L’alliance avec la franchise Douglas permet à Passion Beauté de peser plus de 11 % du marché de la parfumerie et de bénéficier de nouvelles synergies.
Challengers sur le marché de la parfumerie sélective, le groupement coopératif Passion Beauté et la franchise allemande Douglas, respectivement n°7 et n°4 du segment, ont noué il y a quelques mois une alliance stratégique. Pour quelles raisons et dans quels termes ?
Nous mûrissions depuis 2008 l’idée de nous allier à un partenaire pour peser davantage face aux grands succursalistes Sephora et Marionnaud (n°1 et 2 du marché, ndlr). L’accord conclu avec Douglas nous permet désormais de dépasser les 11 % de parts de marché, derrière Nocibé.
Nous avons discuté avec tout le monde, y compris avec Nocibé (majoritairement succursaliste, ndlr) et Beauty Success (leader en franchise du secteur) mais c’est avec Douglas que les discussions ont abouti. D’une part, il n’y avait aucune animosité ni « historique » négatif entre les deux réseaux en termes d’équipes directionnelles et de partenaires ayant basculé d’enseigne. Par ailleurs, sur les 170 magasins français de Douglas (85 succursales et 85 franchises dont 49 exploitées par le même partenaire), peu sont en concurrence directe avec des Passion Beauté.
Concrètement, nous avons donc créé une centrale commune et une plateforme de référencement qui vont doper nos synergies d’achats et de logistique. C’est une alliance d’égal à égal : les deux chaînes conservent leur indépendance et leur originalité et sont représentées à part égale au sein du comité de direction. Nos adhérents ne s’y trompent pas puisque le plan présenté lors de notre assemblée générale avait été plébiscité à 96 %.
Sur le terrain, il faudra je pense trois ans pour bénéficier pleinement de toutes ces synergies. Enfin, il n’est pas inenvisageable, dans des cas bien spécifiques, d’effectuer des basculements d’enseignes selon les sites.
Quel bilan général avez-vous tiré de l’année 2011 en termes d’activité et de développement ? Quels sont les objectifs de Passion Beauté sur 2012 ?
Le réseau a enregistré une croissance d’activité de 4,7 % (+3,3 % à périmètre constant) soit une performance un peu au-dessus du marché (+3 % selon NPD Group, ndlr). Passion Beauté a procédé l’an passé à 4 ouvertures de points de vente et accueilli un nouvel adhérent au sein du groupement.
Le parc actuel sous enseigne comprend 160 parfumeries dont 148 en France métropolitaine et 12 dans les DOM-TOM, au Maroc et à Madagascar. Hors le quart Sud-est, où notre maillage est important, toutes les régions nous intéressent pour implanter des points de vente de 100 à 150 m² de surface de vente en centre-ville (35 % du parc) et en centre commercial (65 %).
Nous souhaitons concrétiser une dizaine de projets cette année, à la fois avec des adhérents en place et en recrutant de nouveaux coopérateurs.
Passion Beauté vient d’effectuer son retour sur Franchise Expo Paris. Quel sont les profils de candidats ciblés par la coopérative ?
Passion Beauté cible des commerçants, des cadres en reconversion, des entrepreneurs qui veulent changer de vie, de région et de métier. Nous avons également de nombreuses sollicitations de couples. Le concept peut également séduire des parfumeurs indépendants, mais ces derniers sont de moins en moins nombreux. En revanche, nous écartons assez souvent les esthéticiennes car elles ne disposent pas des ressources financières et de l’apport personnel requis, en moyenne de 130 000 euros par projet.
Globalement, des opportunités restent à saisir. Le marché de la beauté en général, et de la parfumerie sélective en particulier, est certes très mature mais ne dévisse jamais, quelle que soit la conjoncture économique. Clairement, nous ne constatons pas d’arbitrage défavorable comparé à d’autres segments de l’équipement de la personne. Cela constitue une bonne assise pour les distributeurs et les enseignes !
