on souhaite s’implanter. En province, notre maillage commence à être assez dense, donc les gens connaissent notre enseigne et savent où sont les restaurants La Pataterie.
En 2014, le groupe a soutenu le réseau par une opération de campagnes TV : la première, au mois d’août, qui a entraîné une hausse de la fréquentation par rapport à août 2013, la deuxième en octobre et la troisième qui a démarré en janvier 2015. Nous organisons aussi des actions de communication en local pour les franchisés qui en sont demandeurs auprès des mairies, associations de commerçants etc.
Nous accompagnons nos franchisés en cas de problème de chiffre d’affaires, de gestion des coûts ou de management : le responsable régional et le responsable du marketing peuvent proposer un diagnostic et un plan d’action correctif au franchisé, qui reste toutefois aux commandes. Enfin, sur le plan financier, il peut nous arriver de prendre une participation au capital du franchisé en cas de difficultés : c’est une façon de l’aider à traverser une mauvaise passe.